Nous parlons bien de sport et de football mais c’est évidemment bien plus que ça. Comme je l’ai souvent affirmé, la coupe du monde de football réunit plus d’Etats membres au sein de la FIFA que d’Etats membres eu sein de l’ONU. Comme je l’ai souvent affirmé, le football dépasse le simple sport pour être un fait de société. Comme je l’ai souvent affirmé, les enjeux de ce sport représentent un impact énorme pour l’économie, la sociologie et la géopolitique.
Dans un tel contexte, l’équipe de France de Football, nos Bleus, représente notre image, nos valeurs, et ils sont nos représentants. C’est pour cette raison que cette bérézina prend le chemin d’une affaire d’Etat. Depuis la fin de la glorieuse coupe du monde de 2006, la France balbutie son football. Pire, elle est devenue un bateau ivre qui divague vers une chute d’eau.
Il y a plusieurs responsables à cette rocambolesque aventure qui fait honte à toute la France.Tout d’abord, la Fédération Française de Football (FFF) qui a reconduit un sélectionneur, Raymond Domenech, malgré un championnat d’Europe (Euro) en 2008 que je pourrais qualifier de pitoyable. Je rappelle les résultats pour les amnésiques. 0-0 contre la Roumanie, défaite 4-1 contre les Pays-Bas et défaite 2-0 contre l’Italie.
Miracle, Jean-Pierre Escalette, Président de la FFF depuis 2005, reconduit le sélectionneur avec l’appui de Gérard Houllier et de Noël Le Graët. A titre de comparaison, la Fédération Italienne de Football a remercié Roberto Donadoni, sélectionneur de la Squadra Azzura (équipe d’Italie), championne du monde en 2006 et éliminé en ¼ de finale à l’Euro 2008. Jean-Michel Larqué avait critiqué cette reconduite sur les antennes de RMC.
La FFF a valorisé l’argent et les sponsors. Elle a créé la communication du « bunker » en séparant les joueurs des journalistes. Plus grave, elle a creusé un fossé entre les Bleus et ses supporters. Certains ont fait le déplacement en Afrique du sud sans même pouvoir les approcher. Ridicule.
La FFF doit clairement tourner une page et des démissions doivent être posées. Jean-Louis Valentin, le directeur de l’équipe de France, a déjà annoncé hier sa démission. Autre responsable, Raymond Domenech. Le sélectionneur n’a jamais été à la hauteur de l’événement. Manquement grave au niveau des compétences sur le plan du football, il a parlé de tout sauf de l’essentiel. La réalité, c’est qu’il n’a jamais eu d’autorité. Ni devant les joueurs, ni devant les médias. Qu’importe, il n’a jamais rien remporté avec les Bleus et son bilan reste donc médiocre.
Enfin et surtout, les joueurs.
Je les ai soutenu, au point même de leur offrir une centaine de livres. Mais il y a des limites. Non Nicolas Anelka, on n’insulte pas le sélectionneur national de « va te faire enculer sale fils de pute » (la une du journal l’Equipe). Cette injure inqualifiable mérite l’exclusion à vie de l’équipe de France de Football. Tu n’imagines pas l’impact sur la jeunesse. Tu as de l’influence et des tas de gens se voient en toi car tu es une idole et tu dois donc te comporter comme un modèle, sur le terrain et en dehors.
Non Patrice Evra, celui qu’il faut « éliminer », ce n’est pas la « taupe » ou le « traitre » mais celui qui insulte. Nous apprenons même que Patrice Evra et Robert Duverne, le préparateur physique de l’équipe de France, se sont battus. (vidéo ci-contre)
Non William Gallas, les blessures ne doivent pas t’empêcher de te transcender pour le maillot tricolore. Regarde l’ivoirien Didier Drogba qui s’est cassé le bras, il y a 10 jours, et qui joue dimanche soir contre le Brésil.
Le maillot de l’équipe de France, ce n’est pas un caprice, ce n’est pas un jouet. C’est une récompense, c’est le maillot du peuple Français qui est représenté à travers ses meilleurs joueurs. Ces joueurs doivent se donner à 200% pour leur pays. Si certains ont des états d’âme, qu’ils restent chez eux au lieu de nous faire honte devant tant de « je m’enfoutisme », de laxisme et de déshérence.
Mention spéciale « démagogie » pour le Président de la République Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, la Ministre Roselyne Bachelot et la Secrétaire d’Etat Rama Yade pour avoir défendu la main de Thierry Henry. Défendre la triche, contre l’Eire, en affirmant le honteux adage « pas vu, pas pris » prouve bien que l’Etat ne défend pas la morale et l’éthique.
Je résume : affaire Zahia, communication lamentable de la FFF et du sélectionneur, l’un des pires football jamais pratiqué dans notre histoire, des joueurs vulgaires et agressifs, l’argent et la superficialité, pas de moral et pas d’éthique. Cela fait beaucoup et le ménage à faire est urgent.