Un jour aux éditions du cherche midi, Olivier de Kersauson et moi avions discuté à propos du salon international du livre insulaire d’Ouessant. Il me disait que ce salon est humain, efficace et que c’est un moment de bonheur. Il ne croyait pas si bien dire.
En effet, lorsque j’ai eu le plaisir d’être contacté par Jean-Lou Bourgeon, un amoureux du livre, de la Bretagne et d’internet, j’ai été enthousiaste pour venir. Cependant, ce salon tombait en plein milieu de ma prépa d’avocat. J’ai finalement accepté et je n’ai pas été déçu.
L’île d’Ouessant (Enez Eus en breton, Ushant Island en anglais) est une commune insulaire du département du Finistère, dans la région de Bretagne, en France. Le bourg d’Ouessant s’appelle Lampaul et ses habitants sont appelés Ouessantin et Ouessantines. Il y a 857 habitants vivant sur cette ile.
Depuis 1999 se tient tous les ans à Ouessant un Salon du livre insulaire au mois d’août. Je tiens donc à saluer Isabelle Le Bal pour sa générosité et son travail formidable depuis douze ans.
Ainsi, ce 12e salon international a eu lieu du mercredi 18 au dimanche 22 août.
J’ai eu un vrai moment de bonheur durant ce salon. J’ai rencontré des gens passionnés par la vie, par les autres, qui ont un amour invétéré pour la nature et une fierté d’être breton. J’ai eu la chance de voir le phare du Nividic (élevé à une hauteur de 35 m), le phare du Stiff (construit en 1695 par Vauban et inscrit au titre des monuments historiques depuis le 1er juin 2006), le phare de la Jument (47 m. de hauteur) ou encore le phare de Kéréon (48 m. de hauteur). Mais ce qui m’a le plus marqué est le nombre incroyablement élevé de moutons. Certains locaux m’ont même affirmé qu’il y en avait autant que le nombre d’habitants…
Ce salon est un grand moment humain. L’inauguration a été faite de façon très « bretonne » avec kilt, cornemuse et costumes traditionnels. J’y ai rencontré des personnes dont j’en garderai un grand souvenir. Je pense notamment à Jean-Yves Cozan (ancien député et actuel conseiller général), Denis Palluel (maire d’Ouessant), Henry Le Bal, François Bon, Thierry et Isabelle Crouzet, Michèle Dreschler, Bruno Rives, Yal Ayerdhal, Gwen Català, Clément Monjou, Lorenzo Soccavo, Louis Tirilly, Sophie Deniel, Sara Doke, Lise Hascoët, Alexis Jaillet, Joachim Bon, Michèle Dujardin, Mathyeu Le Bal, Joëlle Lalbin, Joël Richard, Françoise, Jean-Yves, Jean-Pierre, Alain, Hiette, Martine, Christiane, Annie, Marc, Vincent, Sophie, Maxime, Quentin, Pierre, Luc, Corine, Nolwen, Gurwan, Dupond, Jean, Adelaïde et à tous les bénévoles. Merci à eux.
Enfin et surtout, dans « salon du livre d’Ouessant », il y a « salon du livre ». Et ce salon est terriblement efficace. Cette année, le jury a été composé par Anne Queffélec, Danièle Auffray, Gwen Catala, Gilbert David, Nivoelisoa Galibert, Catherine Domain et Gérard Le Gouic. Le prix du livre insulaire récompense chaque année des nouveautés parues dans l’année. L’objectif est de mettre en valeur des écrivains et des livres de la matière insulaire pour des ouvrages récents.
L’insularité s’entend soit par l’insularité des auteurs (auteurs nés, vivants, travaillant sur une île, et qui proposent dans leurs ouvrages une inspiration marquée par l’insularité) ou l’insularité des ouvrages (livres écrits par des auteurs extérieurs au milieu insulaire, mais dont l’inspiration est nourrie par les îles réelles ou imaginaires).
La particularité de ce salon est le développement du « Numér’île », mise en place par Jean-Lou Bourgeon. Il consiste à débattre, avec de nombreux intervenants, à propos du problème que pose le livre numérique. Le débat a été vif, franc et direct. Je suis un grand partisan du livre numérique (Kindle, Ipad, Reader).J’ai donc défendu ma position. De nombreux points de vue ont été échangés et c’est tant mieux ainsi. Le débat doit permettre de faire avancer le monde. Pour citer mon ami Thierry Crouzet, « nous devons tout embrasser. Au cours d’une époque de transition, nous n’avons pas d’autres choix. Les spécialités de demain n’existent pas et nous devons les inventer. Tandis que les spécialités d’hier n’existent déjà plus ». Effectivement, il faut avancer et refuser le conservatisme que j’ai tant critiqué. Il ne faut pas avoir peur de l’avenir. Débattre, c’est organiser notre destin.
Chateaubriand dit d’Ouessant la chose suivante (« Mémoires d’outre-tombe » Volume 1): « Celui qui voit Belle-Isle, voit son île ; celui qui voit Groix, voit sa joie ; celui qui voit Ouessant, voit son sang ». Je partage pleinement cet avis.
Ainsi, venir dans ce salon qui rassemble des auteurs venus des îles des quatre coins du monde, c’est faire honneur à ce dicton breton. J’y reviendrai forcément.