Des milliers de manifestants lançant des slogans hostiles au pouvoir ont défilé mardi 25 janvier 2011 en Egypte à l’initiative de mouvements d’opposition s’inspirant de la révolte tunisienne, face à un déploiement policier massif.
En Egypte, l’idée des manifestations a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, à travers les réseaux communautaires Twitter et Facebook. Sur Facebook notamment, plus de 90.000 personnes s’étaient déclarées prêtes à manifester. »Moubarak dégage », « la Tunisie est la solution », ont scandé les manifestants au Caire comme à Alexandrie (nord), face à un dispositif policier massif.
Ces manifestations anti-gouvernementales sont les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain, estiment des spécialistes.
Selon les services de sécurité, environ 15.000 personnes ont manifesté dans plusieurs quartiers du Caire, notamment aux abords des bâtiments officiels du centre-ville.
Month: janvier 2011
Voici un post que j’avais écrit sur le post.fr le 9 juillet 2009 :
Marc Machin, présenté comme un symbole de l’erreur judiciaire en France, a été mis en examen dans une nouvelle affaire d’agression sexuelle sur mineures.
Il est mis en cause pour des abus commis sur deux adolescentes d’une quinzaine d’années dans le XVIIIe arrondissement de la capitale le 13 juin dernier.
Un nouveau mandat de dépôt, le deuxième, a été délivré à son encontre. Il est déjà en prison depuis le 17 juin pour une première affaire, une « agression sexuelle aggravée » avec violences qu’il a aussi reconnu avoir commise sur une jeune Canadienne, le 5 juin à Paris.
Toutefois, la commission de révision de la Cour de cassation a accepté lundi sa demande de révision, posant ainsi une étape supplémentaire vers la révision de son procès. Une telle procédure de révision d’une condamnation criminelle définitive n’a débouché que six fois sur un nouveau procès dans l’histoire judiciaire française.
Mais pourquoi toute cette confusion et tout ce gâchis ?
Lorsque Marc Machin sort de prison, je rencontre un garçon adorable, calme et attachant. Il manque d’affection et réclame de l’aide. Mais il y a aussi en lui beaucoup de colère, de pulsion et de fragilité.
Il n’aura ni aide psychiatrique, ni aide psychologique, ni formation scolaire, professionnelle et civique. Il n’a pas de logement stable et n’a pas d’argent. En effet, il a dépensé son à-valoir en très peu de temps.
J’ai donc deux objectifs : en tant que directeur du département Politique et Personnalités publiques aux Editions du Cherche Midi, le faire parler dans son livre car il a un réel besoin de s’exprimer et l’aider humblement dans sa réinsertion.
Dès lors, je décide de le faire recevoir par un proche du Président de la République Nicolas Sarkozy.
L’objectif de cet ouvrage était pour moi de faire bouger les lignes de la société française en matière pénale.
Ainsi, cet ouvrage, « Seul contre Tous ! » avait comme but de relancer le débat fondamental sur la réforme urgente de la justice concernant la prise en charge de la victime, la fonction de l’avocat, le principe de l’enquête et le rôle du juge d’instruction, qui doit instruire à charge et à décharge. Surtout, je voulais qu’il mette en lumière le problème grave du vide juridique concernant le statut des victimes d’erreurs judiciaires comme le cas de Marc Machin.
Nous l’avons déjà constaté avec l’affaire d’Outreau.
Mais la justice est lente, trop lente. Et Marc Machin n’aura rien obtenu. J’ai alerté tout le monde : les juges d’instruction Emmanuelle Robinson et Charlotte Bilger, qui sont remarquables et compétentes, beaucoup de politiques et les médias. Mais rien n’a bougé et Marc Machin a été rattrapé par ses pulsions.
Je condamne fermement ses actes et il devra en répondre devant la justice. Mes pensées les plus sincères vont évidemment à l’égard de ces jeunes filles.
Que nul n’en doute, en France, chacun a des droits, des devoirs et des obligations et personne n’est au-dessus de la loi.
Néanmoins, il nous faut clairement dénoncer l’immobilisme dans ce pays, dénoncer ceux qui n’ont pas l’ambition de faire bouger les lignes. Je pense notamment à Christophe Ingrain, conseiller justice à l’Elysée qui n’a pas souhaité recevoir Marc Machin. Je pense également à Rachida Dati qui ne l’a pas reçu. On m’a proposé un conseiller de la Garde des Sceaux… c’est dire l’intérêt que l’on a porté à ce dossier.
Je rend hommage à Dominique Paillé, conseiller du Président de la République et porte-parole adjoint de l’UMP qui l’a reçu et qui l’a écouté. C’est le rôle du politique d’être à l’écoute et d’avoir la volonté de faire évoluer la société sans porter de jugement et faire ingérence à la séparation des pouvoirs.
Il n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. Le manichéisme n’est pas un schéma de pensée juste pour l’être humain qui est complexe, sensible et fragile.
Lorsqu’on relâche quelqu’un en liberté sans imposer un suivi psychiatrique et psychologique, il ne faut pas s’étonner ensuite des conséquences.
A méditer afin qu’il n’y ait plus ce genre de cas car c’est un échec pour tout le monde…
Avec le récent drame de Pornic (Loire-Atlantique) et la disparition de Laëtitia, l’actualité a montré de nouveau les failles de la justice française. En effet, Tony Meilhon, son bourreau, avait déjà été condamné, pour viol notamment…
Je viens de lire le post de Daniel Schneidermann sur Rue 89 intitulé « Derrière le plagiat de PPDA, la décadence de l’édition »…
Pathétique, consternant et stupide.
Daniel Schneidermann, comme d’habitude, voit le mal et l’imposture partout. Il crie à la fin de toute une institution culturelle, l’édition, en faisant des amalgames.
Je reprends brièvement les faits :
Il y a peu de temps, le magazine «L’express» accusait Patrick Poivre d’Arvor d’avoir plagié, pour son prochain ouvrage, une biographie d’Ernest Hemingway signée par l’Américain Peter Griffin, aujourd’hui décédé. Si le journaliste français a nié ces allégations, elles ont été relayées par le «New York Post». Le quotidien américain a contacté l’éditeur du livre de Griffin, et lui a appris la nouvelle. Oxford University Press USA a aussitôt lancé ses services juridiques sur l’affaire pour comparer les deux textes et décider s’il y a matière à donner des suites judicaires au cas PPDA. Concernant cette affaire, laissons à la justice faire son travail et laissons la dire s’il y a oui ou non une contrefaçon.
Porter un regard sur cette affaire est une bonne chose. Et il est surtout légitime dans une démocratie de critiquer, d’analyser et de donner un avis. Sur ce point précis, il n’y a aucun problème. Je précise que des outils de protection existent depuis longtemps comme le copyright et les droits d’auteur.
Mais si Daniel Schneidermann critique, analyse et donne son avis sur une pratique, c’est pour créer un lien de causalité entre une affaire, grave certes mais singulière, avec toute la profession de la littérature.
Que Daniel Schneidermann reproche à la maison d’édition Flammarion, à sa Présidente Directrice Générale Teresa Cremisi, et à ma consoeur et éditrice Noëlle Meimaroglou, d’avoir fait une erreur de publier un livre de cette façon, c’est son droit. Mais dire que ce fait représente « La froide logique de l’alliance cynique entre médias et édition » et surtout « la décadence de l’édition« , je lui réponds que c’est de la démagogie et de la pure stupidité.
Cerise sur le gâteau, Daniel Schneidermann affirme la mort de l’édition et propose d’inventer autre chose. Mais ce « autre chose » renvoie vers son livre intitulé »Crise au Sarkozistan« (ouvrage évidemment anti-sarkozyste primaire). Rien d’étonnant pour quelqu’un comme lui qui a milité pour l’Union des étudiants communistes… cela retire juste un brin d’objectivité et de neutralisme.
La froide logique de l’alliance cynique entre médias et édition ?
Daniel Schneidermann dit une première absurdité concernant le « complot journaliste – éditeurs ». En effet, en dix années d’édition, je n’ai jamais vu de papier de complaisance. Lorsqu’un journaliste n’aime pas un livre, au pire il le critique, au mieux il n’en parle pas. Il arrive également qu’un journaliste se confronte à l’auteur lorsqu’il n’aime pas le livre afin de l’interviewer et lui porter ses critiques et ses observations.
Mais affirmer qu’il y a une « logique de l’alliance cynique entre médias et édition« , c’est absurde. C’est remettre en cause l’honnêteté intellectuelle et l’indépendance du journaliste. Pire, c’est remettre en cause l’honnêteté éditoriale et la rigueur de toute une profession : celle de l’éditeur.
Pour votre information Monsieur Schneidermann, je ne suis jamais déçu d’une critique lorsque je publie un livre car cette critique me permet d’avancer. La liberté d’expression et le droit à la critique (bonne ou mauvaise) sont une chance.
Cessez de voir un complot partout et cessez de porter un regard aussi radical sur un milieu que vous ne connaissez pas.
La décadence de l’édition ?
Je vais vous apprendre une chose Monsieur Schneidermann : l’édition française, c’est d’abord des auteurs, des éditeurs avec de nombreux collaborateurs, des graphistes, des libraires, des diffuseurs, des distributeurs, des rewriters (ou encore des nègres ou des ghosts), des directeurs de collection, des journaux littéraires (comme Livres Hebdo, Lire, BSC News Magazine ou encore ActuaLitté) et surtout des lecteurs…
L’édition française, c’est plus de 80000 publications par an, un marché du livre qui aura pesé 4,2 milliards € au cours de l’année 2010, ce sont aussi des groupes puissants comme Hachette, Editis-Planeta, France Loisirs, Eyrolles, Éditions Atlas, Média-Participations, La Martinière/Le Seuil, Groupe Flammarion, Groupe Gallimard, Éditions Lefebvre Sarrut, Groupe Albin Michel, Reed Elsevier, Wolters Kluwer ou encore l’ Harmattan. Mais il y a aussi et surtout toutes ces maisons d’éditions de province.
En fait, la vérité et c’est un scoop (quoi que…), c’est parce que vous n’arrivez pas à vous faire éditer que vous souhaiter la mort de l’édition. La frustration n’est pas bonne conseillère.
Surtout de la part d’une personne qui a été licencié à deux reprises (le journal Le Monde pour «cause réelle et sérieuse» et France 5 pour «faute grave»).
Enfin, je rappelle également ce post intitulé : « La Cour d’appel a confirmé le caractère abusif du licenciement de Perline par Daniel Schneidermann« . Vous avez abusivement licencié cette personne et la Cour d’appel vous rappelle le droit.
A méditer avant d’aller donner des conseils aux autres et à toute une profession…
Exceptionnellement, je reproduis un excellent post concernant Louis-Ferdinand Céline sur le blog ANYHOW
Louis-Ferdinand Céline, s’il vivait encore, n’aurait sans doute pas écrit des choses aimables sur Serge Klarsfeld. Il aurait même probablement déversé un tombereau d’ignominies sur le célèbre chasseur de Nazis. Serge Klarsfeld est Juif et Louis-Ferdinand Céline n’en épargnait aucun de sa vindicte obsessionnelle.
Dans le combat inégal entre Céline et Klarsfeld, c’est ce dernier qui vient de triompher. Céline a contre lui l’inconvénient majeur d’être mort. Mort depuis 50 ans exactement. Et c’est là tout le problème.
Comme tous les ans, le ministère de la Culture fait établir par des spécialistes une liste de personnalités ou événements à commémorer.
Vous savez ce que je pense de cette manie française de ressasser le passé (cliquez ici pour lire une note précédente).
La liste 2011 vient d’être publiée. Elle énumère 500 anniversaires : mort ou naissance de personnalités éminentes dans tous les domaines, artistique, littéraire, scientifique, politique. On y trouve aussi des dates marquantes de l’Histoire de France.
En cette année 2011, la liste mentionnait le nom de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline, mort et enterré à Meudon en 1961, il y a un demi-siècle.
Serge Klarsfeld s’est étranglé en voyant figurer Céline dans la liste officielle validée par le ministère de la Culture. Il a aussitôt demandé que le nom de Céline soit retiré en déclarant : «La célébration de Céline torturerait nos mémoires d’orphelins d’une Shoah avant et pendant laquelle le talentueux délire de Céline a vigoureusement nourri la haine antijuive.»
Il est vrai que Céline n’avait pas attendu l’Occupation pour cracher son venin sur les Juifs, dans «Bagatelles pour un massacre» (1937) et dans «l’Ecole des cadavres» (1938). Ces deux pamphlets (qui avaient connu à leur parution un grand succès) sont effectivement ignobles. L’antisémitisme maladif de Céline s’est ensuite manifesté sans cesse dans de nombreux autres écrits virulents. Céline est allé si loin dans sa haine des Juifs que le régime de Vichy, pourtant peu farouche en la matière, en était embarrassé.
Ce qui n’a pas empêché l’écrivain d’accompagner la clique du Maréchal dans sa fuite en 1944-1945 à Sigmaringen. Dans son livre «D’un château l’autre», Céline raconte avec une ironie ravageuse l’équipée pathétique d’un régime en déroute. A la Libération, Céline fut condamné puis gracié et continua à écrire jusqu’à sa mort, il y a cinquante ans. Gallimard était devenu son éditeur. Céline a d’ailleurs les honneurs de la collection de «La Pléiade».
Le parcours idéologique abject de Céline est parfaitement connu. Mais son œuvre littéraire est unanimement reconnue comme l’une des plus novatrices du XXème siècle. Qui n’a pas lu «Mort à Crédit » ou «Voyage au bout de la nuit» passe à côté de monuments de la littérature. Céline est au niveau de Proust, Joyce ou Faulkner.
L’intention des auteurs de la liste du ministère n’était pas d’organiser le transfert au Panthéon des cendres de Céline à côté de celles de Jean Moulin. Il s’agissait seulement de mentionner, parmi beaucoup d’autres noms, un écrivain français majeur.
Mais Serge Klarsfeld, au nom de la Shoah, considère que Céline n’est pas digne de figurer dans une liste longue de 500 entrées, les anniversaires du calendrier 2011. Il en appelait à l’arbitrage de Nicolas Sarkozy.
C’est le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui a été chargé de donner raison à Serge Klarsfeld. Le ministre, homme cultivé et intelligent, s’est fendu d’une déclaration contrite, sans doute sa punition après des propos indulgents très critiqués à l’égard du régime de Ben Ali. Serge Klarsfeld a félicité le ministre pour son «courage».
Céline a été prestement retiré du catalogue commémoratif officiel, sans que le comité ayant choisi les noms ait été consulté ni même averti.
Céline est évincé post mortem, malgré son génie, à cause de son antisémitisme notoire.
Rassurez-vous : dans la liste, figurent toujours Eugène Scribe (dramaturge mort il y a cent ans), Henri Troyat et Hervé Bazin (romanciers nés il y a un siècle tous les deux).
La France a fait officiellement ce choix : oui à Scribe, Troyat et Bazin. Non à Céline.
Sur le nom de Céline, faites le test Google (encore un truc qui n’existait pas encore il y a un an, doit penser Valérie Pécresse…). Mettez-vous à la place d’un jeune Français voulant se faire une idée sur le meilleur et le pire de Céline.
Tapez tout simplement «Céline» dans le moteur de recherche. Vous tomberez aussitôt sur des pages et des pages consacrées à Céline. A Céline Dion, précisons-le. Ensuite vous trouverez des pages et des pages dévolues à Céline, la marque de prêt-à-porter féminin de luxe. Sur Google, apparaît ensuite la chanson d’Hugues Auffray intitulée «Céline» et ces paroles : «Dis-moi, Céline, les années ont passé…»
Oui, pour Louis-Ferdinand Céline, les années ont passé, 50 exactement depuis sa mort. La France de la culture officielle l’a effacé comme l’URSS de Staline faisait disparaître les personnages bannis des livres d’Histoire et des photographies, habilement retouchées.
Serge Klarsfeld appelle ça du «courage». Cela ressemble aussi à de la censure.
Tunisie : une révolution en un mois.
C’est la première révolution dans un monde arabe où le peuple se soulève contre un dictateur. Il n’y a pas d’islamisme, il n’y a pas de fanatisme mais juste une demande simple et légitime de démocratie. Cette victoire, c’est aussi celle d’internet avec les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. C’est aussi grâce aux différents sites de partage de vidéos comme Youtube ou Dailymotion.
Grand respect pour ce peuple magnifique. J’ai eu la chance d’y aller à de nombreuses reprises et notamment à Kairouan (dont le nom signifie étymologiquement « campement »).
Tout commence par le geste de désespoir d’un vendeur ambulant. Puis, c’est un pays qui s’enflamme en quelques jours, et, un mois plus tard, un président contraint de quitter le pouvoir. Depuis le 17 décembre, la Tunisie est secouée par une crise sociale sans précédent qui a fait plusieurs dizaines de victimes et abouti au départ du président Ben Ali.
DECEMBRE 2010
17 décembre. Mohamed Bouazizi, marchand ambulant âgé de 26 ans, s’immole par le feu devant un bâtiment administratif de Sidi Bouzid (centre) pour protester contre la confiscation de sa marchandise de fruits et légumes. Des commerçants rejoints par des jeunes qui dénoncent le manque de travail se rassemblent aussitôt pour manifester.
19 et le 20 décembre. Début du mouvement social contre le chômage et la vie chère à Sidi Bouzid (centre-ouest) en réaction à cette immolation. Violents affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants. Début d’une vague d’arrestations.
24 décembre. La police tire sur des manifestants à Menzel Bouzayane (60 km de Sidi Bouzid) : deux morts.
27 décembre. Le mécontentement contre le chômage des jeunes s’amplifie
28 décembre. Le président Zine El Abidine Ben Ali dénonce une «instrumentalisation politique».
29 décembre. Le ministre de la Communication debarqué
30 décembre. Le gouverneur de la région de Sidi Bouzid est limogé
JANVIER 2011
5 janvier. L’homme qui s’était immolé à Sidi Bouzid décède à l’hôpital
3 – 7 janvier. Violences à Saïda et manifestations à Thala (centre-ouest) marquées par des saccages et l’incendie de bâtiments officiels.
8 -10 janvier. Emeutes sanglantes à Kasserine (centre-ouest), à Thala ainsi qu’à Regueb (près de Sidi Bouzid): 21 morts selon les autorités, plus de 50 selon une source syndicale. Affrontements à Kairouan (centre).
10 janvier. Le président Ben Ali dénonce des «actes terroristes» perpétrés par des «voyous cagoulés» et promet la création de 300.000 emplois supplémentaires d’ici 2012.
11 janvier. Premiers affrontements à Tunis et sa banlieue, poursuite des violences à Kasserine. Fermeture des écoles et des universités.
12 janvier. Le Premier ministre annonce le limogeage du ministre de l’Intérieur, la libération des personnes arrêtées, sauf celles «impliquées dans des actes de vandalisme», et une enquête sur la corruption.
Plusieurs morts dans des manifestations à travers le pays, notamment un franco-tunisien à Douz (sud).
L’armée se déploie dans Tunis et dans la banlieue populaire de Ettadhamen.
Arrestation du chef du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT, interdit).
L’ONU appelle Tunis à mener des enquêtes «indépendantes crédibles» sur les violences.
Couvre-feu nocturne à Tunis et sa banlieue où des affrontements font huit morts (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme, FIDH). Les manifestants ciblent les symboles du pouvoir et de l’argent.
13 janvier. Retrait de l’armée à Tunis qui reste quadrillée par les forces spéciales. Un manifestant est tué par balles.
La France se dit inquiète de «l’utilisation disproportionnée de la violence».
Destructions et pillages dans la station touristique de Hammamet (60 km au sud de Tunis).
Dans un discours à la nation, Ben Ali s’engage à quitter le pouvoir en 2014 et ordonne la fin des tirs contre les manifestants. Il promet la «liberté totale» d’information et d’accès à internet et annonce une baisse des prix.
Treize morts à Tunis (sources médicales), deux à Kairouan pendant l’intervention télévisée.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) appelle au renversement du régime (Service américain de surveillance des sites islamistes (SITE).
14 janvier. Des milliers de manifestants, aux cris de «Ben Ali dehors», se rassemblent à Tunis et en province, notamment à Sidi Bouzid.
La France encourage le président Ben Ali à «poursuivre» dans la voie de «l’ouverture politique».
En milieu d’après-midi, Ben Ali annonce le limogeage de son gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées. D’un coup, les événements s’accélèrent : l’état d’urgence est déclaré quelques heures avant que le président Ben Ali ne quitte le pays.
Dans la nuit, Ben Ali se réfugie en Arabie saoudite.
15 janvier. Le Conseil constitutionnel tunisien proclame coup sur coup «la vacance définitive du pouvoir» à la tête de l’Etat et la nomination du président du Parlement, Fouad Mebazaa, au poste de président de la République par intérim. Il a pour mission d’organiser une élection présidentielle dans les 60 jours.
L’Iran demain
Cet événement doit amener d’autres peuples à s’affranchir et je pense évidemment à mes amis iraniens qui vivent toujours dans une théocratie et une dictature. Les iraninens ont été volés lors de la dernière élection présidentielle et cela avait créé des mouvements de mécontentements sans précédents.
Ce moment est Historique et doit continuer.
Comme mon ami Christophe Ginisty sur son blog, je condamne cette chasse aux sorcières que l’on pratiquait sous le temps du maccarthysme.
La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a décidé de poursuivre en justice le chroniqueur du Figaro, de RTL, I>Télé (avec Nicolas Domenach) et de France 2 (chez Laurent Ruquier dans « on n’est pas couché »), Eric Zemmour, pour ses propos «racistes et discriminatoires» concernant les Noirs et les arabes, tenus sur Canal+ le 6 mars dernier. Le Mrap et le Club Averroès ont également protesté contre ses affirmations.
Venu faire la promotion de son dernier livre (Mélancolie Française) dans l’émission Salut les Terriens, présentée par Thierry Ardisson et diffusée en clair, Eric Zemmour s’était opposé à Rokhaya Diallo, présidente de l’association antiraciste les Indivisibles, sur la question de l’intégration des immigrés en France. Alors qu’ils évoquaient les contrôles d’identité, l’éditorialiste a déclaré que «les Français issus de l’immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait».
Les réactions ne se sont pas fait attendre et la polémique est intéressante.
Intéressante car la liberté d’expression semble un problème. Ce débat philosophique tranche entre deux conceptions.
La première est celle de la défense de la liberté totale d’expression défendue notamment par Voltaire et illustrée par l’apocryphe « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire. » et qui trouve en réalité sa source dans « J’aimais l’auteur du livre de l’Esprit Helvétius. Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n’ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu’il débite avec emphase. J’ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l’ont condamné pour ces vérités mêmes. » (Questions sur l’Encyclopédie, article « Homme »).
La seconde est souvent illustrée par Rousseau ou Emmanuel Kant dans la fameuse citation « pas de liberté sans limite ». Ainsi, la liberté d’expression existe mais dans un espace bien délimité.
La France semble préférer la seconde conception à la première. C’est un choix. Mais cela ne fera jamais disparaitre toutes les conceptions, les idées, les théories ou encore les concepts.
La censure ou la condamnation n’ont jamais mené à l’apaisement et à la sérénité. Cela n’a jamais fait disparaître, par exemple, les idées de l’extrême droite, le nazisme ou le communisme stalinien.
Refuser le débat, c’est refuser la confrontation. Et refuser la confrontation, c’est avoir peur de défendre sa conception et sa vision. C’est pour ça que j’ai condamné le boycott contre Dieudonné.
Eric Zemmour a donné sa conception et sa vision de la délinquance. Contestable ou pas, c’est la sienne. Il faut en débattre, comme il faut débattre de tout. Cela ne signifie pas que le débat débouchera sur un consensus. Bien au contraire. Le débat profite toujours à la démocratie car toutes les opinions sont sur la table, à visage découvert.
Je ne suis pas d’accord avec Eric Zemmour car la société française est riche, diverse mais également complexe. Il faudra l’aide de toutes ses composantes pour redresser notre nation. La France doit croire en elle, en sa force et en son destin.
Et la mélancolie française nous fera freiner comme elle freine le cycliste qui s’arrête de pédaler, qui tombe en voyant passer devant lui le peloton.
Interdire une opinion soit disante interdite, c’est finalement renier le débat si cher au 18e siècle sous les Lumières.
Ironie du sort de toute cette histoire, en cas de condamnation, il sera relaxé à coup sûr par la CEDH sur le fondement de l’article 10 de la Convention et dont la jurisprudence favorise une très large expression de l’opinion et de l’expression.
Un livre pavé dans la mare contre la garde à vue.
Je vais éditer, le 20 janvier prochain, un ouvrage choc sur la garde à vue. L’ouvrage, publié par le vice-Bâtonnier des avocats de Paris, Maître Jean-Yves Le Borgne, est intitulé : « La garde à vue : un résidu de barbarie ».
Le principe de la garde à vue en théorie
En droit pénal français, la garde à vue est le maintien à disposition d’une personne soupçonnée d’avoir commis ou tenté de commettre une infraction, par les forces de police ou de gendarmerie dans le cadre d’une enquête judiciaire. C’est une mesure privative de liberté, d’une durée strictement limitée qui reste sous le contrôle permanent de l’autorité judiciaire. Le fait de s’y soustraire constitue une évasion, réprimée en tant que telle par le Code pénal.
La garde à vue est régie notamment par les dispositions des articles 63 et suivants, 77, 154, 706-88 et 803-2 et suivants du Code de procédure pénale.
Le procureur de la République « visite les locaux de garde à vue chaque fois qu’il l’estime nécessaire et au moins une fois par an » (art. 41 du CPP).
Le 30 juillet 2010, saisi dans le cadre d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité, le Conseil constitutionnel « a déclaré contraires à la Constitution les articles 62 (audition des personnes convoquées sans avocat), 63 (principe et modalités de la garde à vue), 63-1 (notification des droits), 63-4 (entretien limité avec un avocat : 30 mn max, pas d’accès à la procédure) et 77 (application de la garde à vue aux enquêtes préliminaires) du Code de procédure pénale » avec application au 1er juillet 2011.
Dans un arrêt rendu le 14 octobre 2010, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamne la France et « affirme que, dès le début de la garde à vue, toute personne doit se voir garantir l’ensemble des droits de la défense, en particulier celui de ne pas participer à sa propre incrimination et d’être assisté d’un avocat durant les interrogatoires ».
Le 19 octobre 2010, la Cour de cassation déclare non conformes au droit européen les dispositions limitant la présence de l’avocat en garde à vue, y compris pour les régimes dérogatoires – criminalité organisée, terrorisme, stupéfiants.
Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, 800 000 personnes par an sont mises en garde à vue en France, dont 300 000 conducteurs automobiles ayant commis une effraction plus ou moins grave au code de la route ou étant en état d’ébriété.
Cette situation a même ému le premier ministre François Fillon sans qu’aucune mesure ne soit prise pour entraver l’arbitraire de policiers qui usent et abusent de la garde à vue pour humilier des citoyens et leur démontrer où est la force. Jean-Yves Le Borgne avait déjà dénoncé en 2003 dans un article, « La garde à vue : un résidu de barbarie », publié par Le Figaro, ces intolérables dérives. La situation s’étant aggravée, il publie, preuves et exemples à l’appui, un réquisitoire implacable et propose les réformes qui s’imposent à notre démocratie.
Cela fait très longtemps que je souhaite publier Jean-Yves et depuis qu’il est devenu, avec Jean Castelain, Bâtonnier des avocats de Paris, son rôle est de dénoncer ce genre dérive et d’y apporter des solutions.
La polémique
Leur nombre s’est fortement accru en France durant les années 2000, atteignant 562 083 en 2007, soit 54,2 % de plus qu’en l’an 2000, celles de plus de 24 heures augmentant même de 73,8 % et celles motivées par une infraction au droit de séjour des étrangers subissant une escalade de 179 %. La Commission nationale de déontologie de la sécurité a déploré dans son rapport 2007 le fait que des gardes à vues aient été effectuées sans que les personnes retenues se soient vues signifier leurs droits, notamment dans le cas de mineurs.
Selon Human Rights Watch, la justice française utilise le délit d’«association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» pour placer, abusivement, de nombreux suspects en détention provisoire.
En 2009, la controverse sur la garde à vue continue alimenté par deux « sources » : un usage abusif de la garde à vue par les forces de l’ordre (garde à vue pour « outrage », garde à vue à l’encontre de simples témoins et par des accusations de non conformité de la garde à vue face à la Convention européenne des droits de l’homme. En effet, par une décision en date du 27 novembre 2008, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Turquie pour violation de l’article 6 de la Convention, en n’offrant pas au gardé à vue la possibilité d’obtenir l’assistance d’un avocat durant son interrogatoire. Selon le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris, il est possible de s’appuyer sur cette décision pour annuler nombre de procédures en France, beaucoup de gardes à vue se passant dans des conditions réprouvées par cet arrêt, notamment avec des interrogatoires réalisés en l’absence de l’avocat du gardé à vue. Cette analyse juridique est cependant contestée par la Chancellerie (Ministère de la Justice ou Garde des Sceaux) qui explique que l’article 63-4 du Code de procédure pénale prévoit le droit pour le gardé à vue de s’entretenir avec un avocat, et que l’absence effective de ce dernier durant les premières heures de la garde à vue est due à des motifs matériels (le temps, pour l’avocat, de se rendre sur place, par exemple). Le 28 janvier 2010, le tribunal correctionnel de Paris annule pourtant cinq gardes à vue en raison de l’absence d’avocat durant les interrogatoires (cette absence, selon le tribunal, compromettant les « droits de la défense » dont le respect est exigé par l’article 6 de la Convention), et en se basant sur l’arrêt précité de la Cour européenne des droits de l’homme.
Le 13 janvier 2010, les sénateurs verts, soutenues par les sénateurs socialistes, déposent une proposition de loi portant réforme sur la garde à vue.
Le 1er mars 2010, lors d’une audience de comparutions immédiates, les avocats ont profité de la réforme du Conseil constitutionnel, en vigueur depuis ce même jour, pour utiliser une nouvelle procédure destinée à contrecarrer l’avant-projet de loi concernant la garde à vue sans leur assistance.
La publication de cet ouvrage était donc nécessaire afin de dénoncer ce scandale.