Je viens de lire le post de Daniel Schneidermann sur Rue 89 intitulé « Derrière le plagiat de PPDA, la décadence de l’édition »
Pathétique, consternant et stupide.
Daniel Schneidermann, comme d’habitude, voit le mal et l’imposture partout. Il crie à la fin de toute une institution culturelle, l’édition, en faisant des amalgames.
Je reprends brièvement les faits :
Il y a peu de temps, le magazine «L’express» accusait Patrick Poivre d’Arvor d’avoir plagié, pour son prochain ouvrage, une biographie d’Ernest Hemingway signée par l’Américain Peter Griffin, aujourd’hui décédé. Si le journaliste français a nié ces allégations, elles ont été relayées par le «New York Post». Le quotidien américain a contacté l’éditeur du livre de Griffin, et lui a appris la nouvelle. Oxford University Press USA a aussitôt lancé ses services juridiques sur l’affaire pour comparer les deux textes et décider s’il y a matière à donner des suites judicaires au cas PPDA. Concernant cette affaire, laissons à la justice faire son travail et laissons la dire s’il y a oui ou non une contrefaçon.
Porter un regard sur cette affaire est une bonne chose. Et il est surtout légitime dans une démocratie de critiquer, d’analyser et de donner un avis. Sur ce point précis, il n’y a aucun problème. Je précise que des outils de protection existent depuis longtemps comme le copyright et les droits d’auteur.
Mais si Daniel Schneidermann critique, analyse et donne son avis sur une pratique, c’est pour créer un lien de causalité entre une affaire, grave certes mais singulière, avec toute la profession de la littérature.
Que Daniel Schneidermann reproche à la maison d’édition Flammarion, à sa Présidente Directrice Générale Teresa Cremisi, et à ma consoeur et éditrice Noëlle Meimaroglou, d’avoir fait une erreur de publier un livre de cette façon, c’est son droit. Mais dire que ce fait représente « La froide logique de l’alliance cynique entre médias et édition » et surtout « la décadence de l’édition« , je lui réponds que c’est de la démagogie et de la pure stupidité.
Cerise sur le gâteau, Daniel Schneidermann affirme la mort de l’édition et propose d’inventer autre chose. Mais ce « autre chose » renvoie vers son livre intitulé »Crise au Sarkozistan« (ouvrage évidemment anti-sarkozyste primaire). Rien d’étonnant pour quelqu’un comme lui qui a milité pour l’Union des étudiants communistes… cela retire juste un brin d’objectivité et de neutralisme.
La froide logique de l’alliance cynique entre médias et édition ?
Daniel Schneidermann dit une première absurdité concernant le « complot journaliste – éditeurs ». En effet, en dix années d’édition, je n’ai jamais vu de papier de complaisance. Lorsqu’un journaliste n’aime pas un livre, au pire il le critique, au mieux il n’en parle pas. Il arrive également qu’un journaliste se confronte à l’auteur lorsqu’il n’aime pas le livre afin de l’interviewer et lui porter ses critiques et ses observations. 
Mais affirmer qu’il y a une « logique de l’alliance cynique entre médias et édition« , c’est absurde. C’est remettre en cause l’honnêteté intellectuelle et l’indépendance du journaliste. Pire, c’est remettre en cause l’honnêteté éditoriale et la rigueur de toute une profession : celle de l’éditeur. 
Pour votre information Monsieur Schneidermann, je ne suis jamais déçu d’une critique lorsque je publie un livre car cette critique me permet d’avancer. La liberté d’expression et le droit à la critique (bonne ou mauvaise) sont une chance.
Cessez de voir un complot partout et cessez de porter un regard aussi radical sur un milieu que vous ne connaissez pas.
La décadence de l’édition ?
Je vais vous apprendre une chose Monsieur Schneidermann : l’édition française, c’est d’abord des auteurs, des éditeurs avec de nombreux collaborateurs, des graphistes, des libraires, des diffuseurs, des distributeurs, des rewriters (ou encore des nègres ou des ghosts), des directeurs de collection, des journaux littéraires (comme Livres Hebdo, Lire, BSC News Magazine ou encore ActuaLitté) et surtout des lecteurs…
L’édition française, c’est plus de 80000 publications par an, un marché du livre qui aura pesé 4,2 milliards € au cours de l’année 2010, ce sont aussi des groupes puissants comme Hachette, Editis-Planeta, France Loisirs, Eyrolles, Éditions Atlas, Média-Participations, La Martinière/Le Seuil, Groupe Flammarion, Groupe Gallimard, Éditions Lefebvre Sarrut, Groupe Albin Michel, Reed Elsevier, Wolters Kluwer ou encore l’ Harmattan. Mais il y a aussi et surtout toutes ces maisons d’éditions de province.
En fait, la vérité et c’est un scoop (quoi que…), c’est parce que vous n’arrivez pas à vous faire éditer que vous souhaiter la mort de l’édition. La frustration n’est pas bonne conseillère.
Surtout de la part d’une personne qui a été licencié à deux reprises (le journal Le Monde pour «cause réelle et sérieuse» et France 5 pour «faute grave»).
Enfin, je rappelle également ce post intitulé : « La Cour d’appel a confirmé le caractère abusif du licenciement de Perline par Daniel Schneidermann« . Vous avez abusivement licencié cette personne et la Cour d’appel vous rappelle le droit. 
A méditer avant d’aller donner des conseils aux autres et à toute une profession… 

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