Amateur de la Politique et de la joute verbale, j’ai répertorié les répliques les plus connues des débats politiques en France sous la Ve République. Avec vidéo à l’appuie. Passionnant.
Débat du 10 mai 1974

Débat entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand devant 25 millions de téléspectateurs.

La phrase la plus retenue du débat est : « Tout d’abord je trouve toujours choquant et blessant de s’arroger le monopole du cœur. Vous n’avez pas Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur ! Vous ne l’avez pas… J’ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. Vous n’avez pas le monopole du cœur. » de Valéry Giscard d’Estaing à l’encontre de François Mitterrand.
Ce dernier reprocha pourtant à « VGE » d’être « un homme du passé » avec lequel « on ne peut pas parler d’avenir ».
Victoire de Valéry Giscard d’Estaing

Débat du 5 mai 1981

Nous retrouvons de nouveau Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand pour un match retour devant 30 millions de téléspectateurs.
La phrase la plus retenue du débat est : « Vous avez tendance à reprendre le refrain d’il y a sept ans : l’homme du passé. C’est quand même ennuyeux que, dans l’intervalle, vous soyez devenu, vous, l’homme du passif » et, alors que Giscard d’Estaing l’interroge sur le cours du mark allemand : « D’abord je n’aime pas beaucoup ces manières, je ne suis pas votre élève et vous n’êtes pas le président de la République ici, vous êtes simplement mon contradicteur », avant de donner le chiffre en question.

Débat du 28 avril 1988

Le débat oppose cette fois François Mitterrand à Jacques Chirac devant 30 millions de téléspectateurs.
La phrase la plus retenue du débat est : Lorsque Jacques Chirac s’adresse à François Mitterrand pour lui dire : « Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre, et vous n’êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité […], vous me permettrez donc de vous appeler monsieur Mitterrand. » François Mitterrand lui répond ironiquement : « Mais vous avez tout à fait raison, monsieur le Premier ministre. » Plus tard dans le débat, Jacques Chirac finit par dire « monsieur le président » en s’adressant à François Mitterrand.
Victoire de François Mitterrand

Débat du 2 mai 1995

Le débat oppose Jacques Chirac à Lionel Jospin devant 17 millions de téléspectateurs.

La phrase la plus retenue du débat est : il s’agit d’une phrase de Lionel Jospin à propos de la réforme du quinquennat : « Il vaut mieux cinq ans avec Jospin que sept ans avec Jacques Chirac. Ce serait bien long »

Victoire de Jacques Chirac

Débat du 2 mai 2007

Le débat oppose Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal devant 21 millions de téléspectateurs.

La phrase la plus retenue du débat est : Nicolas Sarkozy qui affirme à Madame Royal qu’il faut « être calme pour être président de la République » lorsque celle-ci invoque une « colère saine » et dénonce le « summum de l’immoralité politique ».

Victoire de Nicolas Sarkozy

BONUS

1) Débat entre Jacques Chirac et Laurent Fabius avec la réplique culte de premier au second « Soyez gentil de me laisser parler et de cesser d’intervenir incessamment comme le roquet ». Laurent Fabius lui répondant par le non moins cultissime « Je vous rappelle que vous parlez au Premier Ministre de la France ».

2) Débat Jean-Marie Le Pen contre Bernard Tapie

Après un premier débat en 1989, JEAN-MARIE LE PEN et BERNARD TAPIE se retrouvent, au journal de 20H de France 2, pour un débat arbitré par PAUL AMAR. En ouverture du débat, le présentateur sort des gants de boxe d’un sac Décathelon et les remet à ses invités (geste aussi peu apprécié des candidats que de la direction de l’information de la chaîne).
« C’est sérieux, la politique » remarque TAPIE sans desserrer les dents. LE PEN répond : « Si l’interprétation porte sur la défense du peuple, comme le tribun de la plèbe dans la Rome antique, je veux bien l’accepter. J’ai une origine populaire et j’ai toujours défendu le peuple ». TAPIE : « S’il s’agit de capter des voix pour des buts non politiques, séduire les gens sur des apparences, il y a danger ».

3) Débat entre Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn (DSK)

Alors que Nicolas SARKOZY tente de demontrer qu’un allègement des charges sociales crée de l’emploi en s’appuyant sur un rapport de l’INSEE, Dominique STRAUSS-KAHN lui explique que ce rapport est contesté par tous les économistes. Nicolas SARKOZY répond alors « Pardon, on est pas à l’université…merci monsieur le professeur ! », STRAUSS-KAHN lui rétorque « Si vous étiez mon élève, vous n’auriez pas fait cette erreur ! »