La défaite de la droite républicaine est sévère. L’analyse doit être sincère et honnête : nous perdons toutes les élections depuis cinq années.
Une page doit se tourner. La droite n’a plus le choix : il lui faut renouveler ses femmes et ses hommes, refonder ses structures, réinventer des méthodes et moderniser ses idées. Sous peine d’être durablement marginalisée dans le paysage politique français.
Raison de cette sanction : la trahison des idéaux de la droite et de nos valeurs. Ainsi, je dénonce depuis longtemps la stratégie de la droitisation.
Les appels du pied au FN sont indécents
La séquence législative a prouvé que la stratégie présidentielle de Nicolas Sarkozy, inspirée par Patrick Buisson a plus profité au Front national qu’à l’UMP. En effet, à l’époque du discours de Grenoble, prononcé par Nicolas Sarkozy le 30 juillet 2010, un tiers des sympathisants de l’UMP étaient favorables à une alliance avec le parti d’extrême droite. Aujourd’hui, ils sont les deux tiers.
Or, nous avons une incompatibilité de valeurs, de programme et de stratégie avec le FN et ses idées : incompatibilité de valeurs, car ce parti n’a jamais clarifié ses positions sur l’antisémitisme, la Shoah, le racisme et sa conception des valeurs du « vivre-ensemble ». Certes, la stratégie de Marine Le Pen est de donner des gages à la communauté juive et de porter les attaques contre ce qu’elle voit comme le nouvel ennemi : l’Islam. Pour autant, rappelons que la présidente du FN s’est rendue en Autriche pendant la campagne électorale, à ce fameux bal nazi, à Vienne. Pendant la campagne des législatives, elle n’a pas non plus condamné le tatouage nazi que portait un candidat du Rassemblement Bleu Marine. Il y a par ailleurs aussi une incompatibilité de programme avec le FN, car on ne peut pas s’entendre avec un parti qui prône la sortie de l’euro.
Une grande partie de l’électorat modéré s’est détournée de l’UMP car troublée et désorientée. Cet électorat, il faudra aller le chercher et lui parler.
Cette stratégie est à l’évidence une impasse idéologique et morale. Cet échec entraîne toujours une défaite politique comme l’ont très bien affirmé Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Solère, Jean-Christophe Fromantin, François Fillon, Chantal Jouanno, François Baroin, Xavier Bertrand ou encore Henri Guaino.
Quelles sont nos valeurs ?
Pour reconstruire, il faudra donc se rassembler autour de valeurs communes : la méritocratie, le travail, la nation, l’Europe, la laïcité et le lien intergénérationnel.
Nous croyons en une France entreprenante et travailleuse, à l’économie de marché et à la récompense du travail. Nous croyons également en une France juste et solidaire, ce qui ne veut pas dire l’assistanat, mais la responsabilité, l’éducation. Nous croyons, par ailleurs, en une France qui doit être moteur d’une Europe non bureaucratique, mais politique, capable de défendre plus efficacement ses intérêts économiques et sociaux.
Enfin, c’est l’attachement à la nation, qui se construit sur une intégration réussie et suppose le rejet de la xénophobie et de l’islamophobie, qui est notre différence fondamentale avec le Front national.
La République française doit favoriser et valoriser l’union nationale autour de concepts à réétudier et réactualiser. Ainsi, valorisons plutôt nos valeurs communes à droite autour du « vivre-ensemble« . Cela passe par la promotion de valeurs telle que la laïcité, la tolérance, le respect et la dignité. Cela passe également par la formation des jeunes à la citoyenneté, telle que l’enseignement théorique et pratique de l’instruction civique, le retour à un service militaire ou civil.
Mais il faut également sanctionner davantage les actes d’incivisme. Ainsi, le travail de la justice et de la police doit être réorganisé. Il n’est pas normal qu’une victime ait autant de mal à faire valoir ses droits. Une simple plainte au commissariat devient un parcours du combattant. En effet, l’agent de police incite souvent la victime à faire une main courante, ce qui n’a aucune conséquence judiciaire. Au mieux, la plainte sera faite contre X quand bien même la victime connaît l’identité de son agresseur. Et pour la grande majorité des cas, il y aura un classement sans suite. Cela entraîne des frustrations et convainc la victime de se faire justice elle-même. De plus, il faudra appliquer la peine qui a été jugée.
Nous croyons à la solidarité entre générations et envers les pauvres
Dans ce « vivre-ensemble« , il faudra reconsidérer notre rapport avec la pauvreté et développer la solidarité avec les plus pauvres. Certes, nous devons valoriser la méritocratie et le travail, mais écarter les plus pauvres, comme aux États-Unis d’Amérique, fera reculer notre « Pacte républicain« . Notre système actuel n’est pas le bon, car il favorise clairement l’assistanat, le népotisme et les réseaux.
Ce concept doit également prendre en considération la connaissance des différentes cultures et religions présentes en France. Faire reculer la méconnaissance signifie un enseignement plus adapté et une valorisation des matières comme la géographie, l’histoire ou les sciences.
Enfin, ce concept doit prendre en compte la relation intergénérationnelle. Il est évident que les générations se comprennent moins qu’avant. Les raisons sont multiples, mais la révolution numérique est un élément de réponse. Cette révolution est pourtant une chance et une opportunité.
La jeunesse est une chance pour une nation et le respect des personnes âgées est vital.
Les hommes et les femmes politiques ont une grande responsabilité. Les Français ne pardonneront pas l’atteinte à notre Pacte républicain.
À notre génération de porter les vraies valeurs de la droite républicaine française.
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