Près de 80 % d’une génération au niveau du baccalauréaten France… En 1985, c’était l’idéal républicain à atteindre à l’horizon 2000.
Un quart de siècle plus tard, on s’en rapproche enfin, comme le laissent penser les résultats définitifs du bac 2011, publiés lundi 11 juillet : 71,6 % des jeunes de la génération en âge de passer le bac sont bacheliers. Un record historique.
Toutefois, près de 30 % des jeunes n’ont toujours pas accès au bac. Ils sont soit orientés vers des CAP (certificat d’aptitude professionelle), soit ils font partie des 120 000 élèves qui sortent du système scolaire chaque année sans diplôme.
Mais tout ça pour quoi faire finalement ?
On nous a souvent parlé d’éducation, d’instruction et d’enseignement à l’école. Ce que nous entendions par « école », jadis, était la dispense d’un enseignement, d’une instruction. L’instruction désigne tout à la fois le contenu des savoirs élémentaires, le fait d’enseigner et le fait de se soumettre à cet enseignement.
L’enseignement justement, c’est transmettre à la génération future un corpus de connaissances (savoir et savoir-faire) et de valeurs considérées comme faisant partie d’un patrimoine commun. Le terme enseignement, se réfère plutôt à une éducation bien précise.
Il est souvent facile de confondre enseignement et éducation. Ainsi, l’éducation, terme beaucoup plus général, correspond à la formation globale de l’écolier, à divers niveaux tel que la philosophie, les valeurs, la civilité, le religieux, le social, le scientifique, la santé ou encore la moral et l’éthique.
L’éducation vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités (physiques, intellectuelles et morales). Cette éducation a pour objectif de faire apprendre à l’écolier ses droits, ses obligations et ses devoirs.
Nous avons clairement un problème aujourd’hui concernant la transmission des connaissances. En effet, il y a déjà une instabilité au sommet de l’Etat concernant l’intitulé du ministère. Nous sommes passés de l’Université impériale (loi du 10 mai 1806) au Conseil Royal de l’instruction publique (1820). En 1828, l’instruction publique devient un ministère à part entière. C’est en 1932 que le gouvernement d’Édouard Herriot décide de rebaptiser l’instruction publique en « éducation nationale« . L’expression date de la fin du 18e siècle, où elle était employée par les partisans de la prise en main par l’État des affaires d’enseignement. Anatole de Monzie est le premier ministre à porter cette nouvelle titulature. Il explique dès sa prise de fonction qu’elle est synonyme d’égalité scolaire et de développement de la gratuité et que, en somme, qui dit « éducation nationale » dit « tronc commun ».
« Tronc commun », à mon sens, signifie le « dénominateur commun » ou l’apprentissage d’un vivre-ensemble, d’un « contrat social » (1762) cher à Jean-Jacques Rousseau. Sur ce point, c’est un échec. Sur la volonté de transmettre aux écoliers un « savoir », « un savoir-faire », « l’être » et « le savoir-être », c’est également un échec.
En fait, le début détermine toujours la fin. C’est ainsi qu’il est important de se poser la question « pourquoi aller à l’école et à quoi cela sert ? ».
Outre le fait de recevoir des connaissances et une structure intellectuelle cohérente, il est utile de savoir vers quoi peut tendre les études.
L’école doit avoir essentiellement deux objectifs :
D’une part, la connaissance a vocation de rendre libre le citoyen et de lui donner un Sens dans sa vie. Condorcet disait dans son Journal d’instruction sociale : « une société qui n’ait plus éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans ». Etre libre, c’est avoir le choix, c’est pouvoir comprendre le monde dans lequel l’on vit, c’est pouvoir analyser, c’est surtout être acteur et non spectateur de sa vie. Aujourd’hui, il faut redonner le goût de l’école à tous les jeunes français. Etre plus en phase avec l’actualité, arrêter de dénigrer le travail manuel, permettre à chaque jeune d’aller au bout de ses rêves et de ses utopies. Ne pas le décourager lorsque celui-ci est en situation d’échec en lui disant « qu’il n’a pas le niveau et qu’il doit changer d’orientation »…solution de facilité.
D’autre part, l’école doit former un individu. Dire qu’avec l’école, « un jeune pourra trouver un bon travail », c’est réduire l’utilité de l’école à sa forme la plus simpliste. Certes, c’est important, mais c’est un raccourci. En effet, l’école doit permettre de former l’individu, de lui donner des bases solides afin que celui-ci puisse s’épanouir pleinement dans son choix professionnel. C’est un travail et une responsabilisation personnelle de chacun. Ainsi, l’école doit rendre autonome l’individu, l’émanciper. Toutefois, la théorie doit se combiner avec la pratique. Enseigner uniquement des cours ne permet pas à l’individu de se former convenablement. Il faut impliquer davantage les entreprises, les associations et nos ainés.
Le « tronc commun » est justement le dénominateur commun entre tous les français. La liberté, l’Egalité et la Fraternité. Mais ces mots n’auront de sens que s’ils sont illustrés concrètement durant tout le parcours.
C’est pour ça que l’école ne doit pas être « sanctuarisée » mais doit être une étape dans une vie.
Dans le film de Peter Weir en 1989, « Le cercle des poètes disparus », le professeur John Keating (interprété par Robin Williams), a montré aux élèves que l’objectif n’était pas de voir le monde comme « ils sont » mais de le voir comme « il l’est ».
C’est certainement une réponse à la question : « à quoi sert l’école ? »
Anonyme
tres interressant,
apres une def.de la phylo: proposition de concepts intellectuels.;
l'ecole; ne pas regarder le monde comme "ils sont" mais tel qu'il est..; si tous les profs etaient des robin williams ;le probleme entier de la violence serait réglé!fastoche!