Arash Derambarsh (élu de Courbevoie) sur France 3 – Interview sur le gaspillage alimentaire
Arash Derambarsh, invité du 12/13 : « Comment lutter contre le gaspillage alimentaire ? »
AFP Paris – Le conseiller municipal (Les Républicains) de Courbevoie, Arash Derambarsh, a remporté mardi le prix Edgar Faure du meilleur livre politique pour son « Manifeste contre le gaspillage alimentaire », une cause dont il se veut le héraut.
Arash Derambarsh est un « ambassadeur du combat contre le gaspillage alimentaire », a estimé le jury du prix Edgar Faure, présidé par Rodolphe Oppenheimer, petit-fils de l’ancien président du Conseil sous la IVe République et président de l’Assemblée nationale dans les années 1970.
Le « Manifeste contre le gaspillage alimentaire » (Fayard) raconte le combat de l’élu des Hauts-de-Seine pour empêcher les grandes surfaces de jeter de la nourriture et de rendre leurs invendus impropres à la consommation. Un texte contre le gaspillage alimentaire avait été voté à l’unanimité en mai au Palais Bourbon, mais le Conseil constitutionnel l’avait ensuite censuré pour des questions de procédure.
Un nouveau texte visant à renforcer la lutte contre le gaspillage alimentaire aurait dû revenir mercredi devant les députés. Mais, en raison du bouleversement du calendrier parlementaire après les attentats du 13 novembre, ce nouveau texte sera finalement examiné le 9 décembre.
Porté par les députés Frédéric Lefebvre, Jean-Pierre Decool et Guillaume Garot, il reprend les dispositions adoptées en mai.
D’origine iranienne, né en 1979, Arash Derambarsh, directeur de collection chez l’éditeur Cherche-Midi, affirme avoir souffert de la faim à l’âge de 20 ans quand il était étudiant en droit à Nanterre. Pour mener le combat de sa vie, Arash Derambarsh n’a pas hésité à remuer ciel et terre, se rendant à l’Élysée, fréquentant assidument les couloirs de l’Assemblée et du Sénat.
Arash Derambarsh, qui anime un blog, est également très présent sur les réseaux sociaux. C’est ainsi que le cinéaste Mathieu Kassovitz, qui signe la préface du Manifeste, a pris contact avec lui. Arash Derambarsh est « un jeune homme plein d’ambition qui peut agacer au premier abord tant sa constante énergie et son besoin de justice surprennent à notre époque », écrit le cinéaste dans la préface du livre, vendu 10 euros, et dont l’intégralité des droits d’auteur vont à la Croix Rouge française.
L’élu municipal est aussi à l’origine d’une double pétition, française et européenne, pour dire « stop au gâchis alimentaire » qui a recueilli plus de 210.000 signatures en France et plus de 734.000 en Europe.
Un second prix intitulé « Regard d’Edgar » (vote des internautes) a été remis mardi au livre « Politique et Éthique: Regards Croisés » (Bart and Jones), un ouvrage collectif coordonné par Nathalie Bordeau et David-Xavier Weiss.
L’intégralité des droits d’auteur de cet ouvrage seront reversés à l’association Le Refuge qui aide des adolescents et jeunes majeurs confrontés à des situations d’homophobie de la part de leur entourage.
Revue de presse :
– AFP (Arash Derambarsh lauréat du prix Edgar Faure dumeilleur livre politique)
– Le Figaro (Le prix Edgar Faure pour Arash Derambarsh)
– Le Parisien (Arash Derambarsh lauréat du prix Edgar Faure 2015)
– Livres Hebdo (Arash Derambarsh, Prix Edgar Faure 2015)
– BSC News (Arash Derambarsh : un élu en lutte contre legaspillage alimentaire)
– Vidéo (Arash Derambarsh – Prix Edgar Faure 2015 par Christophe Train)
« À 20 ans, j’ai eu faim et honte de le dire. Il n’est pas simple, dans une société où l’image importe tant, d’avouer qu’on ne gagne pas beaucoup d’argent. À compter de ce jour, le combat contre le gaspillage alimentaire est devenu ma priorité. Comment tolérer cette aberration en bas de chez nous : des kilos de nourriture mis à la poubelle par les supermarchés, à deux pas des SDF qui peinent à se nourrir et dorment dans la rue ?
Avec l’aide de bénévoles et d’amis de ma ville, avec aussi le soutien de personnalités, j’ai initié une vaste mobilisation et réussi à faire plier la grande distribution : le 21 mai 2015, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité un amendement obligeant les grandes surfaces à distribuer leurs invendus à l’association de leur choix. Le Conseil constitutionnel l’a invalidé pour un motif de procédure, mais une nouvelle proposition de loi a immédiatement été redéposée, et elle sera votée très bientôt. Nos efforts ont aussi permis le vote d’un amendement au Parlement européen le 9 juillet.
À la fois récit de cette action collective et guide pratique, ce manifeste prouve qu’il est facile de cesser de gaspiller : en n’achetant que le nécessaire, en faisant ses achats dans le bon ordre, en comprenant mieux l’étiquetage et les dates de péremption, en apprenant à accommoder les restes, mais aussi en veillant à économiser l’eau et l’énergie.
Parce que chacun peut contribuer à faire reculer la faim dans notre pays et dans le monde. »
Né en 1979 à Paris, éditeur, thésard et futur avocat, Arash Derambarsh s’est engagé très tôt en politique. Depuis 2014, il est conseiller municipal à Courbevoie.
Préfaces de Mathieu Kassovitz et de Jean-Jacques Eledjam (président de la Croix-Rouge française), postface de Stéphanie Rivoal (présidente d’Action contre la faim).
A lire : Le Parisien » Arash Derambarsh, l’indigné du gaspillage »
Lire également sur RFI : « Manifeste contre le gaspillage, plaidoyer pour une France sans faim »
A l’approche de chaque grande échéance électorale, par préoccupation altruiste ou par pur calcul opportuniste, revient la question du désamour des Français pour leur classe politique.
La réponse est pourtant simple, elle tient en un mot qui contient à lui seul toutes les dérives, le manque d’idée, le cynisme, l’opportunisme dont nous subissons tous les effets au quotidien.
Ce mot qui fâche, dont chacun se défend ardemment, ce mot qui à lui seul chez certains résume toute une carrière politique, ce mot est l’incroyable défaut qui freine notre pays et qui fait d’un élan positif un boulet administratif quand la bataille des égos passe avant l’intérêt collectif.
Ce mot tabou, osons le dire, est: la récupération politique.
Ce domaine ne demande aucune compétence, juste le temps de latence minimum pour analyser comment mettre à son profit l’idée d’autrui et une réactivité maximum pour faire oublier la paternité du projet.
Madame Royal a reculé face au lobby de l’huile de palme en s’excusant face à Nutella, elle a reculé face au lobby du diesel et des pétroliers, elle a reculé face à l’ecotaxe. Aujourd’hui, elle utilise un double langage face à la grande distribution : elle ne veut pas de la loi mais veut un accord qui ne sera jamais respecté. Ce double langage pose problème et c’est ce que nous dénonçons aujourd’hui : le manque de courage politique
Madame Royal était Ministre de l’Ecologie en 1992. J’avais 12 ans; J’en ai aujourd’hui 36. Qu’a-t-elle fait? Sa récente traversée du désert ne lui aurait-elle pas fait toucher la misère du doigt pour qu’elle ne se réveille que maintenant sur l’enjeu du gaspillage alimentaire?
Non, la seule faim jamais assouvie chez Madame Royal est celle qui nourrit sa carrière politique. Elle a immédiatement décelé l’angle médiatique intéressant pour se mettre en avant.
Voilà donc Madame Royal sans pudeur et sans états d’âme qui s’empare de la loi contre le gaspillage alimentaire.
Je pense aux citoyens qui œuvrent et se battent avec nous au quotidien pour ce projet.
Je pense aux citoyens qui ont besoin de ces aides.
Je pense aux citoyens dont la souffrance est indignement récupérée, leur existence transformée en outil de propagande,
Il est temps de rétablir les faits.
La réalité est tout autre, et Madame Royal peut essayer tous les effets de manche habituels, cette fois la ficelle est trop visible.
Les articles sont légion pour dénoncer la manipulation comme Paris Match ou le Blog du Monde.
Et c’est d’ailleurs sur le mode de fonctionnement concret de ce projet que l’on peut s’apercevoir que Madame Royal n’a pas été confrontée à la réalité des choses.
C’est pourquoi, faire du bruit sur des négociations avec les grandes enseignes ne sera suivi d’aucun effet. Même si les grands patrons prennent des engagements, dans les faits, ce sont les directeurs de magasins qui décident. En effet, l’accord du 27 août ne concerne pas toute la grande distribution car les deux tiers des grandes surfaces en France sont des franchises.
Et c’est pour cela que personne ne peut prétendre que ces engagements, si louables soient-ils, seront respectés. A Courbevoie, des Monoprix et des Franprix nous ont refusé des stocks. Ils préfèrent mettre de l’eau de javel. Et cet accord n’y changera rien. Une franchise ne reçoit d’ordre de personne.
Or, elles représentent les deux tiers des entreprises. Si une ou deux acceptent de jouer le jeu, et d’autres non, que ferons-nous ? Cela va devenir une usine à gaz. Et puis, nous ne pouvons pas surveiller toutes les entreprises.
Il faut donc mettre « enseigne » et « franchise » sur le même pied d’égalité, obtenir une loi qui concerne une filière dans son ensemble et non des entités variables. Et surtout, il convient d’acter que la solidarité n’est pas une question de nature d’agrément mais d’humanité et là aussi l’égalité s’impose.
De plus, dans ce pseudo accord, rien n’indique quelles sont les associations susceptibles de recueillir ces dons.
À ce propos, nous regrettons leur absence lors de cette réunion capitale.
Concrètement, quelle association pourra venir récupérer les invendus consommables ?
Uniquement les associations agréés ayant une capacité de stocker des invendus consommables (Restos du cœur, Secours Catholique, Banque Alimentaire, etc) ?
Ou bien toutes les associations, agréées ou non, qui œuvrent sur le terrain pour une distribution immédiate de la nourriture parant à l’urgence des plus démunis comme nous l’avons pratiqué à Courbevoie?
La solidarité est un geste spontané, que l’on qualifie d’ailleurs « d’élan de solidarité » et seul le contact avec la réalité d’une cause peut en donner les éléments nécessaires à sa mise en œuvre.
C’est pourquoi nous rappelons à Madame Royal que notre proposition s’appuie sur l’expérience du terrain, sur la confrontation et l’évaluation directes des besoins, sur l’écoute de ceux que nous aidons parce que nous avons tous un jour ou l’autre été confrontés à une situation qui fait que nous savons que la détresse n’est pas calée sur le rythme des administrations et encore moins sur celui d’un bureau ministériel.
Voici concrètement notre travail sur le terrain à Courbevoie (Video AFP).
Nous ne sommes pas de ceux qui « convoquent » mais de ceux qui y sont. Et nous y étions, durant les mois de décembre et janvier, avec des amis et des bénévoles dans notre commune de Courbevoie. Nous avons récupéré trois soirs par semaine des invendus pour les distribuer immédiatement aux personnes nécessiteuses, notamment la classe moyenne et les SDF. Il n’y a eu aucun problème de logistique ni de bénévole. Et il n’y a eu aucun problème de « marché gris ».
Nous avons sensibilisé le supermarché « Carrefour Market Charras » de Courbevoie, à notre projet, prouvant ainsi que quand les bonnes volontés s’unissent, de beaux projets peuvent se concrétiser pour le bien de tous.
Pour nous, ce n’était pas « juste une cause mais une cause juste », et c’est pourquoi elle est devenue le combat de tous. D’abord de nos proches, de nos soutiens sur le terrain et de nos amis sensibles à cette problématique, comme Mathieu Kassovitz, avec qui nous avons décidé de lancer une pétition sur Change.org pour obtenir une loi imposant à tous les supermarchés de distribuer leurs invendus.
Plus de 210.000 personnes ont signé cette pétition française !
Il s’agit du texte à thématique « écologique / agriculture » ayant reçu le plus grand nombre de signatures sur un site de pétition en ligne en France.
Notre combat, soutenu par « la Croix Rouge Française » et « Action contre la faim » s’est tourné vers l’Europe. Et notre grande pétition européenne dépasse aujourd’hui les 640.000 signatures. Vous pouvez d’ailleurs continuer à la signer pour atteindre le million de signatures.
Ce soutien sans précédent démontre que cette initiative parle à tous et que chacun se reconnait dans cette main tendue.
Car la réalité économique de la France fait que l’entraide est un besoin qui va au-delà de la demande des plus démunis, et que devant cette évidence, seule une loi pourra donner de la force à cette nécessité grandissante.
La difficulté et la détresse en France ont un nouveau visage, celui de la classe moyenne qui est confrontée à un équilibre financier qui lui impose des choix. Non plus des choix de vie mais de survie, face à des charges grandissantes, de loyer, d’eau, d’électricité, de santé. Le reste à vivre ne suffit plus à se nourrir.
Cet équilibre périlleux se traduit aussi, et malheureusement, par l’augmentation du nombre de SDF dans nos rues.
Il est aux politiques d’assurer aux Français la sérénité. Mais il est du devoir de tous d’aider son prochain quand il en a les moyens.
C’est pourquoi, en constatant le gâchis alimentaire dont nous sommes tous témoins, j’ai pensé que nous serions tous complices si nous ne faisions rien.
Dans le plus grand silence et la plus grande indifférence, chaque soir, chaque supermarché jette plus de 40 kg de nourriture consommable. Cela représente 500€ et permet de nourrir 100 personnes.
Des chariots entiers de denrées consommables qui pourraient être un don précieux pour ceux qui en ont besoin partent dans des bennes, c’est ce qu’on appelle le gâchis alimentaire.
Face à ce constat, entre tristesse et colère, il ne fallait pas chercher des réponses tortueuses et lointaines, nous avons choisi la simplicité et l’efficacité car nous savons que cette loi n’est pas une loi comme une autre mais une simple évidence de bon sens.
Cette loi est simple. Elle repose sur 3 points et dont le but est d’imposer ou d’inciter les supermarchés à donner quotidiennement tous leurs invendus à l’association de leur choix.
Ce qui aura comme effet concret de proposer un droit opposable.
Avec cet encadrement légal, il y aurait trois conséquences :
– Chaque citoyen pourra créer une association (selon la procédure) et déposer les statuts de son association en mairie.
– Dans sa commune, il pourra ainsi s’adresser à l’enseigne de son choix, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même (à l’instar de notre association Courbevoie 3.0).
Cette disposition permettra de renforcer l’action des associations traditionnelles de solidarité qui ne peuvent plus faire face à cette attente démesurée.
Il y aura donc deux sortes d’associations pour la distribution de nourriture :
– Les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge…) dont le fonctionnement nécessite des soutiens, structures et organisation plus complexes.
– Les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d’absence de locaux permettant le stockage en chambre froide. Et qui, pour respecter cette contrainte, opéreront sur le terrain une distribution immédiate le soir même, répondant ainsi à l’urgence.
Il est évident pour les enseignes que l’obligation ou la contrainte ne fonctionne que dans la mesure où elles sont sollicitées par les associations. C’est la création d’un droit opposable.
Dans cette relation de proximité, chaque commune pourra ainsi informer ses citoyens des initiatives entreprises sur le terrain afin de mobiliser de nombreux bénévoles.
Ce qui a été fait à Courbevoie comme « laboratoire » a vocation à se décliner partout.
La communication d’une municipalité dispose maintenant de nombreux supports, papiers ou réseaux sociaux et l’impact de Twitter et Facebook, nous l’avons vu lors de cette belle initiative, permet de rassembler les bonnes volontés qui ignoraient tout simplement notre action par manque de communication.
La volonté de cette loi n’est pas de diviser la solidarité mais d’en renforcer les moyens.
C’est pourquoi le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréées qui peuvent la stocker, venant ainsi renforcer leurs propres collectes.
Pour avoir étudié toutes les possibilités pour lutter contre ce gaspillage alimentaire et mutualiser au maximum les efforts de chacun dans cette action au quotidien, nous avons pris connaissance d’un système quasi-similaire à Herstal en Belgique, porté par le député socialiste Frédéric Daerden.
Son succès nous conforte dans l’idée que la coordination de nos actions respectives pourra éradiquer une partie du manque de nourriture dont souffrent beaucoup de nos concitoyens.
La bonne volonté et ce désir profond d’aider les autres ne pourraient suffire à mettre en place une telle action. Chaque soutien compte et nous sommes heureux de pouvoir compter à nos côtés des associations de renom comme ONE France, ONG fondée par Bono, la Croix rouge française ou encore Action contre la Faim.
De surcroît, notre combat est international et aura vocation à se décliner sur d’autres continents.
Nous devons donc imposer la redistribution des invendus alimentaires aux associations locales qui en font la demande.
La lutte contre la faim et la soif n’est ni de gauche, ni de droite mais elle est du devoir de chacun. Dès lors, dans notre combat transpartisan, il ne peut y avoir qu’une seule volonté commune face à une misère au quotidien : un encadrement légal simple et clair.
Ainsi, le recours à la loi est donc le seul qui permettra de pouvoir répondre à cet enjeu.
Par conséquent, en concertation avec la sénatrice Nathalie Goulet, et les députés Frédéric Lefebvre et Jean-Pierre Decool, nous avons redéposé deux nouvelles propositions de loi. Une au Sénat et une à l’Assemblée Nationale.
La loi sera de nouveau votée dans les 6 mois.
Nous le devons aux millions de démunis qui ont faim et soif dans notre pays au nom de la Fraternité.
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journal Le Monde |
[Tribune Le Monde] « Mettons fin au gaspillage alimentaire en Europe ! »
Le Parlement européen a voté, le 9 juillet dernier, une résolution historique grâce un amendement déposé par la député européenne Angélique Delahaye. Ainsi, dans le cadre d’une résolution sur l’« économie circulaire », les eurodéputés ont adopté un amendement par lequel ils invitent la Commission européenne à encourager la création, dans les 28 États membres de l’Union Européenne, de conventions prévoyant que le secteur du commerce alimentaire de détail distribue les produits non vendus à des associations caritatives.En Europe, plus de 80 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et alors que beaucoup ont du mal à nourrir leurs familles et faire face à la crise, chaque supermarché, dans l’Union Européenne, jette plus de 40kg de nourriture par soir ! Il faut savoir que 40kg de nourriture consommable invendue correspond à 500€. Et cela permet de nourrir une centaine de personnes. L’impact sur le plan européen permettrait d’éradiquer une partie de la faim sur notre continent.
Le 21 mai dernier et en seulement quatre mois, grâce à notre mobilisation citoyenne, nous avons obtenu qu’une loi soit votée à l’unanimité par le parlement français, obligeant tous les supermarchés à donner leurs invendus. Cette victoire française a rencontré un écho extraordinaire partout dans le monde. C’est donc le moment d’étendre la mobilisation pour obtenir une mesure similaire au niveau européen pour stopper le gâchis alimentaire dans chaque pays de l’UE.
Nous lançons donc un appel solennel au président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, et aux 28 chefs d’Etat de l’Union Européenne (dont Angela Merkel, David Cameron, François Hollande ou encore Matteo Renzi qui ont déjà marqué leur intérêt), pour que l’amendement voté par le Parlement européen, devienne une directive européenne et qu’il s’applique dans tous les pays de l’Union, afin que les supermarchés ne jettent plus de nourriture dans aucun pays d’Europe.
Cette directive, à l’image de la loi votée en France ou à Herstal en Belgique est simple : Elle obligerait chaque supermarché à faire don de ses invendus à l’association de son choix. Elle facilitera la récupération des invendus consommables d’un supermarché par des bénévoles. Ces derniers pourront ensuite les distribuer immédiatement aux personnes nécessiteuses, notamment les SDF.
Concrètement, chaque citoyen pourra créer une association et en déposer les statuts à sa mairie. Celui-ci pourra ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même. Il y aura donc deux sortes d’associations pour la distribution de nourriture : les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge…) ; et les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d’absence de locaux permettant le respect de la chambre froide. Dans ce cas, ce serait une distribution immédiate le soir même. Si aucune association ne vient interpeller une enseigne, l’obligation ou la contrainte ne fonctionne donc pas. Ceci pour rassurer les enseignes et les commerçants. Chaque commune pourra ensuite informer les citoyens de cette initiative. Cela permettra de mobiliser de nombreux bénévoles.
Enfin, le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréées qui peuvent stocker la nourriture. C’est la création d’un réel droit opposable.
La Commission européenne et les chefs d’Etat européen ont une chance historique de prouver que l’Europe de la fraternité existe.
Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix Rouge française ; Stephanie Rivoal, présidente Action contre la faim ; Nicole Fontaine, ancienne présidente du Parlement européen, ancienne ministre et Arash Derambarsh, conseiller municipal (LR) de Courbevoie (Hauts-de-Seine).
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Alain Juppé et Arash Derambarsh |
AFP – MediaTerranee Maire de Bordeaux, Alain Juppé vient officiellement d’apporter son soutien à Arash Derambarsh pour son combat contre le gaspillage alimentaire. Un juste combat que le conseiller municipal (Les Républicains) de Courbevoie a remporté en France avec l’unanimité de la cause avant de prendre le même chemin à l’échelle de l’Europe. Ce jeudi, le parlement a en effet voté enfaveur d’une proposition du groupe PPE sur l’économie circulaire, dans laquelle la députée Angélique Delahaye avait intégré la semaine dernière un amendement pour interdire le gaspillage alimentaire dans les grandes surfaces. La proposition a été adoptée par 394 votes pour, face à 197 voix contre. Par ce vote, le parlement incite donc la Commission européenne à agir en faveur de la distribution à des associations caritatives, des invendus des grandes surfaces. Cet objectif, comme l’a indiqué au Figaro Arash Derambarsh, « doit être atteint d’ici la fin de l’année ».
Dans le cadre d’une résolution adoptée à Strasbourg et portant sur l’« économie circulaire », les eurodéputés ont adopté ce jeudi un amendement par lequel ils «invitent la Commission européenne à encourager la création, dans les États membres, de conventions prévoyant que le secteur du commerce alimentaire de détail distribue les produits non vendus à des associations caritatives». « C’est une première étape dans la lutte contre le gaspillage alimentaire en Europe », a commenté Angélique Delahaye, élue conservatrice française qui a déposé cet amendement.
« On doit encore convaincre les récalcitrants. Et puis la prochaine étape c’est de convaincre la Commission européenne, Jean-Claude Junker, les chefs d’État de l’Union européenne », a ajouté Arash Derambarsh, un élu local français parti en croisade contre le gaspillage alimentaire. M. Derambarsh est à l’origine d’une loi française, adoptée en mai dernier, qui interdit à la grande distribution de jeter ou rendre impropres à la consommation la nourriture invendue de ses rayons: sous peine d’une amende pouvant atteindre 75 000 euros, les supermarchés et hypermarchés de plus de 400 m² devront dorénavant conclure des accords de dons avec une association caritative.
L’élu local rêve désormais de voir une loi similaire adoptée au niveau européen. « On voit que les gens crèvent de faim avec la crise en Grèce, les problèmes au Portugal, en Espagne, en Italie. On ne peut pas continuer comme ça », a-t-il plaidé.
La proposition a été adoptée par 394 votes pour, contre 197 voix contre. Par ce vote, le parlement incite donc la Commission européenne à agir en faveur de la distribution à des associations caritatives, des invendus des grandes surfaces. Cet objectif, comme l’indiquait Arash Derambarsh, élu municipal de Courbevoie qui a impulsé l’initiative, au Figaro, « doit être atteint d’ici la fin de l’année. »
Gaspillage : ArashDerambarsh obtient l’amendement au Parlement européen (AFP TV)
A lire :
Le Figaro
The Guardian
Il y a encore quelquesmois, avec des amis et bénévoles de ma commune, Courbevoie, nous récupérionsles invendus d’un supermarché pour les distribuer aux personnes nécessiteuses,notamment les SDF.
Suite à une campagne dynamique et enthousiaste qui n’a duré que quatre mois, nous avons obtenu levote d’une loi historique à l’Assemblée Nationale le 21 mai dernier.
Cette loi impose les supermarchés de céder leurs invendus consommables à l’association de leur choix. Il convient toutefois d’étendre cette législation à l’Union européenne.
En effet, en Europe, sur 280 millions d’habitants, plus de 80 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et alors que beaucoup ont du mal à nourrir leurs familles et faire face à la crise, chaque supermarché, dans l’Union Européenne, jette plus de 40kg minimum de nourriture par soir !
Grâce à notre mobilisation citoyenne sur Change.org, nous venons de faire voter en France une loi obligeant tous les supermarchés à donner leurs invendus. Cette victoire française a rencontré un écho extraordinaire partout dans le monde comme ici avec le Guardian.
C’est donc le moment d’étendre la mobilisation pour obtenir une loi similaire au niveau européen pour stopper le gâchis alimentaire dans chaque pays européen.
Nous avons besoin de tous les citoyens pour que cette loi française devienne une directive européenne. Elle pourra ainsi s’appliquer dans tous les pays de l’Union, afin qu’on ne jette plus de nourriture dans aucun pays d’Europe.
Cette directive que nous voulons est simple : obligation pour chaque supermarché de donner ses invendus à l’association de son choix.
Concrètement, voici ce que nous voulons comme encadrement légal :
1. Chaque citoyen peut créer une association et déposer les statuts (validés au préalable à la préfecture évidemment) à sa mairie. Celui-ci pourra ensuite s’adresser à l’enseigne de son choix dans sa commune, afin que celle-ci lui remette les invendus pour une distribution le soir même (à l’instar de notre initiative à Courbevoie).
Il y aura donc deux sortes d’associations pour la distribution de nourriture : les associations agréées qui peuvent stocker (les Restos du cœur, Secours catholique, Secours populaire, Samu social, Croix rouge…) ; et les associations agréées qui ne peuvent pas stocker en raison d’absence de locaux permettant le respect à la chambre froide. Dans ce cas, ça serait une distribution immédiate le soir même (à l’instar de mon association « Courbevoie 3.0 »).
Si aucune association ne vient interpeller une enseigne, l’obligation ou la contrainte ne fonctionne donc pas. Ceci pour rassurer les enseignes et les commerçants.
2. Chaque commune pourra informer les citoyens qu’il y aura cette initiative. Cela permettra de mobiliser de nombreux bénévoles. Exactement comme j’ai fait à Courbevoie (tribune dans le « Courbevoie magazine », communication via Facebook, Twitter).
3. Le surplus de nourriture sera cédé automatiquement aux associations agréés qui peuvent stocker la nourriture. Je rappelle, comme vous le savez, que les Restos du cœur (comme toutes les autres) font des collectes de nourriture en ce moment.
Nous voulons donc la reconnaissance d’un réel droit opposable européen, ainsi que la création d’un encadrement légal pour la distribution directe des invendus consommables.
La Commission européenne prépare actuellement une « stratégie sur l’économie circulaire » qui inclut la lutte contre le gaspillage et elle vient de lancer une consultation publique pour recueillir les avis des citoyens sur cette question. Si nous sommes des centaines de milliers à demander à la Commission européenne d’inclure l’obligation pour les supermarchés de donner leurs invendus alimentaires, elle ne pourra pas ignorer notre appel.
Nous lançons donc une grande pétition européenne pour dire « Stop au gâchis alimentaire en Europe/ Stop Food Waste in Europe ! ».
Avec mon ami Mathieu Kassovitz et Nicole Fontaine (ancienne Présidente du Parlement européen), nous mènerons cette campagne Européenne avec les ONG « Action contre la Faim » et la « Croix Rouge Française ».
Cette pétition est lancée simultanément dans 6 autres pays en Europe par des personnalités qui, comme nous, veulent mettre fin au gaspillage alimentaire.
– Nikos Aliagas en Grèce
– Manuel Bruscas en Espagne
– Frédéric Daerden en Belgique
– Daniele Messina en Italie
– Claudia Ruthner en Allemagne
– Tristram Stuart au Royaume Uni
Disons « Stop au gaspillage alimentaire en Europe ! »
On 19 juin 2015
Arash Derambarsh (élu dans la ville de Courbevoie) sur I>Télé et Canal Plus : « la Loi sur le gaspillage alimentaire est un vote Historique ! »
Les députés ont adopté, le 21 mai 2015, à l’unanimité des amendements au projet de loi sur la transition énergétique qui visent à limiter le gaspillage alimentaire.
Le texte prévoit d’empêcher les moyennes et grandes surfaces de rendre impropre à la consommation les invendus. Une loi félicitée par le conseiller municipal (UMP – Les Républicains) à Courbevoie (Hauts-de-Seine), Arash Derambarsh, qui qualifie la décision le vote d’« Historique ».
Il avait milité pour obtenir cette loi.
Il a été reçu deux fois à l’Elysée le 5 mai et le 11 juin.
«Avant la loi, seules les associations qui pouvaient stocker la nourriture, pouvaient la récupérer auprès des enseignes et la redistribuer», a-t-il expliqué sur i-Télé. Il assure que désormais, «n’importe quelle association peut venir récupérer de la nourriture consommable».
L’objectif est maintenant d’obtenir une directive européenne afin que tous les habitants de l’UE puissent manger à leur faim.
Loi sur le gaspillage : «un vote historique… par libezap
Tribune dans le média anglais d’information « Resource »
For three nights every week in the months of December and January, along with friends and volunteers in my town of Courbevoie, we recovered unsold food from the Carrefour Market Charras supermarket, for distribution to needy people, especially the middle class and the homeless.
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Arash Derambarsh Copyright : Bertrand Guay (AFP) |
Thanks to this experience, along with my friend Mathieu Kassovitz, who is knowledgeable about this issue, we decided to start apetition on Change.org for legislation requiring all French supermarketsdistribute their unsold food.
As of today, more than 210,000 people have signed it ! It has received more signatures than any other ‘ecological / agriculture’ petition on an online site in France.
Why create a law ?
Today in France, we have :
• On the one hand, a middle class that has more and more economic problems. Indeed, from the 10th of each month, millions of French are out of money after paying their rent and expenses. In addition, there are more and more homeless on our streets.
• On the other hand, every supermarket throws away more than 40 kilogrammes of food every day. This is unthinkable with the current economic crisis !
Our proposal was therefore simple and effective: to pass a law requiring or incentivising supermarkets to give – night after night – all their unsold food to the association of their choice.
Thus, with a legal framework, there would be three consequences :
1. Every citizen can create an association and file the articles (validated beforehand by the prefecture) to its town hall. This could then apply to the store of choice in its area, asking that it hand over its unsold food for distribution (as with our initiative in Courbevoie).
There will be two kinds of associations for the distribution of food : approved associations that can store items (such as the charities Secours Catholique, Secours Populaire, the Red Cross and so on) and approved corporations that cannot store food because of lack of a cold room. In this case, the organisation would immediately distribute food the same evening (as with my association, Courbevoie 3.0).
2. Each municipality may inform its citizens about this initiative. This will mobilise many volunteers, just like I did in Courbevoie (through contributions to the Courbevoie magazine and communication via Facebook, Twitter).
3. The surplus food will be automatically transferred to approved associations that can store it. This is important as, at the present moment, the Restos du Coeur [a French charity that delivers food packages and hot meals ], like other charities, is having to carry out food drives to acquire.
This proposal, which we field tested in Courbevoie, can eradicate some of the hunger in our country.
Gaining political and popular support
Many parliamentarians and elected officials, from both the right and left, support our approach, as do many celebrities such as Johnny and Laetitia Hallyday. The deputy mayor of our town, Jacques Kossowski, for instance, supported me, and I thank him warmly.
There is a real national unity around our request. We also received valuable support from the association France ONE, the NGO founded by Bono, the lead singer of U2. Indeed, our struggle is international and could be used in other continents.
We presented this initiative on 28 January and 17 February at the National Assembly. And on 5 May, we were received at the Élysée Palace, where I received the support of the President of the Republic for our petition.
Our petition was passed unanimously on Friday, 10 April in the Senate as part of the law called ‘Macron’. The Union of Democrats and Independents (UDI) Senator Nathalie Goulet inserted an amendment into the law, and the Senate voted unanimously in favour of this legal framework for the direct distribution of unsold consumables with two clarifications: this concerns supermarkets over 1,000 square metres, and they will be able to partner with the association of their choice.
The Macron law will be officially passed in late June. Moreover, the Socialist deputy Guillaume Garot has fully summarised our petition in its report. It was not easy because he was opposed to parts of our proposal, but we persuaded him thanks to our arguments, and above all, thanks to the pressure of public opinion.
In parallel with the Macron Act, a law on ‘energy transition’ is being presented for a final reading at the National Assembly. UMP MP Frédéric Lefebvre, along with others (including UDI MP Maurice Leroy), decided to seize the opportunity to insert various amendments thereto, including the same one inserted in the Macron Act.
Through this, all supermarket brands will be required to give their unsold food to the association of their choice.
The goal is to pass the provision as quickly as possible. And the ‘energy transition’ law is being passed at this very moment. It is a victory, as all the groups have agreed to vote for it.
Future steps
The aim will then be to explain the applicability of the law to the French people. I was in Saint-Maur a few days ago, and then I was at a festival in Brides les Bains (in the Rhone-Alpes region) from 5 to 7 June. This initiative, which came from my town of Courbevoie, could be applicable in all of France.
This law, for which I fought for many long months, will allow all the middle class and the poor to eat and drink without the fear of whether or not they can afford it. And we will finally see the end of scandalous images of bleach being used on unsold food to prevent its consumption.
In the coming days, we will perform the same action at the European level. In Europe, more than 100 million people live below the poverty line.
So, along with Change.org, we’re going to gather the signatures of one million European citizens, and, through the permissions of the Lisbon Treaty’s Citizens’ Initiative, call for a European directive that will require all supermarkets in Europe to pass on their unsold supplies. Brotherhood still has meaning.
by Arash Derambarsh (elected official in the city of Courbevoie), with the support of Mathieu Kassovitz (actor, director)
On 16 juin 2015
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La une du Parisien hauts-de-Seine |
de gauche à droite : Kamran Rahimian (producteur), Dorian Dreuil (Action contre la faim), Stéphanie Rivoal (Présidente Action contre la faim), Patrice Biancone (Conseiller du Président de la République), Arash Derambarsh (élu dans la ville de Courbevoie), Antoine Boutonnet (Croix Rouge française), Jérémy Brouillaud (Courbevoie), Olivier Rio (Courbevoie) C’est la deuxième fois, après le 5 mai qu’Arash Derambarsh est reçu à l’Elysée.
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Né en 1979 à Paris, Arash Derambarsh est Docteur en droit et avocat au Barreau de Paris.
Arash Derambarsh s'est engagé très tôt en politique. Conseiller municipal Les Républicains depuis mars 2014 à Courbevoie, il est à l'origine de la loi contre le gaspillage alimentaire votée à l'unanimité le 3 février 2016 qui oblige les supermarchés à donner leurs invendus alimentaires aux associations. Le magazine américain Foreign Policy l'a classé dans les 100 personnalités les plus influentes dans le monde en 2016. Il est l'auteur du Manifeste contre le gaspillage (Fayard), prix Edgar-Faure du meilleur livre politique de l'année 2015.
En 2017, Arash Derambarsh a publié aux éditions Plon "Agriculteurs, les raisons d'un désespoir" (co-écrit avec Eric de la Chesnais, chef du service "agriculture" au Figaro).
Enfin, il publie en 2019 aux éditions du cherche midi son livre "Tomber 9 fois, se relever 10" qui parle de son parcours scolaire.
Nous voici dans un tournant historique en matière de support pour l'écriture. Mais le conservatisme et le pessimisme demeurent.
Pourtant, dans ce virage unique, voici un bras de fer inédit entre le conservatisme et le modernisme. Ce modernisme, des sociétés telles que Google ou Amazon veulent l'imposer pour certains, la proposer pour d'autres.
Car, en effet, il s'agit de 200 000 titres en anglais et de journaux dans plusieurs langues. Voilà ce que propose le vendeur américain de livres sur Internet Amazon. Quant à Google, ce dernier ne fait pas les choses à moitié. Le géant de la recherche sur Internet va lancer sa librairie numérique au premier semestre 2010, en Europe, en proposant d'emblée quelque 500 000 titres aux internautes. Des partenariats avec des éditeurs sont, par ailleurs, signés pour deux millions d'ouvrages.
En France, la grande majorité des éditeurs contestent le comportement de Google. Le Syndicat national des éditeurs français (SNE) et le groupe La Martinière, appuyé par Gallimard et Flammarion, poursuivent actuellement le géant de l'Internet pour contrefaçon. De surcroît, la chancelière allemande, Angela Merkel, a condamné Google Editions. Elle défend, à juste titre, la protection des droits d'auteur sur Internet. Elle rejette, par ailleurs, la numérisation des ouvrages de bibliothèque si on ne tient pas compte de cette protection, comme le fait Google.
Il s'agit donc de protéger la propriété littéraire, car sans auteurs, pas de livres. Les éditeurs français exigent de Google le respect de la loi, et ils ont raison. Toutefois, le livre électronique est une chance. Il apporte une réponse pratique. En effet, le Kindle, livre électronique d'Amazon, peut télécharger 1 500 ouvrages. Pour le cartable des étudiants, c'est une réponse exceptionnelle. De plus, la nouvelle génération pourra beaucoup plus facilement se familiariser avec les classiques.
Par ailleurs, ce marché est rentable pour un secteur d'activité qui est à bout de souffle. Cependant, il s'agit de sauvegarder les libraires et les points de vente. Pourquoi, d'ailleurs, ne pas les adapter rapidement au numérique ? En France, après une longue période d'immobilisme, les choses commencent à évoluer. La Fnac, par exemple, a annoncé avoir vendu 40 000 livres au format numérique, et propose désormais 30 000 titres sur son site. Mais c'est tout le secteur de la distribution qu'il va falloir réformer et adapter.
L'Union européenne et le G20 doivent donc se saisir de cette question. Le téléchargement est mondial et n'a pas de frontières. De même que les Etats doivent contrôler la mondialisation et non la subir. Le secteur musical n'avait pas vu venir le tsunami Internet, et son économie a vacillé. Il faut donc développer une offre légale, payante, et ne pas subir ce qu'a connu le monde du disque. Le politique doit jouer son rôle et imposer un prix unique du livre numérique afin de sauver les acquis des auteurs.
Enfin, on se trompe si l'on considère le livre papier comme sacré. Le papier et le livre électronique cohabiteront un temps, mais, à l'heure du numérique, les générations futures s'en passeront sans problème. Aux éditeurs de prendre leur destin en main afin de prévoir l'avenir.
Source :
"La révolution du livre numérique est une chance" (journal Le Monde - 31 octobre 2009)
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