Interview Arash Derambarsh à Courbevoie (VSD)
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Baromètre France Info-Semiocast – « Un buzz exemplaire de Arash Derambarsh à Courbevoie »
« Signalons un coup de « buzz » exemplaire, avec la septième place de Courbevoie, où un jeune candidat sans étiquette -mais fin connaisseur des réseaux sociaux (Arash Derambarsh)- génère 73% du trafic de la tweet-campagne dans sa ville. » (source France Info)
Pour briguer la mairie, un candidat fait danser Courbevoie
Pour briguer la mairie, un candidat fait danser Courbevoie sur wat.tv
La course à la mairie de Courbevoie est lancée. L’un des candidats, Arash Derambarsh, a choisi de marquer le coup. Très présent sur les réseaux sociaux, il a également réuni les Courbevoisiens pour un lipdub.
Le JDD annonce la candidature de Arash Derambarsh aux élections municipales de Courbevoie en 2014
INTERVIEW – Arash Derambarsh, 34 ans, annonce au JDD.fr sa candidature à l’élection municipale à Courbevoie (Hauts-de-Seine) contre le député-maire UMP sortant Jacques Kossowski. Ce juriste qui dirige une collection aux éditions du Cherche-Midi prédit une quadrangulaire entre les deux candidats de droite, ceux du PS et du FN au second tour.
Arash Derambarsh, ancien membre du RPR puis de l’UDF, a déjà tenté de briguer la mairie de Courbevoie en 2008. (Cyrus Atory)
Pourquoi vous présentez-vous à l’élection municipale à Courbevoie?
J’habite à Courbevoie depuis 30 ans et je suis très impliqué dans la vie associative de la ville. J’avais été candidat à l’élection législative de 2007 ainsi qu’à la dernière municipale (en 2008). J’ai décidé de me représenter car le député-maire sortant UMP Jacques Kossowski a annoncé que, s’il était réélu, il céderait sa place au bout d’un an à Eric Cesari (le directeur général de l’UMP, Ndlr). Au-delà de ce parachutage, c’est la quatrième fois qu’il se représente, à l’âge de 74 ans. Il est devenu adjoint au maire en 1983 alors que je n’avais que 3 ans! Qu’est-ce qu’il veut faire qu’il n’a pas eu le temps de faire? Vous êtes un candidat sans étiquette. Où vous situez-vous dans le paysage politique?
Je me suis d’abord engagé au RPR puis à l’UDF. J’ai monté les échelons puis, étant juriste de profession, j’ai travaillé aux ministères des Affaires étrangères (2002-2004) puis de l’Intérieur (2004-2006). En 2007, quand le MoDem s’est créé, je me suis retiré. Aujourd’hui, je veux représenter une alternative pour la droite et le centre. Et je suis persuadé de parvenir au second tour. J’ai déjà reçu le soutien de beaucoup adjoints aux maires, de conseillers municipaux ou de directeurs d’écoles de la ville. Pour citer une déclaration de Jean-Christophe Fromantin (député-maire UDI de Neuilly, Ndlr), « je ne me place pas par rapport à des étiquettes mais à des compétences ». «Quand j’envoie un tweet, cela a plus de force qu’une dépêche AFP» Ne risque-t-il pas d’y avoir une guerre entre les candidats de droite au bénéfice de la gauche représentée par le socialiste Jean-André Lasserre?
Je ne me positionne pas du tout par rapport aux socialistes. Jean-André Lasserre a été le directeur de campagne de François Hollande dans les Hauts-de-Seine (pendant la présidentielle de 2012, Ndlr) : la population va donc lui demander des comptes quant à la politique menée par l’Elysée. De plus, Courbevoie possède un électorat de droite, et cela devrait le rester. En revanche, je m’attends un haut score du Front national (représenté par Floriane Deniau, Ndlr). Il risque d’y avoir une quadrangulaire au second tour entre Jacques Kossowski, moi, Jean-André Lasserre et le FN. Vous avez déjà été « élu ». En effet, les utilisateurs de Facebook France vous ont désigné fin 2007, via une application, « président » du réseau social pour une durée de quatre mois…
C’est un coup de communication. En réalité, je cherchais à attirer l’attention des médias alors que je comptais me présenter aux élections municipales. Ce n’était qu’un « buzz » et il n’y avait rien de sérieux. Ceci dit, les réseaux sociaux sont des outils indispensables pour les élus aujourd’hui. Quand j’envoie un tweet, cela a plus de force qu’une dépêche AFP. Mais il ne faut pas utiliser Twitter de façon politicienne, mais de manière naturelle, spontanée.
Gaël Vaillant – leJDD.fr jeudi 23 janvier 2014
Arash Derambarsh et le club « Courbevoie 3.0 » vous souhaitent une bonne année 2014 !
Nous vous souhaitons de la santé, de l’amour et de la réussite.
Ensemble en 2014 à Courbevoie avec encore plus de débats, de rencontres, d’échanges, de fraternité, de solidarité et de tolérance.
« La SÉCURITÉ pour tous : un enjeu majeur à Courbevoie«
La réunion-débat se déroulera le lundi 25 novembre 2013 de 19h15 à 21h au Restaurant Paparotti (91, Boulevard de la Mission Marchand 92400 Courbevoie)
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Au Faubourg de l’Arche – Courbevoie
Restaurant Paparotti – 01 49 97 77 52 91, Boulevard de la Mission Marchand 92400 Courbevoie Au Faubourg de l’Arche Parking à disposition
Transport le plus proche
Metro – Ligne 1 (Grande Arche)
Bus – ligne 262, 73, 176 (Les Fauvelles)
Nos Invités :
Christophe CAUPENNE
Christophe Caupenne a d’abord été Officier de Police Judiciaire au SRPJ de Versailles – antenne Sud (91) de 1991 à 2000.
– 6 ans d’Inspecteur en Groupe Criminel et 4 ans en Groupe de Répression du Banditisme – Spécialiste/Correspondant « Œuvres d’Art » auprès de l’Office Central de répression du Vol d’Œuvres et Objets d’Art (1996-1999).
Il devient ensuite commandant de police. Il a été pendant 11 ans (2000 à 2011) le chef du groupe « Gestion de crise et négociation » et coordinateur national des négociateurs de la Police nationale pour le ministère de l’Intérieur. Il a été le responsable fondateur de la négociation de l’unité d’élite du RAID (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion).
Il est l’auteur de « Négociateur au RAID » (Cherche-Midi, 2010).
Christophe Caupenne est, aujourd’hui, gérant de plusieurs sociétés dont « Caupenne Conseil », Cabinet de Conseil & coaching, Formation et assistance aux entreprises et à leurs Dirigeants.
Mohamed DOUHANE
Mohamed Douhane est commandant de police.
Il est également secrétaire national au sein du syndicat Synergie-Officiers (CFE-CGC), auteur du livre « La Délinquance des mineurs » (édition François Bourin)
Homayra SELLIER
Homayra Sellier préside l’association « Innocence en danger », une ONG qui agit dans onze pays, sur trois continents, pour défendre les enfants victimes de violences sexuelles, favoriser leur reconstruction par la résilience et lutter contre la cyberpédocriminalité. Innocence en danger (IED) est une association Loi 1901 à but non lucratif, à vocation internationale, déclarée à la préfecture de Paris.
Innocence en danger et été créée pour appliquer le Plan d’Action, rédigé à l’issue de la réunion d’experts des 18 et 19 janvier 1999 tenue à l’UNESCO, sur le thème de « l’Exploitation des enfants, la pornographie impliquant des enfants et la pédophilie sur l’Internet : un défi mondial » Réunion, faisant suite aux démantèlements de réseaux internationaux pédo-criminels reliés par Internet.
Le réseau « Wonderland » notamment comprenait 180 membres répartis sur 46 pays, et exigeait comme ticket d’entrée la production de 10.000 images pédo-pornographiques inédites. Le 2 septembre 1998, l’opération dite « cathédrale » saisit en simultané dans 12 des 46 pays, 750.000 images à caractère pédo-pornographiques et 1.800 vidéos digitales. L’enquête a dénombré 1.236 victimes et fait 107 arrestations en simultané en Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Etats-Unis, Finlande, France, Grande-Bretagne, Italie, Norvège, Portugal, Suède.
Après la publication du Plan d’Action, Federico Mayor, alors Directeur Général de l’UNESCO à nommé Madame Homayra Sellier Présidente du « Mouvement mondial de citoyens pour protéger l’Innocence en danger » le 15 avril 1999.
Innocence en danger est présente dans 5 pays (France, USA, Allemagne, Colombie, Suisse) et partenaire d’associations réparties dans le monde, partageant les mêmes objectifs. IED regroupe des militants, des spécialistes d’Internet, des juristes, des décideurs du monde politique, économique, médiatique dans le but de sensibiliser l’opinion mondiale sur le problème croissant que constitue la pédo-criminalité.
Innocence en danger constitue une force d’actions, de sensibilisation, de propositions, d’éducation et d’informations auprès des organisations gouvernementales ou non, des instances européennes et internationales, des entreprises et de la population (écoles, collectivités locales, groupes de jeunes).
Jacques Fratellia a été élu durant 25 ans à Courbevoie.
– 1983 – 1989 Conseiller municipal – 1989 – 2008 Maire-Adjoint
Il est père de deux enfants.
Depuis 2008, Jacques Fratellia est Président d’honneur et co-fondateur d’une fondation qui a pour but d’aider les personnes âgées qui n’ont pas les moyens.
Michel CHOPINAUD
Michel Chopinaud est membre du conseil syndical de la copropriété des Damiers à Courbevoie la Défense 1.
Inspecteur Principal de la Jeunesse & des Sports HEA, placé auprès de la Fédération française du Sport Adapté depuis 2003 comme Directeur technique national et également depuis 2009 Directeur Général. Il est Secrétaire Général Adjoint du Comité National Paralympique Français depuis 2006.
Nouvelle édition du club Courbevoie 3.0 créé par Arash Derambarsh, au restaurant La Scène de Courbevoie. Plus d’une centaine de personnes s’étaient déplacées pour assister à ce débat sur le sport et ses valeurs dans la ville.
Comme à l’accoutumée, c’est le président du club, Arash Derambarsh, qui présente les intervenants avant d’inaugurer le débat du jour : « Nous sommes des enfants gâtés avec ce débat car nous avons tous connu notamment la Coupe du monde 1998. Le sport, cela nous concerne tous car cela implique des valeurs : le civisme, le dépassement de soi, l’émulation, la connectivité… J’ai appris cela, notamment lors de mon expérience de directeur au club de football à Courbevoie. Ces valeurs, on tente de les transmettre aux jeunes, mais aussi en créant de l’intergénérationnel. On essaie aussi que le sport profite à tous, et notamment aux personnes dépendantes et aux handicapés car cela nous concerne tous ». Arash Derambarsh s’exprime ensuite sur la thématique du soir : « L’idée de ce débat est de montrer qu’il n y a pas de frontières entre le monde professionnel et amateur, le sport doit profiter à tous. Il y a 2,5 millions de personnes qui pratiquent le football en France. Pour cela, la ville doit rendre l’accès facile aux infrastructures, qu’on puisse y accéder facilement. Faire du sport, c’est un bien-être physique, c’est du positif pour nous tous. Le but de ce club, c’est de créer de l’interactivité, de l’échange… Bon débat à tous ! »
Le débat commence avec Frédéric Thiriez, président de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Il a publié un livre intitulé « Le foot mérite mieux que ça », aux éditions du Cherche Midi, avec pour sous-titre cette interrogation : « Salaires, violence, racisme, matches truqués ? » « Où en est-on de la grève dans le football ? », questionne Olivier Coredo, faisant allusion à la grève lancée par les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 pour protester contre la mise en place de la taxation à 75 % sur les hauts revenus.
Frédéric Thiriez, avant de répondre à la question, tient à préciser qu’il est heureux d’être présent ce soir, et qu’il n’est pas venu pour la promotion de son livre (les ventes seront d’ailleurs reversées aux Restos du cœur) : « Je suis venu par amitié pour Arash dont j’apprécie le dynamisme, l’inventivité et le dévouement ». Le patron du foot professionnel réfute le mot « grève » qui concerne les salariés : « Là, ce ne sont pas les footballeurs qui la font. Les clubs ont décidé de faire une journée blanche, une journée sans match. Les stades seront ouverts, on y accueillera des enfants et les joueurs seront présents… Donc ça n’est pas une grève, c’est une journée de démonstration », précise Frédéric Thiriez avant de revenir sur cette fameuse taxe à 75 %.
Le sport doit profiter à tous
« On combat cette taxe. Ce n’est pas un impôt sur les riches (les footballeurs), c’est sur nos clubs et ils sont en difficultés, hormis deux exceptions (le PSG et l’AS Monaco), ça n’est pas juste », rappelle le président de la Ligue avant de poursuivre : « Nous sommes d’accord avec le président Hollande quand il dit que la loi s’applique à tous. On n’a jamais demandé un régime spécial pour le football, nous demandons que cette loi ne soit pas rétroactive et qu’elle ne concerne pas les lois votées il y a deux ou trois ans ».
Olivier Coredo en profite pour questionner Frédéric Thiriez sur son livre et lui demande si le football français est à la dérive. « On est dans un pays où on fait le procès du football en permanence », répond l’intéressé.
Le président de la Ligue tient à rappeler qu’il ne gagne pas d’argent en tant que président de la Ligue de football professionnel. « Je fais partie des 350 000 bénévoles du football français, je gagne ma vie de ma fonction d’avocat ». Dans son livre il se fait le défenseur du football : « c’est un plaidoyer pour le foot, car j’adore ce sport ». Il tient à revenir sur ce que disait Arash Derambarsh : il faut arrêter d’opposer football professionnel et amateur.
« Nos intérêts sont liés, le monde professionnel est une sorte de vitrine notamment pour les jeunes, et inversement, les amateurs sont notre clientèle, notre réservoir de joueurs. Nos 40 clubs font vivre 400 autres », rappelle Frédéric Thiriez avant de préciser que 100 millions d’euros passent du monde professionnel au monde amateur.
Il voudrait qu’on arrête de toujours stigmatiser le football. Il explique qu’en France, il y a un problème de rapport entre l’argent et le sport.
Frédéric Thiriez met en comparaison le monde du cinéma et du théâtre, où deux secteurs existent sans que cela ne choque personne. « Pourquoi condamner cet argent s’il est réparti convenablement entre tous les clubs et permet de faire vivre les amateurs ? », interroge Frédéric Thiriez.
Arrêtons de stigmatiser le football !
« Mais justement, n’est-ce pas dû aux salaires faramineux dans ce sport ? », demande Olivier Coredo. Frédéric Thiriez désavoue cela. Il tient à rappeler que les footballeurs ne sont pas les sportifs les mieux payés au monde et donne un chiffre : « Sur les dix sportifs les mieux payés au monde, le seul footballeur est classé 9e, loin devant le golf, la formule 1 ou le tennis ! Alors pourquoi continuer à stigmatiser le football ? », questionne-t-il.
SelonFrédéric Thiriez, il semble y avoir une raison. Il se demande si, dans ce mépris, les origines socio-culturelles des footballeurs n’interviennent pas. Et de jeter un pavé dans la mare : « Nos élites françaises n’aiment pas beaucoup nos footballeurs ». Il met aussi en évidence un tabou : les Français ont un problème avec l’argent
Olivier Coredo poursuit en demandant si tous les fonds en provenance du Moyen-Orient et du Qatar ne renvoient pas une image de corruption.
A cette question, Fréderic Thiriez répond que le football français a besoin d’argent pour offrir un spectacle, payer les joueurs. Le football hexagonal manque d’investisseurs, qu’ils soient français ou étrangers. « La seule condition, c’est que ces fonds soient propres et durables », précise-t-il.
Ca n’est pas forcément le cas, répond une personne dans la salle. Frédéric Thiriez tient à ajouter qu’il y a eu par le passé deux ou trois tentatives de fonds douteux et à se justifier sur les fonds en provenance du Moyen-Orient : « Le Qatar est un État très proche de la France, avec lequel nous avons des liens d’amitié et économiques très forts ». Mais cela ne serait-il pas l’envers du décor pour ce micro-État, pointé du doigt notamment pour son double jeu en matière de conditions de travail de ses travailleurs ?
Fréderic Thiriez tient à préciser qu’au-delà des liens forts entre la France et ce pays, l’investissement des qataris en France leur permettrait d’avoir un rayonnement international via le sport. « Le Qatar a fait en France un choix géostratégique par le sport. Un pays qui choisit le chemin du sport plutôt que celui des armes ou de la guerre, n’est-ce pas respectable ? » interroge Frédéric Thiriez.
« Quelles sont les actions à mener pour recentrer les valeurs du football en France, notamment en matière d’image (matches truqués, dopage, sécurité, scandales) ? » demande Olivier Coredo.
La répression et la prévention sont les moyens prônés par Frédéric Thiriez afin de rétablir les valeurs du sport. « La sécurité dans les stades doit être primordiale. On doit s’y sentir en sécurité, beaucoup d’ultras peuvent en témoigner », rétorque le président de la Ligue qui se veut particulièrement répressive sur ces questions. Et en matière de dopage ? « Cela n’est pas de notre ressort, c’est le rôle de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Nous sommes d’ailleurs la troisième discipline à être contrôlée derrière le cyclisme et l’athlétisme. Nous avons eu 9 cas l’année dernière, mais cela ne concernait pas le monde professionnel ».
En ce qui concerne les matches truqués, Frédéric Thiriez fait référence à l’agence Europol qui avait révélé l’existence de 300 matches truqués. A ce sujet, l’homme se veut rassurant : « J’ai écrit à cet organisme, et ils m’ont confirmé qu’aucun ne concerne la France. Arrêtons donc de critiquer le football français ! »
Le football est à l’image de l’Homme : il est capable du meilleur comme du pire
En matière de comportement des joueurs de football, Frédéric Thiriez se veut répressif, notamment sur l’affaire de Krysna et se pose en père de famille. Il veut une pratique du sport pour le plaisir et non forcément pour la gagne. « Arrêtons d’exciter nos enfants, la pratique du football doit rester un plaisir ! » Il se pose en défenseur du foot français : « La France est admirée en matière de football en Europe. Nous avons un championnat propre, avec des finances saines, nous servons de modèle ».
Ce qui pousse une personne du public à intervenir en précisant que le comportement des joueurs de football est insupportable, notamment envers les arbitres. Frédéric Thiriez reconnaît ici un problème d’éducation, qui n’existe pas dans le rugby par exemple. Mais justement, avec la montée du « sport-business », cela ne risque-t-il pas de s’accentuer ? Encore une fois, le président de la Ligue se veut rassurant et soutient qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre le beau jeu et le business. « Il n y pas d’incompatibilité entre l’éthique et l’économique », explique-t-il à la salle.
« Et les médias dans tous cela, quel rôle doivent-il jouer ? », demande judicieusementOlivier Coredo. « Nous multiplions les actions caritatives ou en matière de prévention, sans que cela trouve écho dans la presse », regrette Frédéric Thiriez.
Frédéric Thiriez rappelle également que la France est le pays où le prix des places est le moins cher. Il précise aussi que la sécurité est primordiale, et réfute le terme d’ultra, préférant celui de hooligan : « Ma première obligation est d’assurer la sécurité dans les stades et d’éviter la violence voire la mort comme cela s’est produit dans le passé notamment à Paris, j’ai pris ces décisions et je les assume ».
Une personne dans la salle se félicite justement de ce ménage dans les tribunes, mais critique également les prix des places et milite pour un tarif à bas prix comme au rugby. Frédéric Thiriez précise que l’offre répond à la loi du marché et que la billetterie dépend des clubs, même si la Ligue de Football Professionnel a son mot à dire.
Une autre personne peste contre le football facteur de réussite sociale au détriment de l’école. Frédéric Thiriez met en garde contre cela. Il tient à rappeler que le plus important est de travailler à l’école et invite les éducateurs à jouer leurs rôles. « On demande aujourd’hui au sport de régler tous les problèmes de la société. On ne peut pas régler les problèmes de racisme, d’inégalité, nous n’en avons pas les moyens et cela est inquiétant ».
Contraint à quitter le débat pour raisons professionnelles, Frédéric Thiriez tient à conclure par cette belle formule : « Le football est à l’image de l’Homme, il est capable du meilleur comme du pire ».
Après la famille et l’école, le sport est le principal facteur de lien social
Le débat se poursuit avec les autres intervenants. Olivier Coredo se tourne vers le chef de la presse de l’Equipe de France de football, Philippe Tournon, et lui demande s’il se retrouve dans les propos de Frédéric Thiriez.
Philippe Tournon répond par l’affirmative en précisant que le football est victime de son succès et en profite pour donner un chiffre : « 98,3 % des matches se passent sans incident, c’est donc une minorité de matches qui font l’actualité » explique t-il avant de poursuivre : « Après la famille et l’école, le sport est le principal facteur de lien social. L’affaire Zahia ou les émeutes du Trocadéro sont des épiphénomènes ». En homme de presse, il en profite pour critiquer la responsabilité des médias qui, face à la profusion d’informations, n’ont plus le temps de mettre les choses en perspective, de relativiser. Et de préciser : « Le football ne serait pas si populaire s’il n’était pas aussi victime de ses débordements et de ses excès ».
Quelles sont les actions à mener alors ? « On ne va pas refaire les médias ou la société. Les médias vont vers l’audimat, on fait croire aux gens ce qu’on veut et surtout on parle de ce qui fait vendre », martèle Philippe Tournon en rappelant le rôle fondamental que doit jouer l’éducation.
Olivier Coredo se penche vers l’ancien arbitre international de football Joël Quiniou et lui demande quelles sont les valeurs du football : l’image ne se dégrade-t-elle pas ?
Joël Quiniou explique que l’image du football se dégrade à cause d’une médiatisation qui est toujours à l’affut. Il tient à préciser que, dès ses débuts dans l’arbitrage, en 1968, il y avait déjà de la violence dans les stades. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à devenir arbitre, car il ne pouvait concevoir cette violence : « Lors de mon premier match, à 17 ans, en amateur, un joueur m’a donné un coup de poing suite à son exclusion ». Il tient à rappeler un match amateur dans le Val-de-Marne, en moins de 15 ans, qui a fait scandale suite à des débordements qui ont été filmés et diffusés sur la toile. Ce que dénonce l’ancien arbitre international, qui tient à préciser : « C’est cette médiatisation qui entraîne de l’amalgame ».
Arash Derambarsh ajoute avec un brin d’humour que Joël Quiniou détient un record, celui du carton rouge sorti le plus rapidement lors d’un match de Coupe du monde : pendant le match Uruguay-Écosse en 1986.
Le sport est en quelque sorte une école de vie
C’est au tour de Brieux Férot, journaliste à So Foot et membre de l’association Tatane, de se présenter. « Nous avons créé cette association avec l’ancien joueur de football Vikas Dhorasoo il y a un an. C’est un appel pour que le football redevienne un jeu. Nous voulons créer une nouvelle narration du football. Notre appel a déjà été signé par plus de 6 000 personnes », explique le co-fondateur avant de poursuivre : « Ce n’est pas la victoire qu’il faut chercher dans le football. Nous cherchons via Tatane à porter le lien social dans le football, car le projet sportif ne doit pas se limiter à la simple performance ». Son association à créé de nombreux partenariats avec les écoles de clubs avec pour idée centrale la notion de plaisir.
Olivier Coredo se penche vers le basketteur courbevoisien Wilfrid Aka et lui demande si les interrogations du livre de Frédéric Thiriez – salaires, violence, racisme, matches truqués… -concernent également le monde du basket ?
« Le racisme hélas concerne beaucoup de sports », déplore Wilfrid Aka. En ce qui concerne l’argent dans le football, ce basketteur professionnel reconnaît des salaires élevés en NBA, mais en France la profession arrive derrière le rugby. « La pression via la médiatisation fait tourner la tête à beaucoup de joueurs », ajoute le basketteur, avant de raconter une anecdote : « Beaucoup de jeunes me demandent combien je gagne ! » Il milite pour une pratique du sport sans l’idée de compétition ou d’argent.
C’est au tour de l’ancien patineur artistique Philippe Candeloro d’intervenir. L’ex-médaillé olympique demande une reconnaissance de sa profession : « Tous les sports méritent une grande popularité. Tous les sports ont besoin d’être vus à la TV, sinon on risque d’être mis à la porte des médias par manque d’audience ».
En matière de violence, le patinage est plus ou moins épargné (le dernier incident en date a eu lieu au JO de Salt Lake City). Concernant les études, il milite pour une véritable politique de sport-études : « Il faut prendre les enfants en charge dès qu’ils commencent un sport ». Avant de poursuivre : « Malgré notre notoriété, nous manquons de sponsors. »
Arash Derambrash en profite pour questionner Philippe Candeloro sur la notion de mental. L’ancien médaillé aux Jeux olympiques d’hiver de 1994 et 1998 précise que, dans les grands événements sportifs comme les JO, on ne doit pas flancher et être très fort mentalement.
Sur la médiatisation, le constat est partagé par Louise Menjikoff. Cette jeune femme, membre de l’équipe de France de taekwondo (5e Dan),regrette le manque de médiatisation du taekwondo et le côté voyeuriste des médias : « Ils montrent plus le mauvais côté des choses que les bonnes choses. » Et elle poursuit : « On fait tout pour promouvoir les valeurs du taekwondo et du sport par le bais d’une association qu’on a créée ».
Favoriser la notion de plaisir
Olivier Coredo se tourne vers le médecin du sport à Courbevoie Jean-Christophe Mignot, et le questionne sur cette notion de plaisir. Avant cela, ce médecin du sport aimerait revenir sur les propos de Philippe Candeloro. « C’est très important, ce qu’il vient de dire : il ne faut pas oublier que le sport de haut niveau, ce sont avant tout des histoires d’hommes et de femmes. Le but du sport est de former des hommes et des femmes, c’est en quelque sorte une école de vie », ajoute Jean-Christophe Mignot. Il regrette cet esprit de compétition du plus haut niveau, où la notion de plaisir n’existe pas : « Zinedine Zidane a raison quand il dit qu’il faut garder son âme d’enfant ». Jean-Christophe Mignot précise que l’élitisme n’est pas forcément une mauvaise chose, si cela sert à tirer les gens vers le haut. Philippe Candeloro tient à ajouter que la notion de plaisir a disparu et que s’il y a des dérives, c’est à cause de la disparition de la notion de respect : « À mon degré, j’essaye d’inculquer des valeurs pour mon sport, notamment via la médiatisation ».
Olivier Coredo se repenche vers Jean-Christophe Mignot et lui demande quelles actions sont à mener pour remettre les valeurs du sport au centre du débat.
« Le sportif de haut niveau doit être prêt le plus rapidement possible, il y a des logiques financières qui entrent en considération », répond le docteur du sport. En ce qui concerne les plus jeunes, il souligne le rôle fondamental que doit jouer l’éducation. Jean-Christophe Mignot précise également qu’il a créé une association, qui collabore avec des entreprises « afin d’amener le sport aux gens ».
C’est au tour de la naturopathe Céline Touati d’intervenir et de revenir rapidement sur sa profession : « C’est une médecine complémentaire. Les médecins traitent des symptômes, nous on s’occupe de la cause », précise la naturopathe, avant de poursuivre : « Le sport est au cœur de notre considération. On n’agit pas pareil avec des professionnels qu’avec de simples sportifs ». Elle réfute l’idée de ne pas pouvoir faire de sport : selon elle, il faut valoriser la notion de plaisir.
Philippe Tournon précise que tous les autres sportifs jalousent la notoriété du football. Il met en garde contre la tentation de céder aux mêmes dérapages et de citer l’exemple du Soccer (football aux USA) qui ne fait pas recette aux Etats-Unis.
Une personne dans la salle tient à revenir sur la question des retraites des sportifs.
« Nous n’avons pas de statut de sportif de haut niveau », regrette Philippe Candeloro qui milite pour une reconnaissance de ce statut dans le patinage et en profite également pour demander que soit menée une véritable politique de sport-études.
Sur la notion d’élite, Jean-Christophe Mignot tient encore à ajouter : « Tout le monde veut que son enfant soit le meilleur. Vous allez voir un médecin, il faut que ce soit le meilleur. Le sportif de haut niveau entre dans ces considérations ». Avant de mettre en garde : « Notre société associe trop souvent sport et performance ». Arash Derambarsh tient à rappeler qu’il faut diversifier la pratique du sport à l’école.
« Les politiques sont-ils sensibles à ces problématiques ? », questionne Olivier Coredo. A cette question, Joël Quiniou répond « que l’école doit servir de lien (lieu) de formation ». Et milite pour l’instauration d’école d’arbitrages en France ou dans les centres de formation afin de favoriser la notion de respect. Il trouve également qu’on ne considère pas assez le statut de bénévole en France. Il met en évidence l’extrait d’un manifeste contre la violence dans le sport auxquelles ont participé des jeunes élèves : « On peut faire du sport en respectant les joueurs, respecter l’arbitre et accepter le résultat du match ». L’ancien arbitre international reconnaît quela part du sport dans le budget de l’État est dérisoire : « On ne peut pas demander cela aux pouvoirs publics », regrette Joël Quiniou.
Sur la question du sport-études, constat partagé par le basketteurWilfried Aka : « En France, concilier sport et études est assez compliqué ». Pour Brieux Férot, cela est une question éminemment politique : « Chacun doit prendre ses propres responsabilités sur son domaine de compétences ».
Sur le respect, le médecin Jean-Christophe Mignot tient à rappeler qu’il y a des notions de respect dans le sport notamment dans les arts martiaux. Ce qui pousse Louise Menjikoff à réagir : « La codification veut cela dans notre sport. C’est un respect mutuel ». Avant de poursuivre : « Le sport doit commencer par le respect ».
C’est au tour du public présent dans la salle de pouvoir interagir avec les invités autour du thème du sport et de ses valeurs dans la ville. Un journaliste de la radio Tropic FM demande à Joël Quiniou s’il n’y a pas un peu trop « d’excès de zèle » de la part des arbitres. Joël Quiniou tient à rappeler les limites à ne pas franchir : ne pas bousculer un arbitre, ne pas l’insulter : « Il faut être intransigeant et avoir une conduite respectable », rappelle l’ancien arbitre. Une autre personne dans la salle questionne sur la méconnaissance de l’aspect psychologique, vecteur de pression, et demande quelles sont les solutions. Philippe Candelero lui répond qu’il est important d’être pris en charge pour l’aspect mental. Pour la naturopathe courbevoisienne Céline Touati, la pression est vécue de manière différente par chaque sportif. Elle en profite pour vanter les bénéfices de la pratique du sport : « Le sport est une vraie thérapie ». Le sport doit être mis en avant par rapport au bien-être qui en découle, d’après un spectateur du débat ce soir.
« Il ne faut pas parler de performance en sport, mais plutôt d’activité physique, et il faut qu’il soit accessible » tient à préciser Jean-Christophe Mignot.
Constat partagé par Philippe Candeloro : « Les gens pratiquent de plus en plus le sport loisirs, et c’est une bonne chose ». Wilfrid Aka tient à préciser que le plaisir est moindre en compétition car il y a beaucoup de barrières. Sur la notion de plaisir, Brieux Férot rappelle le rôle de l’association Tatane : « Créer de nouvelles règles dans le sport pour permettre un meilleur plaisir ».
Arash Derambarsh demande judicieusement : « Comment enseigner les valeurs du terrain aux enfants ? » Pour Joël Quiniou, ces valeurs doivent être inculquées par les éducateurs : « il faut qu’ils arrêtent de penser tout le temps à former des cracks ».
Une très bonne réflexion de la part d’un participant au débat qui demande : « Comment intéresser les seniors au sport ? ». Jean-Christophe Mignot insiste sur les vertus thérapeutiques que peut avoir le sport sur l’organisme. « C’est inadmissible et scandaleux que les seniors soient mis de côté, dans le sport comme dans les autres domaines », rappelle Arash Derambarsh qui milite en faveur d’une politique globale pour cette catégorie de la population, trop souvent oubliée. « Il faut faire travailler son corps comme son esprit », ajoute Céline Touati qui est favorable à une pratique du sport à tous les âges.
Dans la salle, Claude Chabeuil, secrétaire générale de l’association des diabétiques des Hauts-de-Seine, milite en faveur de l’activité physique pour être en bonne santé. D’après lui, l’activité physique peut permettre de stabiliser une maladie car : « On vit plus longtemps, mais en moins bonne santé ». Arash Derambarsh conclut les débats : « Merci à tous d’être venus ! J’espère que vous avez apprécié ce débat. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut garder ces notions de plaisir, de civisme et de sport pour tous, car personne ne doit être mis de côté. Il faut promouvoir le sport, amateur comme professionnel ».
Prochaine édition le lundi 25 novembre sur le thème de la sécurité
Remerciement : Sofien Murat (rédaction) et Cyrus Atory (photos)
Reportage sur Arash Derambarsh
et
le club « Courbevoie 3.0 »
Reportage sur Arash Derambarsh et le club… par Arash_Derambarsh
Courbevoie 3.0 – Éducation : quel avenir pour nos enfants ?
C’est la rentrée des classes pour le club Courbevoie 3.0 fondé par Arash Derambarsh.
Beaucoup de personnes se sont déplacées ce samedi 28 septembre au restaurant Le Valentino situé au centre commercial Charras.
« Éducation : quel avenir pour nos enfants ? » : telle était la question proposée par Arash Derambarsh et son équipe. Sujet d’actualité ô combien important pour de nombreuses familles.
« Depuis 1 ans maintenant, on réunit les gens autour du numérique afin de favoriser le bien vivre ensemble » rappelle Arash Derambarsh avant d’ouvrir le débat du jour : « L’éducation, cela concerne 20% de la population dans notre ville, cela représente 13000 personnes » explique le fondateur du club avant de présenter les différents intervenants. « L’idée de l’école que l’on se fait tous, c’est celle du Pacte républicain. Nous avons tous eu un maître ou une maîtresse d’école qui nous a marqués durant notre scolarité. C’est un sujet qui me tient à cœur » précise Arash Derambarsh.
Il profite de l’occasion pour rappeler son expérience personnelle : « J’ai eu un parcours scolaire chaotique, avec de nombreux redoublements, on m’a souvent déconseillé de suivre un parcours généraliste car je voulais devenir avocat. Et pourtant très peu m’ont encouragé dans ce domaine ».
Arash Derambarsh tient à saluer son ancienne professeure de français présente dans la salle, madame Nicole Bataille : « C’est un peu grâce à elle si aujourd’hui je suis devenu directeur d’édition car elle m’a donné le goût pour les lettres ». Avant de lancer le débat du soir sur l’éducation : « Il faut faire en sorte que le jeune d’aujourd’hui, au delà du diplôme, puisse avoir les outils pour comprendre le monde dans lequel il vit car celui-ci est de plus en plus complexe. C’est que l’on va essayer de faire pour nos jeunes ce soir ».
Olivier Coredo, qui anime les débats, se penche vers Sophie de Tarlé, journaliste à L’Etudiant afin de revenir sur la réforme Peillon. « Cette réforme a beaucoup fait parler car elle porte sur les rythmes scolaires » explique la journaliste avant de poursuivre : « L’idée est de proposer aux écoliers de venir 4 jours et demi par semaine au lieu de 4 jours, dans la volonté de réduire les journées afin de les faire sortir plus tôt, l’autre idée est de les faire travailler davantage » Sophie de Tarlé en profite pour donner un chiffre : « En moyenne les écoliers français travaillent 144 jours par an, ce qui est peu comparé aux autre pays de l’OCDE par exemple ».
« Nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés »
Mais l’objectif est-il le bien être de l’enfant ?, questionne Olivier Coredo. « Le problème est la baisse du niveau scolaire, dû au rythme français particulier » explique la journaliste avant de mettre en exergue d’autres chiffres : « De 1997 à 2007 nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés, d’où cette volonté de réforme. Il faut savoir que cette décision ne concerne que 25% d’écoliers en France car la plupart des communes ont reporté cette décision à 2014, comme à Courbevoie, car cela coûte beaucoup d’argent »
Olivier Coredo donne la parole à Eric Marti qui préside la PEEP Hauts-de-Seine, et lui demande de dresser un bilan de cette réforme dans les Hauts-de-Seine. Avant de répondre à cette question, Eric Marti tient à rappeler le rôle de la PEEP : « La Peep est l’une des grandes associations de parents d’élèves. Dans les conseils d’écoles, on suit même les élèves dans le supérieur, nous avons 63 associations locales dans les Hauts-de-Seine ».A la question du bilan de cette réforme dans le 92, Eric Marti répond qu’aucune commune n’est passée à la réforme, elles le feront en 2014.
Pourtant les Hauts-de-Seine ne sont pas un département en manque de moyens ? « Il existe des problèmes d’organisations : extra-scolaire et périscolaires » répond Eric Marti avant de poursuivre : « Paris pouvait l’appliquer puisque il était déjà passé à la semaine de 4 jours, qui était une réforme du temps de Xavier Darcos ». Eric Marti explique qu’à l’avenir certaines communes du département appliqueront la réforme, d’autres non, car elles ne le veulent pas, pour des raisons d’organisations et d’argents. Mais aussi, du fait que les Hauts-de-Seine sont un département hautement urbanisé, beaucoup de familles préfèrent que leurs enfants restent à l’école afin d’éviter des problèmes de garderie.
Son association, la PEEP, préconise une décentralisation de cette décision : « Le rythme scolaire est différent si on se trouve en zone rurale, on milite dans le sens d‘une décentralisation » ajoute ce parent d’élève.
Olivier Coredo se tourne vers Jean-Luc Brusson au sujet de cette réforme. Cet ex-directeur d’école à Courbevoie milite aussi dans le sens d’une décentralisation : « Les dirigeants d’écoles sont déjà suffisamment malmenés par l’Etat, le ministère, on n’a pas le même travail en campagne qu’à Courbevoie, par exemple, où on a beaucoup plus de travail ».Il reconnaît néanmoins que cette réforme va dans le bon sens pour l’élève, et qu’il fallait réorganiser la semaine et l’année scolaire de l’écolier, mais il faudrait aller beaucoup plus loin.
C’est au tour de Valérie Cayla d’intervenir. Cette professeure au lycée Montalembert de Courbevoie reconnaît que les jeunes qui arrivent au lycée sont très fatigués. « Jusqu’au collège, on leur impose beaucoup trop de choses ; en terminale, ils n’ont plus envie de rien » raconte cette enseignante. Elle préconise les recommandations de l’Académie de médecine et regrette que la réforme Peillon ne respecte pas ces préconisations sur des sujets comme le sommeil (commencer plus tard par exemple) ou comme les variations de l’activité intellectuelles et les vigilances qui en découlent (en écourtant le temps du midi afin de faire une activité ludique). « La réforme ne répond pas à ses problématiques-là » regrette l’enseignante.
« Allier le temps scolaire et le périscolaire »
Olivier Coredose penche vers Dominique Guillouard pour la questionner : « Quel type d’activité périscolaire peut-on faire si on quitte plus tôt ? » « C’est la grosse problématique de cette réforme : allier le temps scolaire et le périscolaire dans une bonne harmonisation » explique cette directrice de l’école Denfert Rochereau de Boulogne-Billancourt. Elle a fait partie d’un groupe de travail au sein de son établissement afin de réfléchir à ces problématiques. « On peut proposer aux enseignants divers ateliers culturels, à des associations ou des animateurs, cependant il faut coordonner tout cela «. Elle suggère également de favoriser le temps du midi ainsi que les pics d’attention de l’élève, afin de privilégier la fin de matinée et le milieu d’après-midi. « La ville de Courbevoie est elle prête ? » demande Olivier Coredo « Courbevoie est en avance, car l’organisation de la semaine est déjà arrêtée » explique Jean-Luc Brusson. Néanmoins il réfute l’idée de commencer les cours plus tard comme le suggère Valérie Cayla. « Cela va être délicat pour les parents qui travaillent tôt, ils arrivent même de plus en plus tôt, ajoute ce jeune retraité. Les chronobiologistes expliquent que les performances intellectuelles sont optimales en fin d’après-midi, entre 18 et 20h : comment allez-vous faire accepter à un enseignant père de famille de venir travailler à ces heures-là ? ».
Quel type d’activité périscolaire peut-on mettre en place, par exemple ? Avant de répondre à la question, Arash Derambarsh ajoute que l’école doit s’adapter au monde dans lequel on vit. Il exprime sa frustration par rapport notamment au fait de ne pas apprendre à jouer réellement à un instrument de musique, excepté la flute à bec. Mais également dans le domaine du sport où la notion de collectif est importante ou encore le civisme. « Le transfert de savoir est fondamental, c’est la pierre angulaire » insiste Arash Derambarsh avant de poursuivre : « Les activités périscolaires doivent servir l’enfant, lui apporter quelque chose, et non être une simple garderie ». Il estime que l’instruction de l’anglais est fondamentale et ne devrait plus être considéré comme une langue étrangère. « Si on ne le comprend pas, on a perdu la bataille dans ce monde de mondialisation. Ce monde a changé, il va très vite, il faut élever les enfants dans le sens d’une autonomie » précise le président du club. « Veut-on un avenir souriant pour nos enfants ? Ou doit-on continuer à les fatiguer ? » poursuit Jean Luc Brusson. Avant de faire allusion aux études internationales qui montrent un malaise français en termes d’éducation scolaire. « Pourquoi les élèves français sont-ils les plus malheureux ? » Il insiste sur la notion de plaisir.
« Favoriser la notion de plaisir»
Valerie Cayla va dans ce sens.« Aujourd’hui nous avons des élèves démotivés, la notion de plaisir est importante, nous ne sommes pas là que pour apporter un savoir, précise l’enseignante. L’école est un partage, il faut donner envie aux élèves de venir nous voir et de partager des choses. » Elle a travaillé avec le rectorat sur la notion de plaisir dans sa classe de management en organisant des débats culturels.« Cela permet d’échanger, de discuter, on est dans un rôle d’échange » ajoute-elle. Dans son établissement (le lycée Montalembert de Courbevoie), une tentative d’assouplissement des agendas a été mise en place afin de permettre aux élèves d’avoir une demi-journée de libre. « On s’est rendu compte que les lycéens se sentaient beaucoup mieux, certains se mettent aux sports par exemple » affirme Valérie Cayla.
Arash Derambarsh donne l’exemple d’un professeur de collège qui, suite à une dissertation, avait modifié certaines pages wikipédia et créé des blogs spécifiques en y mettant de mauvaises informations. Tous les élèves ont eu des mauvaises notes sauf un qui avait fait l’effort. « Il avait fait des efforts de recherches » explique le président du club. « Comment penser l’école de demain avec des élèves qui ne pensent plus de la même façon et avec ce monde qui bouge ? » demande Arash Derambarsh à la salle.
Et si l’on arrêtait de parler d’école qui ne veut pas se réformer, d’élèves fatigués, de qualité d’enseignement à la baisse ?, suggère Olivier Coredo.
Eric Marti se veut vigilant, notamment sur la notion de transferts de savoirs. En tant que parent d’élèves, il connaît parfaitement les angoisses quotidiennes d’une famille face aux problèmes du quotidien (économique, santé, etc.). Et les craintes que cela peut engendrer, notamment avec une institution qui manque parfois de transparence. « Nous intervenons avec la PEEP pour améliorer le dialogue » précise l’intéressé. Selon Eric Marti, « nous avons des idées figées sur l’école, elle ne peut pas tout apprendre. Être citoyen, c’est le rôle des parents et de la société, les parents sont les premiers instructeurs. » Avec son association, il milite pour l’instauration d’un véritable dialogue favorisant le rôle de chacun et se félicite de la présence de la PEEP dans de nombreuses instances.
« L’école a un vrai rôle à jouer dans la formation du citoyen » dit en s’opposant Valérie Cayla, avant de poursuivre : « On vient tous d’un milieu différent, l’école doit jouer son rôle même si on en demande parfois trop ».
« L’école est une grande institution qui fait partie de la formation du citoyen mais on ne peut se défausser sur elle. Il faut qu’il y ait une notion d’accompagnement des parents et du milieu dans lequel il vit » répond Eric Marti
Jean-Luc Brusson va dans le sens d’Eric Marti et raconte une anecdote. « Lorsque que j’étais directeur, je me mettais devant la grille et exigeais le bonjour des élèves, mais aussi des parents car ils se doivent de donner l’impulsion ».
Valérie Cayla met en évidence le rôle des femmes qui travaillent énormément en France. « On peut raccourcir la journée, mais, tant que les femmes travailleront tard, cela posera problème. » Jean Luc Brusson rappelle que la France est l’un des rares pays en Europe où les gens travaillent encore au bureau à 20h et invite à réfléchir à ce problème.
Olivier Coredo aborde la question d’une école à « deux vitesses » notamment avec l’opposition public/privé et se tourne vers Sophie de Tarlé. Celle-ci explique que le privé représente 20% des élèves en France. « Les écoles privées occupent les meilleures places au classement », explique la journaliste. Elle milite pour laisser plus d’autonomie aux écoles publiques.
« Chaque élève doit pouvoir réaliser son rêve »
Arash Derambarsh raconte une autre anecdote. Lors de son passage au lycée, on lui suggéra d’aller en BEP. « Voulant devenir avocat, je questionne le proviseur qui me dit que s’est possible avec le BEP » explique t-il. Avec l’aide de ses parents et de ses proches, il refusera cette proposition. Arash Derambarsh explique « qu’il a vu un rêve s’effondrer » . Suite à cela, il est parti dans le privé, où le proviseur a cru en lui. Il insiste sur une école qui transmet des « ondes positives ».Pour lui,« l’école doit donner les outils pour que chaque élève puisse réaliser son rêve ». Il remercie encore une fois sa professeure de français quia su croire en lui. « Le BEP n’est pas une tare, bien au contraire, lors que quelqu’un veut réaliser son rêve, on n’a pas le droit de lui dire non » ajoute Arash Derambarsh. Il rapporte une conversation qu’il a eue avec l’astronaute Buzz Aldrin, deuxième homme à avoir marché sur la Lune. « Il m’a expliqué : “On ne m’a jamais dit que c’était impossible d’aller sur la Lune alors qu’en 1964, ça l’était”… » raconte le président du club.
Valérie Cayla ajoute que, dans son établissement (le Lycée Montalembert), on récupère de nombreux élèves exclus du public et complètement démoralisés. Elle poursuit dans le sens d’Arash Derambarsh : « De quel droit peut-on leur dire qu’ils n’y arriveront pas, car nous avons tous le droit de rêver et de réaliser nos rêves » poursuite l’enseignante.
Faut-il comprendre qu’il n’y a plus d’espoir pour le public? « Le privé, c’est comme le football : si vous prenez les meilleurs, c’est normal que ca marche » rétorque Jean-Luc Brusson. Tout en rajoutant : « Il existe aussi des enseignants excellents dans le public ». Sophie de Tarlé explique qu’il existe différentes écoles privées : des écoles d’excellence, d’autres qui acceptent les élèves en difficulté (St Sulpice ou Montalembert). En défenseur de l’enseignement public, Eric Marti rajoute que l’école publique ne peut avoir une étude objective de l’élève. Il voit d’un bon œil l’existence du secteur privé qui prête plus d’attention à l’individu. Mais il ajoute :« Nous passons énormément de temps en juin, juillet, août à accepter des élèves rejetés du secteur privé et dont personne ne veut ». Cependant la journaliste Sophie de Tarlé tient à nuancer ce débat privé/public : « Aujourd’hui les parents jonglent souvent entre les deux systèmes, ça n’est plus la guerre comme avant ». Elle tient à ajouter que l’État finance également le secteur privé (le salaire des professeurs), sauf pour les écoles hors contrats.
Après ce débat sur le secteur privé/public, Olivier Coredo aimerait questionner les intervenants sur le rôle que peuvent jouer les communes sur le secteur scolaire, et notamment dans le secteur du périscolaire. Jean-Luc Brusson explique que cette réforme est une opportunité pour faire bouger les choses et proposer des activités périscolaires de qualité. Sophie de Tarlé suggère l’idée d’un temps périscolaire où l’enfant apprendrait réellement des choses comme la musique ou l’anglais. Elle est favorable à des partenariats, notamment avec des conservatoires.
Pour Arash Derambarsh, les voyages scolaires sont très importants car ils sont vecteurs d’échanges. « Chaque commune doit s’intéresser à l’autres car cela forme la jeunesse ». Même constat pour Dominique Buisserou, qui milite dans le sens d’une valorisation des langues vivantes. Elle regrette le temps des classes européennes, remplacées par les classes d’immersion. Pour Eric Marti, concernant le temps périscolaire, il faut favoriser les échanges avec des personnes qualifiées dans un cadre favorisant.
Les personnes présentes dans la salle ont ensuite pu poser leurs questions. Celine Touati, naturopathe, membre du club Courbevoie3.0 et mère de deux enfants scolarisés dans le privé, raconte que, dans son cabinet, de nombreux parents arrivent fatigués à cause du stress de l’école pour leurs enfants. Les cartables des enfants sont beaucoup trop lourds et il faut revoir la manière d’enseigner des instituteurs. « Le poids des cartables est un problème récurrent, il y a des dérives surtout en 6ème » avoue Eric Marti. Il milite pour l’allégement des cartables et pour la numérisation des manuels via des tablettes. Pour Sophie de Tarlé il y a eu beaucoup d’abus avec ces histoires de tablettes : « Beaucoup d’enfants les revendaient sur internet, cela n’a pas tellement servi ». En revanche, elle voit d’un bon œil l’utilisation de tablettes uniquement au sein de l’école. Valérie Cayla explique que, dans son établissement, il y a un ordinateur portable par classe.
« Ne pas surmener les élèves par des devoirs supplémentaires »
Jean-Luc Brusson se veut plus radical : « Les élèves travaillent à l’école, chez eux ils font ce qu’ils veulent ». Il tient à rappeler que, depuis 1956, les devoirs sont interdits , ce qui n’empêche pas les parents d’en demander auprès des professeurs. « Surmener les élèves par des devoirs supplémentaires, c’est inutile, mais les devoirs peuvent être utiles, simplement pour revoir les fondamentaux » explique Valérie Cayla.
« Quand un enfant rentre de l’école, il ne se repose pas. On caricature trop cette génération, beaucoup plus intelligente qu’on ne le pense, même si elle va trop chercher rapidement l’information » répond Arash Derambarsh.
Sophie de Tarlé raconte le calvaire des devoirs, surtout quand on a beaucoup d’enfants en sus de son activité professionnelle. « Les enfants sont les plus stressés d’Europe à l’école, ils n’ont pas l’appartenance que peuvent avoir les élèves américains par exemple » regrette la journaliste. Dominique Buisserou explique que, lorsqu’elle était enseignante, elle donnait des devoirs minimums pour préserver les acquis. « C’est surtout les parents qui les réclamaient… »
« Favoriser la valorisation des compétences »
« Nous sommes dans une école en train de se réformer, on va bâtir une école qui va évoluer vers la valorisation des compétences acquises plutôt que de sanctionner » se félicite Eric Marti. La suppression des notes est-elle d’actualité ? demande Olivier Coredo. « Ce serait le rêve de tous les gouvernements, notamment avec le contrôle continu, même si les parents et les élèves peuvent s’opposer à cela en pensant être dévalorisés » explique Sophie De Tarlé. Jean-Luc Brusson souhaite qu’une réforme dure plus longtemps et d’arrêter que chaque gouvernement casse ce que le précédent a mis en place.
« Il faut qu’il y ait plus de passerelles entre les filières afin de favoriser les parcours individuels et de bâtir des acquis » plaide Eric Marti, avant de poursuivre : « Le redoublement est surtout une sanction, il faut changer cela ». Madame Bataille,ancienne professeure de français, milite pour un changement des programmes qui n’intéressent plus les élèves et pour revenir à la lecture de certains classiques. Pour le journaliste courbevoisien Jean-Philipe Elie, présent dans la salle, « il faut revenir aux fondamentaux, car 120 000 enfants sortent du système sans diplôme ».
Sophie de Tarlé reconnaît le problème : « 14,9 % des élèves avaient des difficultés à lire en 1997, ils sont passés à 19 % ! Lla France chute chaque année, même en mathématiques où on était bons. » Elle milite également pour le changement de programmes, notamment en français car il n’y a « plus de notion de plaisir ».
Pour Eric Marti on a trop séparé la technique du plaisir « Il faut redonner du plaisir aux élèves ». Pour Mario, un habitant de Montrouge venu assister au débat, pourquoi ne pas faire comme au Danemark où les notes n’existent pas ?
« Cela ne marchera pas forcement car les élèves demandent des évaluations » lui répond Sophie de Tarlé. Mario souligne également un autre problème, celui des « enfants intellectuellement précoces ». « 30% de ces élèves sortent du système sans diplôme, car l’école est un moule et ils n’en font pas partie » regrette cet homme. Sophie de Tarlé lui répond que l’on met en place dans les écoles publiques depuis 2005 un processus d’accueil de ces élèves, y compris pour ceux atteints de handicaps. Nadia, dans la salle, regrette que les excellents élèves soient mis de côté.
Jean-Luc Brusson rappelle que les enfants, lors de la remise des livrets, regardent systématiquement leurs acquis : « Cela prendra du temps à changer les mentalités » reconnaît cet ex-directeur.
Vaste débat que cette réforme de l’éducation ! Arash Derambarsh et son équipe espèrent avoir pu apporter des éléments de réponses. Prochain débat le 28 octobre, sur le sport.
Remerciement : Sofien Murat (rédaction)
Réunion de travail entre Arash Derambarsh et le légendaire astronaute Buzz Aldrin
Edwin Eugene Aldrin junior, dit Buzz Aldrin, né le 20 janvier 1930 à Glen Ridge (New Jersey), est un astronaute, aviateur de l’Armée de l’Air américaine et ingénieur américain. Il fait partie du troisième groupe d’astronautes recruté en 1963 par la NASA. Aldrin est le pilote de la mission spatiale Gemini 12 au cours de laquelle il effectue trois sorties extravéhiculaires dans l’espace qui permirent de démontrer qu’il était possible de travailler dans l’espace. Il est sélectionné comme pilote du module lunaire Apollo 11 première mission à avoir atterri sur la Lune : le 21 juillet 1969, il devient le 2e homme à marcher sur la Lune après Neil Armstrong (1930-2012). Il quitte la NASA et l’Armée de l’Air en 1972 et entame une difficile reconversion à la vie civile marquée par l’alcoolisme et la dépression. Il publie par la suite cinq ouvrages de fiction et autobiographiques rédigés en collaboration et portant tous sur l’aventure spatiale.
Buzz Aldrin marchant sur la Lune le 21 juillet 1969 (photo de Neil Amstrong)
Buzz Aldrin, Michael Collins, Neil Amstrong, Président Barack Obama
Services à la famille : un enjeu majeur à Courbevoie
Le samedi 29 juin dernier,au Grand Café de Courbevoie, avait lieu la dernière édition avant les vacances du club Courbevoie 3.0, fondé par Arash Derambarsh.
Thème de la soirée : les services à la famille à Courbevoie.
Le soleil est au rendez-vous pour ce dernier numéro de la saison. Arash Derambarsh ouvre les débats avant de présenter les différents intervenants : « C’est la 7e rencontre du club, on s’est réunis un peu partout dans Courbevoie, nous voulons créer du lien avec les citoyens ». Et de revenir sur le concept du club : « Pourquoi 3.0 ? Le 2.0, c’est de l’interactivité, de l’échange ; le 3.0, c’est de la rencontre améliorée. Redonner de la simplicité dans les relations humaines car on a l’impression qu’il y a des malentendus entre les générations, moins de solidarité et de fraternité. Créer de l’interactivité sur des thématiques précises pour favoriser l’entraide. »
Et concernant plus précisément le thème du jour : « Le service à la famille, cela concerne Courbevoie, mais pas seulement. On peut créer des liens un peu partout grâce au numérique».
Olivier Coredo rappelle que Courbevoie connaît les mêmes problèmes que toutes les autres villes de France : « Avec 1 500 naissances par ans, nous avons des problèmes de crèches et de logements. Des crèches privées qui font du service public sans l’être réellement, avec des rotations d’effectifs. Le défi sera de fidéliser ces crèches ». Avant de poursuivre sur le logement : « Courbevoie est une ville de 4 km2, donc une petite surface, et c’est un véritable problème pour construire. Le parc social de la ville, c’est un peu moins des 20 % fixés pour la loi. Et dans dix ans, il faudra être à 25 % ! Comment construire du foncier ? Tel va être le défi pour la ville prochainement. » Il conclut sur les problèmes de stationnement : « C’est un véritable problème. Il n’y a pas de stationnement résidentiel à Bécon (quartier de Courbevoie), ni de parkings souterrains. À côté, sur Asnières, on ne paie pas le parking alors qu’ici on paie ! Il faut réfléchir à ces questions. »
On ne peut pas parler de social quand il y a de l’injustice
Olivier Coredo se penche vers l’avocat Maître Yassine Bouzrou et lui demande quels sont les modalités d’attributions pour bénéficier d’un logement social ?
L’avocat rappelle que ce sont les conditions de revenus qui conditionnent l’attribution. Et de mettre en relief certains problèmes d’abus, notamment avec la porte-parole du mouvement contre le mariage pour tous (Frigide Barjot).
Ce sont donc les revenus, et certaines conditions comme le handicap, qui favorisent l’accès.
« Les règles sont tellement souples qu’il y a beaucoup d’abus, de dessous de table et de scandales, notamment dans les Hauts-de-Seine », précise Maître Bouzrou. Et de mettre en évidence certaines failles du système : « On s’aperçoit que certaines personnes prioritaires sont toujours en attente alors que d’autres sont favorisées. Sur Paris, il y a eu beaucoup d’abus mais cela change. On ne peut pas utiliser le mot “transparence” pour parler d’attribution. Le problème reste aussi, et surtout, foncier. »
Arash Derambarsh ajoute que ce manque de transparence favorise la frustration et l’injustice. « Certaines personnes se disent : on ne peut pas compter sur nos élus ! Frigide Barjot a obtenu un HLM alors que ses revenus sont élevés. On ne peut pas parler de social quand il y a de l’injustice. La fraternité veut qu’on passe par la justice, pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité. »
C’est au tour d’Olivia Cattan d’intervenir et de présenter son association Paroles de Femmes. « Nous l’avons créée en 2006, car on s’est aperçu que les droits des femmes n’évoluaient pas assez vite. En matière d’hébergement, c’est difficile pour une maman seule d’obtenir quelque chose. Et elles ne sont prioritaires même avec un enfant handicapé », explique cette ancienne journaliste. « On s’occupe surtout de femmes en situation précaire (SDF, familles monoparentales). Ce que je demanderai au prochain maire, c’est qu‘il crée plus d’espaces afin d’héberger ces personnes. » Et de conclure : « On se bat pour défendre le droit des femmes, lutter contre les violences, les discriminations et la précarité. Nous sommes basées à Courbevoie et joignable à n’importe quel moment »
Quels sont les recours possibles pour informer la population en matière d’information locale ?, questionne Olivier Corredo. Yassine Bouzrou cite l’exemple de la Ville de Paris qui a mis en place un partenariat avec le barreau de Paris, avec des permanences dans chaque mairie d’arrondissement, ce qui permet aux habitants de pouvoir bénéficier d’un avocat gratuitement.
En tant qu’ancien habitant de la ville, cet avocat regrette qu’un partenariat de ce type n’existe pas à Courbevoie : « Il serait utile d’avoir un partenariat de ce type ici, avec les problématiques actuelles de plus en plus complexes. D’autant que les gens se laissent beaucoup faire. En France, on ne consulte pas beaucoup les avocats, il y en a plus en Italie ou en Allemagne ». Il défend donc l’idée d’un partenariat de ce type. « Grâce à ce projet, les gens pourraient beaucoup mieux se défendre. J’espère que si Arash Derambarsh est élu ici, il mettra en place un tel partenariat à Courbevoie. »
Olivier Coredo oriente le débat vers la petite enfance et se tourne vers Cécile Bianconi, responsable commerciale chez Kids up, qui revient sur le concept des crèches inter-entreprises. « On donne la possibilité aux entreprises de réserver des places pour leurs enfants car c’est la parcours du combattant, notamment en Ile-de-France. Votre employeur peut vous réserver une place près de votre domicile. Concilier vie professionnelle et vie privée devient de plus en plus compliqué, notamment quand on est jeune maman. L’entreprise a tout intérêt à s’investir dans ces crèches, c’est un gain de productivité et de coût ».
Elle ajoute que ces crèches fonctionnent comme celles du secteur public, sauf qu’elles ouvrent plus tôt et ferment plus tard. Elle en profite pour rappeler les conditions de création d’une crèche : « Investir dans une structure municipale, mais cela coute cher. L’entreprise réserve des places, c’est souple et elle s’engage sur quatre ans. Enfin on peut mettre les crèches municipales en DSP (délégation de service public) en se déchargeant de la gestion de celles-ci ».
Un manque de personnel qualifié et d’écoles
Cécile Bianconi rappelle le besoin urgent en matière de personnelqualifié : « On manque de personnels, d’écoles pour former ces gens, depuis l’arrivée de ce prestataire, cela explique ces « turn-over » dans les crèches publiques vers le privé ». Elle milite pour une véritable fidélisation du personnel des crèches afin d’éviter un maximum de turn-over pour le bien-être des enfants.
Olivier Coredo questionne Olivia Cattan : que faites-vous en matière de placement en crèches ? « On ne peut pas intervenir là-dessus, sauf quelques solutions via nos réseaux », explique Olivia Cattan. Avant de poursuivre : « On a déjà beaucoup de problèmes à régler. Et cela fait partie aussi de nos combats. Ce n’est pas normal que les femmes renoncent souvent à leur carrière pour leurs enfants à cause d’une histoire de crèches ! »
Cécile Bianconi tient à préciser un point concernant les enfants atteints de handicap : « Les parents sont souvent isolés face à ces problèmes, on les accueille chez Kids’up, mais ça n’est pas le cas dans toutes les structures ».
Olivia Cattan tient à préciser que les haltes-garderies refusent les enfants handicapés à Courbevoie. Elle raconte son expérience d’avoir essayé de placer des enfants handicapés dans des haltes-garderies, on lui a répondu que la place de ces enfants était dans des hôpitaux de jours. « Les établissements scolaires le font avec des auxiliaires de vie, ce qui est le cas pour mon fils. J’ai dû mettre ma carrière de journaliste de côté, et cela c’est à Courbevoie ! »
« Les améliorations apportées au stationnement se limitent souvent à l’amélioration des recettes, pas de l’offre »
Olivier Coredo aborde la question du stationnement et se tourne vers le dernier invité, Cyril Hersch afin qu’il parle de sa start-up, Apila.
Cyril Hersch en profite pour raconter une anecdote au sujet de cette application disponible sur smartphones, première solution multiplateforme et en temps réel de stationnement intelligent. « J’étais en train de changer de voie professionnelle et suis arrivé en retard au mariage de mon cousin, alors que j’étais porteur des alliances ! »
Ce jeune entrepreneur en est donc venu à s’interroger à la question du stationnement et s’est aperçu que toutes les technologies développées portaient sur l’augmentation des recettes, et non sur le client. Il s’est donc intéressé à ce qui pouvait marcher dans ce domaine. Cyril Hersch est parti de deux constats : « Je me suis aperçu qu’une place de stationnement restait libre moins d’une minute et que 2 % des places de stationnement étaient libres à un instant T ».
Cette start-up parrainée par la Mairie de Paris est en phase béta. Une nouvelle version verra le jour pour Smartphones et GPS : elle permettra de localiser les places bientôt disponibles et orientera en temps réel les personnes cherchant à se garer. Cyril Hersch voit cela comme une véritable place de marché. Il veut jouer un véritable rôle d’intégrateur, son application permettra de concilier l’offre et la demande et d’être un véritable outil de mobilité. « Nous travaillons sur un algorithme qui permettra de savoir qu’une place va bientôt se libérer, avant même que cela soit fait, et sans intervention humaine », ajoute le chef d’entreprise. 60 000 personnes utilisent déjà cette application, concentrées en majorité en région parisienne.
« Manque de parkings résidentiels »
Quels sont les points à améliorer à Courbevoie en matière de stationnement ? questionne Olivier Coredo. « Les PV rapportent 300 000 euros à la ville chaque année », précise Olivier Coredo. Et de préciser : « La mairie peut-elle se permettre de perdre cette somme ? Nous pouvons investir cet argent autrement »
Pour ce journaliste, la ville manque de parkings résidentiels. Il voit l’application Apila d’un bon œil, mais de manière ponctuelle. « Les gens ont besoin de leur voiture. Il y a des friches vers la frontière de Bois-Colombes, il faudrait y réfléchir car on n’a pas beaucoup de solutions. »
Qu’en est-il alors d’un point de vue culturel dans la ville ? « Nous avons un bon espace culturel avec l’espace Carpeaux où la programmation est de qualité », renchérit Jeremy Brouillaud avant d’émettre un doute sur l’Espace loisirs qui va être construit juste en face : « Cela va créer un doublon et une concentration sur un même site alors que la place foncière manque ».
Arash Derambarsh prend la parole à son tour : « On a une problématique pour chacun d’entre nous, chacun souhaite un service en fonction de son vécu ». Il regrette que tout soit privatisé dans cette ville, notamment pour aller courir au stade ou jouer au football. « La plupart de mes amis vont au restaurant par manque de temps : pourquoi ne pas mettre en place un service de livraisons à domicile et un véritable service d’aides à la personne, comme le repassage pour les personnes âgées ? » questionne Arash Derambarsh avant de poursuivre. « Cette question, ça n’est pas une question de droite ou de gauche. Les services à la personne au 21e siècle doivent simplifier la vie des habitants. Cela doit être un atout pour permettre aux citoyens de se concentrer sur l’essentiel ». « Et cela peut être créateur d’emplois », ajoute la naturopathe Céline Touati dans la salle.
Olivier Coredo questionne une mère de famille sur ce qui manque dans la ville ? « Il manque tout, nous n’avons pas de places en crèche, pas de places pour les activités sportives », répond désabusée cette mère de famille.
« Comment voyez-vous la question de l’électro-mobilité ? », questionne un ancien habitant de la ville. Arash Derambarsh explique que c’est une solution d’avenir, écologique, mais regrette le manque de bornes. Il plaide pour son développement, mais cela ne doit pas être seulement impulsé par les villes mais aussi de manière nationale.
En ce qui concerne les parkings des entreprises du secteur de La Défense, pourquoi ne pas faire un partenariat pour avoir accès à ces parkings, notamment le soir ?, questionne Céline Touati.
Arash Derambarsh laisse la parole à un ancien adjoint au maire de la ville (élu 19 ans), Jacques Fratellia. « Ca se fait dans certaines villes, les soirs et le week-end, mais pas ici ». Il souligne qu’à La Garenne-Colombes, ville moins riche que Courbevoie, « ils ont mis en place un double stationnement en surface ». Cet ancien élu regrette qu’il n’y ait pas de places réservées aux motos et deux roues et préconise « de doubler les places en surface sans dépenser un sou ».
Jacques Fratellia profite du moment pour mettre en évidence le prix de certains HLM, aussi chers que le privé. Il se prononce pour une vraie politique du logement prioritaire pour les habitants de la ville. « Il faut d’abord reloger nos habitants, car certains vivent dans 9 m2 ! » Puis il questionne la salle : « Combien y a-t-il d’enfants à garder à Courbevoie ? 900, donc il y a une forte demande ! »
Il a créé la Fondation Anne Marie Riviere, basée à Versailles, pour aider les personnes âgées avec des services d’aide à domicile et insiste sur la nécessité d’une vraie politique intergénérationnelle. Cécile Bianconi milite aussi en ce sens : « On fait cela dans nos crèches, avec des partenariats avec les maisons, car on a tout à apprendre de ces personnes », explique-t-elle.
Yassine Bouzrou tient à répondre à la mère de famille courbevoisienne qui se plaignait du manque d’activités à Courbevoie. « Il y en avait plus avec la PAJ (permanence accueil jeune), et tout le monde, pour une somme modique, pouvait faire des activités comme la moto ou le ski. Cela permettait à beaucoup de jeunes en difficultés d’avoir accès à des loisirs » Il regrette que cela n’existe plus et ajoute que ce manque d’activités pour les jeunes puisse favoriser certains actes de délinquance.
« Pourquoi privatiser des services comme les crèches ? », regrette une habitante. « Cela donne des avantages, c’est souple et cela coûte beaucoup moins d’argent », répond Cecile Bianconi. « Cela coûte 1 million d’euros », précise Jacques Fratellia, qui se prononce dans le sens d’une collaboration avec le privé.
Existe-t-il des recours concernant l’attribution d’un logement social ?, questionne Olivier Coredo. L’avocat Yassine Bouzrou précise qu’il n’y pas de recours, car cela concerne le domaine administratif même quand il y a des irrégularités comme le cas de Frigide Barjot. « Le problème, à mon sens, est de construire encore plus de logement social. »
Arash Derambarsh suggère des projets de formation continue pour les personnes âgées, notamment pour favoriser l’intergénérationnel.
Et pour les jeunes, de mettre en place une plateforme numérique de recherche d’emplois « C’est l’information qui doit venir vers nous, il faut arrêter avec ces forums de l’emploi qui ne servent à rien ! »
Il milite depuis longtemps pour le numérique, véritable vecteur d’emplois et d’informations.
Arash Derambarsh conclut ce débat : « Le prochain aura lieu le samedi 28 septembre sur l’éducation. D’ici là, bonnes vacances ! ».
Vous pouvez retrouver toute ces informations via twitter (@Courbevoie30)
remerciements : Sofien Murat (rédaction) et Cyrus Atory (photos)
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