Reportage sur Arash Derambarsh
et
le club « Courbevoie 3.0 »
Reportage sur Arash Derambarsh et le club… par Arash_Derambarsh
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Courbevoie 3.0 – Éducation : quel avenir pour nos enfants ?
C’est la rentrée des classes pour le club Courbevoie 3.0 fondé par Arash Derambarsh.
Beaucoup de personnes se sont déplacées ce samedi 28 septembre au restaurant Le Valentino situé au centre commercial Charras.
« Éducation : quel avenir pour nos enfants ? » : telle était la question proposée par Arash Derambarsh et son équipe. Sujet d’actualité ô combien important pour de nombreuses familles.
« Depuis 1 ans maintenant, on réunit les gens autour du numérique afin de favoriser le bien vivre ensemble » rappelle Arash Derambarsh avant d’ouvrir le débat du jour : « L’éducation, cela concerne 20% de la population dans notre ville, cela représente 13000 personnes » explique le fondateur du club avant de présenter les différents intervenants. « L’idée de l’école que l’on se fait tous, c’est celle du Pacte républicain. Nous avons tous eu un maître ou une maîtresse d’école qui nous a marqués durant notre scolarité. C’est un sujet qui me tient à cœur » précise Arash Derambarsh.
Il profite de l’occasion pour rappeler son expérience personnelle : « J’ai eu un parcours scolaire chaotique, avec de nombreux redoublements, on m’a souvent déconseillé de suivre un parcours généraliste car je voulais devenir avocat. Et pourtant très peu m’ont encouragé dans ce domaine ».
Arash Derambarsh tient à saluer son ancienne professeure de français présente dans la salle, madame Nicole Bataille : « C’est un peu grâce à elle si aujourd’hui je suis devenu directeur d’édition car elle m’a donné le goût pour les lettres ». Avant de lancer le débat du soir sur l’éducation : « Il faut faire en sorte que le jeune d’aujourd’hui, au delà du diplôme, puisse avoir les outils pour comprendre le monde dans lequel il vit car celui-ci est de plus en plus complexe. C’est que l’on va essayer de faire pour nos jeunes ce soir ».
Olivier Coredo, qui anime les débats, se penche vers Sophie de Tarlé, journaliste à L’Etudiant afin de revenir sur la réforme Peillon. « Cette réforme a beaucoup fait parler car elle porte sur les rythmes scolaires » explique la journaliste avant de poursuivre : « L’idée est de proposer aux écoliers de venir 4 jours et demi par semaine au lieu de 4 jours, dans la volonté de réduire les journées afin de les faire sortir plus tôt, l’autre idée est de les faire travailler davantage » Sophie de Tarlé en profite pour donner un chiffre : « En moyenne les écoliers français travaillent 144 jours par an, ce qui est peu comparé aux autre pays de l’OCDE par exemple ».
« Nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés »
Mais l’objectif est-il le bien être de l’enfant ?, questionne Olivier Coredo. « Le problème est la baisse du niveau scolaire, dû au rythme français particulier » explique la journaliste avant de mettre en exergue d’autres chiffres : « De 1997 à 2007 nous sommes passés de 10% à 20% d’élèves en difficultés, d’où cette volonté de réforme. Il faut savoir que cette décision ne concerne que 25% d’écoliers en France car la plupart des communes ont reporté cette décision à 2014, comme à Courbevoie, car cela coûte beaucoup d’argent »
Olivier Coredo donne la parole à Eric Marti qui préside la PEEP Hauts-de-Seine, et lui demande de dresser un bilan de cette réforme dans les Hauts-de-Seine. Avant de répondre à cette question, Eric Marti tient à rappeler le rôle de la PEEP : « La Peep est l’une des grandes associations de parents d’élèves. Dans les conseils d’écoles, on suit même les élèves dans le supérieur, nous avons 63 associations locales dans les Hauts-de-Seine ».A la question du bilan de cette réforme dans le 92, Eric Marti répond qu’aucune commune n’est passée à la réforme, elles le feront en 2014.
Pourtant les Hauts-de-Seine ne sont pas un département en manque de moyens ? « Il existe des problèmes d’organisations : extra-scolaire et périscolaires » répond Eric Marti avant de poursuivre : « Paris pouvait l’appliquer puisque il était déjà passé à la semaine de 4 jours, qui était une réforme du temps de Xavier Darcos ». Eric Marti explique qu’à l’avenir certaines communes du département appliqueront la réforme, d’autres non, car elles ne le veulent pas, pour des raisons d’organisations et d’argents. Mais aussi, du fait que les Hauts-de-Seine sont un département hautement urbanisé, beaucoup de familles préfèrent que leurs enfants restent à l’école afin d’éviter des problèmes de garderie.
Son association, la PEEP, préconise une décentralisation de cette décision : « Le rythme scolaire est différent si on se trouve en zone rurale, on milite dans le sens d‘une décentralisation » ajoute ce parent d’élève.
Olivier Coredo se tourne vers Jean-Luc Brusson au sujet de cette réforme. Cet ex-directeur d’école à Courbevoie milite aussi dans le sens d’une décentralisation : « Les dirigeants d’écoles sont déjà suffisamment malmenés par l’Etat, le ministère, on n’a pas le même travail en campagne qu’à Courbevoie, par exemple, où on a beaucoup plus de travail ».Il reconnaît néanmoins que cette réforme va dans le bon sens pour l’élève, et qu’il fallait réorganiser la semaine et l’année scolaire de l’écolier, mais il faudrait aller beaucoup plus loin.
C’est au tour de Valérie Cayla d’intervenir. Cette professeure au lycée Montalembert de Courbevoie reconnaît que les jeunes qui arrivent au lycée sont très fatigués. « Jusqu’au collège, on leur impose beaucoup trop de choses ; en terminale, ils n’ont plus envie de rien » raconte cette enseignante. Elle préconise les recommandations de l’Académie de médecine et regrette que la réforme Peillon ne respecte pas ces préconisations sur des sujets comme le sommeil (commencer plus tard par exemple) ou comme les variations de l’activité intellectuelles et les vigilances qui en découlent (en écourtant le temps du midi afin de faire une activité ludique). « La réforme ne répond pas à ses problématiques-là » regrette l’enseignante.
« Allier le temps scolaire et le périscolaire »
Olivier Coredose penche vers Dominique Guillouard pour la questionner : « Quel type d’activité périscolaire peut-on faire si on quitte plus tôt ? » « C’est la grosse problématique de cette réforme : allier le temps scolaire et le périscolaire dans une bonne harmonisation » explique cette directrice de l’école Denfert Rochereau de Boulogne-Billancourt. Elle a fait partie d’un groupe de travail au sein de son établissement afin de réfléchir à ces problématiques. « On peut proposer aux enseignants divers ateliers culturels, à des associations ou des animateurs, cependant il faut coordonner tout cela «. Elle suggère également de favoriser le temps du midi ainsi que les pics d’attention de l’élève, afin de privilégier la fin de matinée et le milieu d’après-midi. « La ville de Courbevoie est elle prête ? » demande Olivier Coredo « Courbevoie est en avance, car l’organisation de la semaine est déjà arrêtée » explique Jean-Luc Brusson. Néanmoins il réfute l’idée de commencer les cours plus tard comme le suggère Valérie Cayla. « Cela va être délicat pour les parents qui travaillent tôt, ils arrivent même de plus en plus tôt, ajoute ce jeune retraité. Les chronobiologistes expliquent que les performances intellectuelles sont optimales en fin d’après-midi, entre 18 et 20h : comment allez-vous faire accepter à un enseignant père de famille de venir travailler à ces heures-là ? ».
Quel type d’activité périscolaire peut-on mettre en place, par exemple ? Avant de répondre à la question, Arash Derambarsh ajoute que l’école doit s’adapter au monde dans lequel on vit. Il exprime sa frustration par rapport notamment au fait de ne pas apprendre à jouer réellement à un instrument de musique, excepté la flute à bec. Mais également dans le domaine du sport où la notion de collectif est importante ou encore le civisme. « Le transfert de savoir est fondamental, c’est la pierre angulaire » insiste Arash Derambarsh avant de poursuivre : « Les activités périscolaires doivent servir l’enfant, lui apporter quelque chose, et non être une simple garderie ». Il estime que l’instruction de l’anglais est fondamentale et ne devrait plus être considéré comme une langue étrangère. « Si on ne le comprend pas, on a perdu la bataille dans ce monde de mondialisation. Ce monde a changé, il va très vite, il faut élever les enfants dans le sens d’une autonomie » précise le président du club. « Veut-on un avenir souriant pour nos enfants ? Ou doit-on continuer à les fatiguer ? » poursuit Jean Luc Brusson. Avant de faire allusion aux études internationales qui montrent un malaise français en termes d’éducation scolaire. « Pourquoi les élèves français sont-ils les plus malheureux ? » Il insiste sur la notion de plaisir.
« Favoriser la notion de plaisir»
Valerie Cayla va dans ce sens.« Aujourd’hui nous avons des élèves démotivés, la notion de plaisir est importante, nous ne sommes pas là que pour apporter un savoir, précise l’enseignante. L’école est un partage, il faut donner envie aux élèves de venir nous voir et de partager des choses. » Elle a travaillé avec le rectorat sur la notion de plaisir dans sa classe de management en organisant des débats culturels.« Cela permet d’échanger, de discuter, on est dans un rôle d’échange » ajoute-elle. Dans son établissement (le lycée Montalembert de Courbevoie), une tentative d’assouplissement des agendas a été mise en place afin de permettre aux élèves d’avoir une demi-journée de libre. « On s’est rendu compte que les lycéens se sentaient beaucoup mieux, certains se mettent aux sports par exemple » affirme Valérie Cayla.
Arash Derambarsh donne l’exemple d’un professeur de collège qui, suite à une dissertation, avait modifié certaines pages wikipédia et créé des blogs spécifiques en y mettant de mauvaises informations. Tous les élèves ont eu des mauvaises notes sauf un qui avait fait l’effort. « Il avait fait des efforts de recherches » explique le président du club. « Comment penser l’école de demain avec des élèves qui ne pensent plus de la même façon et avec ce monde qui bouge ? » demande Arash Derambarsh à la salle.
Et si l’on arrêtait de parler d’école qui ne veut pas se réformer, d’élèves fatigués, de qualité d’enseignement à la baisse ?, suggère Olivier Coredo.
Eric Marti se veut vigilant, notamment sur la notion de transferts de savoirs. En tant que parent d’élèves, il connaît parfaitement les angoisses quotidiennes d’une famille face aux problèmes du quotidien (économique, santé, etc.). Et les craintes que cela peut engendrer, notamment avec une institution qui manque parfois de transparence. « Nous intervenons avec la PEEP pour améliorer le dialogue » précise l’intéressé. Selon Eric Marti, « nous avons des idées figées sur l’école, elle ne peut pas tout apprendre. Être citoyen, c’est le rôle des parents et de la société, les parents sont les premiers instructeurs. » Avec son association, il milite pour l’instauration d’un véritable dialogue favorisant le rôle de chacun et se félicite de la présence de la PEEP dans de nombreuses instances.
« L’école a un vrai rôle à jouer dans la formation du citoyen » dit en s’opposant Valérie Cayla, avant de poursuivre : « On vient tous d’un milieu différent, l’école doit jouer son rôle même si on en demande parfois trop ».
« L’école est une grande institution qui fait partie de la formation du citoyen mais on ne peut se défausser sur elle. Il faut qu’il y ait une notion d’accompagnement des parents et du milieu dans lequel il vit » répond Eric Marti
Jean-Luc Brusson va dans le sens d’Eric Marti et raconte une anecdote. « Lorsque que j’étais directeur, je me mettais devant la grille et exigeais le bonjour des élèves, mais aussi des parents car ils se doivent de donner l’impulsion ».
Valérie Cayla met en évidence le rôle des femmes qui travaillent énormément en France. « On peut raccourcir la journée, mais, tant que les femmes travailleront tard, cela posera problème. » Jean Luc Brusson rappelle que la France est l’un des rares pays en Europe où les gens travaillent encore au bureau à 20h et invite à réfléchir à ce problème.
Olivier Coredo aborde la question d’une école à « deux vitesses » notamment avec l’opposition public/privé et se tourne vers Sophie de Tarlé. Celle-ci explique que le privé représente 20% des élèves en France. « Les écoles privées occupent les meilleures places au classement », explique la journaliste. Elle milite pour laisser plus d’autonomie aux écoles publiques.
« Chaque élève doit pouvoir réaliser son rêve »
Arash Derambarsh raconte une autre anecdote. Lors de son passage au lycée, on lui suggéra d’aller en BEP. « Voulant devenir avocat, je questionne le proviseur qui me dit que s’est possible avec le BEP » explique t-il. Avec l’aide de ses parents et de ses proches, il refusera cette proposition. Arash Derambarsh explique « qu’il a vu un rêve s’effondrer » . Suite à cela, il est parti dans le privé, où le proviseur a cru en lui. Il insiste sur une école qui transmet des « ondes positives ».Pour lui,« l’école doit donner les outils pour que chaque élève puisse réaliser son rêve ». Il remercie encore une fois sa professeure de français quia su croire en lui. « Le BEP n’est pas une tare, bien au contraire, lors que quelqu’un veut réaliser son rêve, on n’a pas le droit de lui dire non » ajoute Arash Derambarsh. Il rapporte une conversation qu’il a eue avec l’astronaute Buzz Aldrin, deuxième homme à avoir marché sur la Lune. « Il m’a expliqué : “On ne m’a jamais dit que c’était impossible d’aller sur la Lune alors qu’en 1964, ça l’était”… » raconte le président du club.
Valérie Cayla ajoute que, dans son établissement (le Lycée Montalembert), on récupère de nombreux élèves exclus du public et complètement démoralisés. Elle poursuit dans le sens d’Arash Derambarsh : « De quel droit peut-on leur dire qu’ils n’y arriveront pas, car nous avons tous le droit de rêver et de réaliser nos rêves » poursuite l’enseignante.
Faut-il comprendre qu’il n’y a plus d’espoir pour le public? « Le privé, c’est comme le football : si vous prenez les meilleurs, c’est normal que ca marche » rétorque Jean-Luc Brusson. Tout en rajoutant : « Il existe aussi des enseignants excellents dans le public ». Sophie de Tarlé explique qu’il existe différentes écoles privées : des écoles d’excellence, d’autres qui acceptent les élèves en difficulté (St Sulpice ou Montalembert). En défenseur de l’enseignement public, Eric Marti rajoute que l’école publique ne peut avoir une étude objective de l’élève. Il voit d’un bon œil l’existence du secteur privé qui prête plus d’attention à l’individu. Mais il ajoute :« Nous passons énormément de temps en juin, juillet, août à accepter des élèves rejetés du secteur privé et dont personne ne veut ». Cependant la journaliste Sophie de Tarlé tient à nuancer ce débat privé/public : « Aujourd’hui les parents jonglent souvent entre les deux systèmes, ça n’est plus la guerre comme avant ». Elle tient à ajouter que l’État finance également le secteur privé (le salaire des professeurs), sauf pour les écoles hors contrats.
Après ce débat sur le secteur privé/public, Olivier Coredo aimerait questionner les intervenants sur le rôle que peuvent jouer les communes sur le secteur scolaire, et notamment dans le secteur du périscolaire. Jean-Luc Brusson explique que cette réforme est une opportunité pour faire bouger les choses et proposer des activités périscolaires de qualité. Sophie de Tarlé suggère l’idée d’un temps périscolaire où l’enfant apprendrait réellement des choses comme la musique ou l’anglais. Elle est favorable à des partenariats, notamment avec des conservatoires.
Pour Arash Derambarsh, les voyages scolaires sont très importants car ils sont vecteurs d’échanges. « Chaque commune doit s’intéresser à l’autres car cela forme la jeunesse ». Même constat pour Dominique Buisserou, qui milite dans le sens d’une valorisation des langues vivantes. Elle regrette le temps des classes européennes, remplacées par les classes d’immersion. Pour Eric Marti, concernant le temps périscolaire, il faut favoriser les échanges avec des personnes qualifiées dans un cadre favorisant.
Les personnes présentes dans la salle ont ensuite pu poser leurs questions. Celine Touati, naturopathe, membre du club Courbevoie3.0 et mère de deux enfants scolarisés dans le privé, raconte que, dans son cabinet, de nombreux parents arrivent fatigués à cause du stress de l’école pour leurs enfants. Les cartables des enfants sont beaucoup trop lourds et il faut revoir la manière d’enseigner des instituteurs. « Le poids des cartables est un problème récurrent, il y a des dérives surtout en 6ème » avoue Eric Marti. Il milite pour l’allégement des cartables et pour la numérisation des manuels via des tablettes. Pour Sophie de Tarlé il y a eu beaucoup d’abus avec ces histoires de tablettes : « Beaucoup d’enfants les revendaient sur internet, cela n’a pas tellement servi ». En revanche, elle voit d’un bon œil l’utilisation de tablettes uniquement au sein de l’école. Valérie Cayla explique que, dans son établissement, il y a un ordinateur portable par classe.
« Ne pas surmener les élèves par des devoirs supplémentaires »
Jean-Luc Brusson se veut plus radical : « Les élèves travaillent à l’école, chez eux ils font ce qu’ils veulent ». Il tient à rappeler que, depuis 1956, les devoirs sont interdits , ce qui n’empêche pas les parents d’en demander auprès des professeurs. « Surmener les élèves par des devoirs supplémentaires, c’est inutile, mais les devoirs peuvent être utiles, simplement pour revoir les fondamentaux » explique Valérie Cayla.
« Quand un enfant rentre de l’école, il ne se repose pas. On caricature trop cette génération, beaucoup plus intelligente qu’on ne le pense, même si elle va trop chercher rapidement l’information » répond Arash Derambarsh.
Sophie de Tarlé raconte le calvaire des devoirs, surtout quand on a beaucoup d’enfants en sus de son activité professionnelle. « Les enfants sont les plus stressés d’Europe à l’école, ils n’ont pas l’appartenance que peuvent avoir les élèves américains par exemple » regrette la journaliste. Dominique Buisserou explique que, lorsqu’elle était enseignante, elle donnait des devoirs minimums pour préserver les acquis. « C’est surtout les parents qui les réclamaient… »
« Favoriser la valorisation des compétences »
« Nous sommes dans une école en train de se réformer, on va bâtir une école qui va évoluer vers la valorisation des compétences acquises plutôt que de sanctionner » se félicite Eric Marti. La suppression des notes est-elle d’actualité ? demande Olivier Coredo. « Ce serait le rêve de tous les gouvernements, notamment avec le contrôle continu, même si les parents et les élèves peuvent s’opposer à cela en pensant être dévalorisés » explique Sophie De Tarlé. Jean-Luc Brusson souhaite qu’une réforme dure plus longtemps et d’arrêter que chaque gouvernement casse ce que le précédent a mis en place.
« Il faut qu’il y ait plus de passerelles entre les filières afin de favoriser les parcours individuels et de bâtir des acquis » plaide Eric Marti, avant de poursuivre : « Le redoublement est surtout une sanction, il faut changer cela ». Madame Bataille,ancienne professeure de français, milite pour un changement des programmes qui n’intéressent plus les élèves et pour revenir à la lecture de certains classiques. Pour le journaliste courbevoisien Jean-Philipe Elie, présent dans la salle, « il faut revenir aux fondamentaux, car 120 000 enfants sortent du système sans diplôme ».
Sophie de Tarlé reconnaît le problème : « 14,9 % des élèves avaient des difficultés à lire en 1997, ils sont passés à 19 % ! Lla France chute chaque année, même en mathématiques où on était bons. » Elle milite également pour le changement de programmes, notamment en français car il n’y a « plus de notion de plaisir ».
Pour Eric Marti on a trop séparé la technique du plaisir « Il faut redonner du plaisir aux élèves ». Pour Mario, un habitant de Montrouge venu assister au débat, pourquoi ne pas faire comme au Danemark où les notes n’existent pas ?
« Cela ne marchera pas forcement car les élèves demandent des évaluations » lui répond Sophie de Tarlé. Mario souligne également un autre problème, celui des « enfants intellectuellement précoces ». « 30% de ces élèves sortent du système sans diplôme, car l’école est un moule et ils n’en font pas partie » regrette cet homme. Sophie de Tarlé lui répond que l’on met en place dans les écoles publiques depuis 2005 un processus d’accueil de ces élèves, y compris pour ceux atteints de handicaps. Nadia, dans la salle, regrette que les excellents élèves soient mis de côté.
Jean-Luc Brusson rappelle que les enfants, lors de la remise des livrets, regardent systématiquement leurs acquis : « Cela prendra du temps à changer les mentalités » reconnaît cet ex-directeur.
Vaste débat que cette réforme de l’éducation ! Arash Derambarsh et son équipe espèrent avoir pu apporter des éléments de réponses. Prochain débat le 28 octobre, sur le sport.
Remerciement : Sofien Murat (rédaction)
Réunion de travail entre Arash Derambarsh et le légendaire astronaute Buzz Aldrin
Edwin Eugene Aldrin junior, dit Buzz Aldrin, né le 20 janvier 1930 à Glen Ridge (New Jersey), est un astronaute, aviateur de l’Armée de l’Air américaine et ingénieur américain. Il fait partie du troisième groupe d’astronautes recruté en 1963 par la NASA. Aldrin est le pilote de la mission spatiale Gemini 12 au cours de laquelle il effectue trois sorties extravéhiculaires dans l’espace qui permirent de démontrer qu’il était possible de travailler dans l’espace. Il est sélectionné comme pilote du module lunaire Apollo 11 première mission à avoir atterri sur la Lune : le 21 juillet 1969, il devient le 2e homme à marcher sur la Lune après Neil Armstrong (1930-2012). Il quitte la NASA et l’Armée de l’Air en 1972 et entame une difficile reconversion à la vie civile marquée par l’alcoolisme et la dépression. Il publie par la suite cinq ouvrages de fiction et autobiographiques rédigés en collaboration et portant tous sur l’aventure spatiale.
Buzz Aldrin marchant sur la Lune le 21 juillet 1969 (photo de Neil Amstrong)
Buzz Aldrin, Michael Collins, Neil Amstrong, Président Barack Obama
Services à la famille : un enjeu majeur à Courbevoie
Le samedi 29 juin dernier,au Grand Café de Courbevoie, avait lieu la dernière édition avant les vacances du club Courbevoie 3.0, fondé par Arash Derambarsh.
Thème de la soirée : les services à la famille à Courbevoie.
Le soleil est au rendez-vous pour ce dernier numéro de la saison. Arash Derambarsh ouvre les débats avant de présenter les différents intervenants : « C’est la 7e rencontre du club, on s’est réunis un peu partout dans Courbevoie, nous voulons créer du lien avec les citoyens ». Et de revenir sur le concept du club : « Pourquoi 3.0 ? Le 2.0, c’est de l’interactivité, de l’échange ; le 3.0, c’est de la rencontre améliorée. Redonner de la simplicité dans les relations humaines car on a l’impression qu’il y a des malentendus entre les générations, moins de solidarité et de fraternité. Créer de l’interactivité sur des thématiques précises pour favoriser l’entraide. »
Et concernant plus précisément le thème du jour : « Le service à la famille, cela concerne Courbevoie, mais pas seulement. On peut créer des liens un peu partout grâce au numérique».
Olivier Coredo rappelle que Courbevoie connaît les mêmes problèmes que toutes les autres villes de France : « Avec 1 500 naissances par ans, nous avons des problèmes de crèches et de logements. Des crèches privées qui font du service public sans l’être réellement, avec des rotations d’effectifs. Le défi sera de fidéliser ces crèches ». Avant de poursuivre sur le logement : « Courbevoie est une ville de 4 km2, donc une petite surface, et c’est un véritable problème pour construire. Le parc social de la ville, c’est un peu moins des 20 % fixés pour la loi. Et dans dix ans, il faudra être à 25 % ! Comment construire du foncier ? Tel va être le défi pour la ville prochainement. » Il conclut sur les problèmes de stationnement : « C’est un véritable problème. Il n’y a pas de stationnement résidentiel à Bécon (quartier de Courbevoie), ni de parkings souterrains. À côté, sur Asnières, on ne paie pas le parking alors qu’ici on paie ! Il faut réfléchir à ces questions. »
On ne peut pas parler de social quand il y a de l’injustice
Olivier Coredo se penche vers l’avocat Maître Yassine Bouzrou et lui demande quels sont les modalités d’attributions pour bénéficier d’un logement social ?
L’avocat rappelle que ce sont les conditions de revenus qui conditionnent l’attribution. Et de mettre en relief certains problèmes d’abus, notamment avec la porte-parole du mouvement contre le mariage pour tous (Frigide Barjot).
Ce sont donc les revenus, et certaines conditions comme le handicap, qui favorisent l’accès.
« Les règles sont tellement souples qu’il y a beaucoup d’abus, de dessous de table et de scandales, notamment dans les Hauts-de-Seine », précise Maître Bouzrou. Et de mettre en évidence certaines failles du système : « On s’aperçoit que certaines personnes prioritaires sont toujours en attente alors que d’autres sont favorisées. Sur Paris, il y a eu beaucoup d’abus mais cela change. On ne peut pas utiliser le mot “transparence” pour parler d’attribution. Le problème reste aussi, et surtout, foncier. »
Arash Derambarsh ajoute que ce manque de transparence favorise la frustration et l’injustice. « Certaines personnes se disent : on ne peut pas compter sur nos élus ! Frigide Barjot a obtenu un HLM alors que ses revenus sont élevés. On ne peut pas parler de social quand il y a de l’injustice. La fraternité veut qu’on passe par la justice, pour mettre tout le monde sur un pied d’égalité. »
C’est au tour d’Olivia Cattan d’intervenir et de présenter son association Paroles de Femmes. « Nous l’avons créée en 2006, car on s’est aperçu que les droits des femmes n’évoluaient pas assez vite. En matière d’hébergement, c’est difficile pour une maman seule d’obtenir quelque chose. Et elles ne sont prioritaires même avec un enfant handicapé », explique cette ancienne journaliste. « On s’occupe surtout de femmes en situation précaire (SDF, familles monoparentales). Ce que je demanderai au prochain maire, c’est qu‘il crée plus d’espaces afin d’héberger ces personnes. » Et de conclure : « On se bat pour défendre le droit des femmes, lutter contre les violences, les discriminations et la précarité. Nous sommes basées à Courbevoie et joignable à n’importe quel moment »
Quels sont les recours possibles pour informer la population en matière d’information locale ?, questionne Olivier Corredo. Yassine Bouzrou cite l’exemple de la Ville de Paris qui a mis en place un partenariat avec le barreau de Paris, avec des permanences dans chaque mairie d’arrondissement, ce qui permet aux habitants de pouvoir bénéficier d’un avocat gratuitement.
En tant qu’ancien habitant de la ville, cet avocat regrette qu’un partenariat de ce type n’existe pas à Courbevoie : « Il serait utile d’avoir un partenariat de ce type ici, avec les problématiques actuelles de plus en plus complexes. D’autant que les gens se laissent beaucoup faire. En France, on ne consulte pas beaucoup les avocats, il y en a plus en Italie ou en Allemagne ». Il défend donc l’idée d’un partenariat de ce type. « Grâce à ce projet, les gens pourraient beaucoup mieux se défendre. J’espère que si Arash Derambarsh est élu ici, il mettra en place un tel partenariat à Courbevoie. »
Olivier Coredo oriente le débat vers la petite enfance et se tourne vers Cécile Bianconi, responsable commerciale chez Kids up, qui revient sur le concept des crèches inter-entreprises. « On donne la possibilité aux entreprises de réserver des places pour leurs enfants car c’est la parcours du combattant, notamment en Ile-de-France. Votre employeur peut vous réserver une place près de votre domicile. Concilier vie professionnelle et vie privée devient de plus en plus compliqué, notamment quand on est jeune maman. L’entreprise a tout intérêt à s’investir dans ces crèches, c’est un gain de productivité et de coût ».
Elle ajoute que ces crèches fonctionnent comme celles du secteur public, sauf qu’elles ouvrent plus tôt et ferment plus tard. Elle en profite pour rappeler les conditions de création d’une crèche : « Investir dans une structure municipale, mais cela coute cher. L’entreprise réserve des places, c’est souple et elle s’engage sur quatre ans. Enfin on peut mettre les crèches municipales en DSP (délégation de service public) en se déchargeant de la gestion de celles-ci ».
Un manque de personnel qualifié et d’écoles
Cécile Bianconi rappelle le besoin urgent en matière de personnelqualifié : « On manque de personnels, d’écoles pour former ces gens, depuis l’arrivée de ce prestataire, cela explique ces « turn-over » dans les crèches publiques vers le privé ». Elle milite pour une véritable fidélisation du personnel des crèches afin d’éviter un maximum de turn-over pour le bien-être des enfants.
Olivier Coredo questionne Olivia Cattan : que faites-vous en matière de placement en crèches ? « On ne peut pas intervenir là-dessus, sauf quelques solutions via nos réseaux », explique Olivia Cattan. Avant de poursuivre : « On a déjà beaucoup de problèmes à régler. Et cela fait partie aussi de nos combats. Ce n’est pas normal que les femmes renoncent souvent à leur carrière pour leurs enfants à cause d’une histoire de crèches ! »
Cécile Bianconi tient à préciser un point concernant les enfants atteints de handicap : « Les parents sont souvent isolés face à ces problèmes, on les accueille chez Kids’up, mais ça n’est pas le cas dans toutes les structures ».
Olivia Cattan tient à préciser que les haltes-garderies refusent les enfants handicapés à Courbevoie. Elle raconte son expérience d’avoir essayé de placer des enfants handicapés dans des haltes-garderies, on lui a répondu que la place de ces enfants était dans des hôpitaux de jours. « Les établissements scolaires le font avec des auxiliaires de vie, ce qui est le cas pour mon fils. J’ai dû mettre ma carrière de journaliste de côté, et cela c’est à Courbevoie ! »
« Les améliorations apportées au stationnement se limitent souvent à l’amélioration des recettes, pas de l’offre »
Olivier Coredo aborde la question du stationnement et se tourne vers le dernier invité, Cyril Hersch afin qu’il parle de sa start-up, Apila.
Cyril Hersch en profite pour raconter une anecdote au sujet de cette application disponible sur smartphones, première solution multiplateforme et en temps réel de stationnement intelligent. « J’étais en train de changer de voie professionnelle et suis arrivé en retard au mariage de mon cousin, alors que j’étais porteur des alliances ! »
Ce jeune entrepreneur en est donc venu à s’interroger à la question du stationnement et s’est aperçu que toutes les technologies développées portaient sur l’augmentation des recettes, et non sur le client. Il s’est donc intéressé à ce qui pouvait marcher dans ce domaine. Cyril Hersch est parti de deux constats : « Je me suis aperçu qu’une place de stationnement restait libre moins d’une minute et que 2 % des places de stationnement étaient libres à un instant T ».
Cette start-up parrainée par la Mairie de Paris est en phase béta. Une nouvelle version verra le jour pour Smartphones et GPS : elle permettra de localiser les places bientôt disponibles et orientera en temps réel les personnes cherchant à se garer. Cyril Hersch voit cela comme une véritable place de marché. Il veut jouer un véritable rôle d’intégrateur, son application permettra de concilier l’offre et la demande et d’être un véritable outil de mobilité. « Nous travaillons sur un algorithme qui permettra de savoir qu’une place va bientôt se libérer, avant même que cela soit fait, et sans intervention humaine », ajoute le chef d’entreprise. 60 000 personnes utilisent déjà cette application, concentrées en majorité en région parisienne.
« Manque de parkings résidentiels »
Quels sont les points à améliorer à Courbevoie en matière de stationnement ? questionne Olivier Coredo. « Les PV rapportent 300 000 euros à la ville chaque année », précise Olivier Coredo. Et de préciser : « La mairie peut-elle se permettre de perdre cette somme ? Nous pouvons investir cet argent autrement »
Pour ce journaliste, la ville manque de parkings résidentiels. Il voit l’application Apila d’un bon œil, mais de manière ponctuelle. « Les gens ont besoin de leur voiture. Il y a des friches vers la frontière de Bois-Colombes, il faudrait y réfléchir car on n’a pas beaucoup de solutions. »
Qu’en est-il alors d’un point de vue culturel dans la ville ? « Nous avons un bon espace culturel avec l’espace Carpeaux où la programmation est de qualité », renchérit Jeremy Brouillaud avant d’émettre un doute sur l’Espace loisirs qui va être construit juste en face : « Cela va créer un doublon et une concentration sur un même site alors que la place foncière manque ».
Arash Derambarsh prend la parole à son tour : « On a une problématique pour chacun d’entre nous, chacun souhaite un service en fonction de son vécu ». Il regrette que tout soit privatisé dans cette ville, notamment pour aller courir au stade ou jouer au football. « La plupart de mes amis vont au restaurant par manque de temps : pourquoi ne pas mettre en place un service de livraisons à domicile et un véritable service d’aides à la personne, comme le repassage pour les personnes âgées ? » questionne Arash Derambarsh avant de poursuivre. « Cette question, ça n’est pas une question de droite ou de gauche. Les services à la personne au 21e siècle doivent simplifier la vie des habitants. Cela doit être un atout pour permettre aux citoyens de se concentrer sur l’essentiel ». « Et cela peut être créateur d’emplois », ajoute la naturopathe Céline Touati dans la salle.
Olivier Coredo questionne une mère de famille sur ce qui manque dans la ville ? « Il manque tout, nous n’avons pas de places en crèche, pas de places pour les activités sportives », répond désabusée cette mère de famille.
« Comment voyez-vous la question de l’électro-mobilité ? », questionne un ancien habitant de la ville. Arash Derambarsh explique que c’est une solution d’avenir, écologique, mais regrette le manque de bornes. Il plaide pour son développement, mais cela ne doit pas être seulement impulsé par les villes mais aussi de manière nationale.
En ce qui concerne les parkings des entreprises du secteur de La Défense, pourquoi ne pas faire un partenariat pour avoir accès à ces parkings, notamment le soir ?, questionne Céline Touati.
Arash Derambarsh laisse la parole à un ancien adjoint au maire de la ville (élu 19 ans), Jacques Fratellia. « Ca se fait dans certaines villes, les soirs et le week-end, mais pas ici ». Il souligne qu’à La Garenne-Colombes, ville moins riche que Courbevoie, « ils ont mis en place un double stationnement en surface ». Cet ancien élu regrette qu’il n’y ait pas de places réservées aux motos et deux roues et préconise « de doubler les places en surface sans dépenser un sou ».
Jacques Fratellia profite du moment pour mettre en évidence le prix de certains HLM, aussi chers que le privé. Il se prononce pour une vraie politique du logement prioritaire pour les habitants de la ville. « Il faut d’abord reloger nos habitants, car certains vivent dans 9 m2 ! » Puis il questionne la salle : « Combien y a-t-il d’enfants à garder à Courbevoie ? 900, donc il y a une forte demande ! »
Il a créé la Fondation Anne Marie Riviere, basée à Versailles, pour aider les personnes âgées avec des services d’aide à domicile et insiste sur la nécessité d’une vraie politique intergénérationnelle. Cécile Bianconi milite aussi en ce sens : « On fait cela dans nos crèches, avec des partenariats avec les maisons, car on a tout à apprendre de ces personnes », explique-t-elle.
Yassine Bouzrou tient à répondre à la mère de famille courbevoisienne qui se plaignait du manque d’activités à Courbevoie. « Il y en avait plus avec la PAJ (permanence accueil jeune), et tout le monde, pour une somme modique, pouvait faire des activités comme la moto ou le ski. Cela permettait à beaucoup de jeunes en difficultés d’avoir accès à des loisirs » Il regrette que cela n’existe plus et ajoute que ce manque d’activités pour les jeunes puisse favoriser certains actes de délinquance.
« Pourquoi privatiser des services comme les crèches ? », regrette une habitante. « Cela donne des avantages, c’est souple et cela coûte beaucoup moins d’argent », répond Cecile Bianconi. « Cela coûte 1 million d’euros », précise Jacques Fratellia, qui se prononce dans le sens d’une collaboration avec le privé.
Existe-t-il des recours concernant l’attribution d’un logement social ?, questionne Olivier Coredo. L’avocat Yassine Bouzrou précise qu’il n’y pas de recours, car cela concerne le domaine administratif même quand il y a des irrégularités comme le cas de Frigide Barjot. « Le problème, à mon sens, est de construire encore plus de logement social. »
Arash Derambarsh suggère des projets de formation continue pour les personnes âgées, notamment pour favoriser l’intergénérationnel.
Et pour les jeunes, de mettre en place une plateforme numérique de recherche d’emplois « C’est l’information qui doit venir vers nous, il faut arrêter avec ces forums de l’emploi qui ne servent à rien ! »
Il milite depuis longtemps pour le numérique, véritable vecteur d’emplois et d’informations.
Arash Derambarsh conclut ce débat : « Le prochain aura lieu le samedi 28 septembre sur l’éducation. D’ici là, bonnes vacances ! ».
Vous pouvez retrouver toute ces informations via twitter (@Courbevoie30)
remerciements : Sofien Murat (rédaction) et Cyrus Atory (photos)
Le Figaro (29 et 30 juin 2013) – Un éditeur en politique !
L’éditeur Arash Derambarsh (Cherche Midi), qui compte se présenter à Courbevoie en 2014, se dit certain que l’avenir du politique se trouve dans les réseaux sociaux. Il organise des réunions et des débats (la prochaine ce samedi, à 15h30) dans le cadre de son club, Courbevoie 3.0. Son ambition est de faire se rencontrer citoyens et personnalités issues de la politique et de l’entreprise pour imaginer ensemble la «smart city» de demain.
Je voulais rendre hommage à un Monsieur, qui œuvre de longue date dans la ville de Courbevoie : Jean-Luc Brusson. Après de bons et loyaux services, il part à la retraite.
Jean-Luc Brusson a été enseignant et directeur d’école.
Il arrive à Courbevoie en 1990 en tant que maître d’école à l’école Rouget de Lisle. Il y enseigne jusqu’en 1992. Il rejoint ensuite l’école maternelle Les Vannettes en 1992 en tant que directeur. En 1994, il dirige l’école maternelle Aristide Briand jusqu’en 1999. Et enfin, il rejoint l’école Jean de la Bruyère en 1999 pour achever sa mission en juin 2013.
A travers Jean-Luc Brusson, c’est une époque qui se tourne et une autre page qui doit s’écrire.
Jean-Luc Brusson a été au service des enfants. Il a créé du transfert de savoir à de nombreuses générations.
C’est si rare de se mettre au service des autres sans appât du gain, sans intérêt matérialiste.
A travers Jean-Luc Brusson, j’ai une pensée pour ces enseignants, ces directeurs d’école, ces anonymes qui bâtissent les nations de demain. Celles qui donnent du Sens. Celles qui hissent l’être humain vers le haut, qui valorisent et éclairent. Celles qui donnent de la générosité.
Jean-Luc Brusson est dans la lignée d’un Condorcet qui disait que « Toute société qui n’est pas éclairée par les philosophes est trompée par des charlatans ».
Dans un monde qui bouge, dans cette période révolutionnaire sur tous les plans, nous avons besoin plus que jamais de ce genre d’enseignant et de directeur, proche des élèves et des parents.
C’est pourquoi, je voudrais te rendre hommage cher Jean-Luc. J’ai une pensée pour ton épouse, Marina, et tes enfants, Caroline et Stan (mon ami d’enfance).
Après de si bons et loyaux services, tu gagnes enfin ta liberté.
Merci pour tout Jean-Luc.
Arash Derambarsh
Éric Clément (mon maître d’école en CM1 à l’école André Malraux), Arash Derambarsh et Jean-Luc Brusson.
Je tenais à féliciter chaleureusement notre équipe sénior de Courbevoie Sports Football qui vient de décrocher sa montée en Ligue Promotion d’Honneur.
Bravo à nos techniciens Kerda Aouga,
Sylvain Bakayoko, Mourad Abderrahmani et Rodrigue Deudjui.
Bravo surtout aux joueurs qui sont allés chercher cette belle récompense.
La saison prochaine sera passionnante.
Arash Derambarsh
Rétablir la confiance en politique : pour un cocktail de pédagogie et d’imagination
Comment réconcilier les Français avec leur classe politique? Cette question semble devenue un marronnier du débat public tant les éditorialistes ne cessent de marteler que nos concitoyens seraient dorénavant convaincus que nos dirigeants ne peuvent rien faire pour améliorer leur quotidien. Difficultés du gouvernement à obtenir des résultats immédiats dans un contexte de crise économique et financière persistante, consternation devant le psychodrame qu’avait représenté la bataille Copé-Fillon pour la présidence de l’UMP et les multiples irrégularités dans la primaire parisienne ayant désigné Nathalie Kosciusko-Morizet, multiplication des affaires (Cahuzac, Sarkozy, Guéant, Lagarde…) … de toute évidence, le climat est lourd et peu propice à la confiance. Face à une majorité qui déçoit une partie de ses électeurs et une opposition incapable de désigner un chef et se vautrant de plus en plus dans la radicalisation quitte à cautionner des violences – comme ce fut le cas lors des déplorables manifestations contre le mariage pour tous-, il y a fort à craindre qu’à la traditionnelle montée de l’abstention que l’on retrouve à chaque élection intermédiaire, nous assistions encore lors des prochains scrutins à une nouvelle montée des populismes. Il n’y a pourtant pas de fatalité à voir se creuser le fossé entre les Français et leurs dirigeants.
Mais pour cela, alors que son autorité est contestée et son honnêteté toujours sujette à caution, il faut que le politique démontre qu’il peut être en mesure de changer les choses. Les Français sont las des grands slogans type « changer la vie » et attendent des actes concrets. C’est en particulier le cas des plus jeunes d’entre eux qui dans leur grande majorité avaient voté lors des dernières présidentielles pour François Hollande et qui attendent aujourd’hui impatiemment de voir traduit dans les faits son désir de mettre la jeunesse au cœur de son quinquennat. Cela, le Président l’a bien compris. En faisant preuve de pédagogie et de ce que Pierre Mendès France appelait l' »éthique de vérité », celui-ci a montré qu’il ne voulait pas se payer de mots et surtout ne pas mentir aux Français. Conscient que la décrédibilisation du politique était intimement liée à sa démagogie, il a délibérément choisi de limiter les promesses pour mieux éviter les inévitables désillusions. Reste à savoir si cette attitude sera récompensée plus tard dans les urnes au moment où son impopularité tient davantage à l’impatience des Français de voir des résultats qu’au rejet de sa méthode de gouvernance. Ce sentiment de méfiance semble, en revanche, épargner les élus locaux. Dans toutes les études, le maire reste l’élu auxquels les citoyens accordent le plus leur confiance et dont ils ont le sentiment d’être le plus proches. C’est vrai pour les petites villes mais pas seulement. La multiplication des compte-rendus de mandat de Bertrand Delanoë depuis douze ans pour expliquer sa politique aux Parisiennes et aux Parisiens ainsi que l’accroissement des organismes de démocratie locale dans la capitale ont été de toute évidence des marqueurs forts de son action. Anne Hidalgo qui devrait, en toute logique, lui succéder ne s’y est pas trompé en choisissant, elle aussi, dès son entrée en campagne de donner la parole aux citoyens en mettant en place l’association « Oser Paris » ouverte à tous les habitants de la capitale souhaitant contribuer à nourrir son projet. Faire le pari de la curiosité et de l’intelligence des Français, c’est ce qu’avait fait aussi depuis des années Manuel Valls qui, lorsqu’il était encore Député-Maire d’Evry avait lancé dans sa ville « Les rendez-vous de l’éthique » permettant aux habitants de rencontrer et d’interpeller les personnalités politiques ou issues de la société civile faisant l’actualité. Cette formule a été reprise ici ou là. En y apportant parfois quelques touches de modernité, révolution numérique oblige. C’est ainsi que depuis plusieurs mois Arash Derambarsh, convaincu que l’avenir du politique se jouera également dans les systèmes de collaborations sur la toile, organise des réunions et de débats pour son club « Courbevoie 3.0 » dont l’ambition est de faire interagir les citoyens avec des personnalités qui ont chacun une légitimité dans leur domaine respectif – qu’il s’agisse du monde politique ou de celui de l’entreprise- pour imaginer ensemble la « smart city » de demain.
Ce genre de bonnes pratiques pour favoriser l’expression du peuple ne doit pas relever de l’exception. Améliorer la relation du citoyen à ses élus est aujourd’hui une obligation pour éviter demain de bien mauvaises surprises. Le cocktail pour y parvenir n’est pas si compliqué : faire preuve de pédagogie, dire la vérité aux Français, leur présenter un cap, ne pas avoir peur de l’innovation et de leur parole mais au contraire l’accueillir pour nourrir l’action publique et surtout faire preuve d’imagination car hier comme aujourd’hui la résignation ne pourra que nourrir celles et ceux qui, patiemment, attendent leur heure pour abîmer notre modèle républicain.
Arash Derambarsh et le Club Courbevoie 3.0 développent les outils de la démocratie participative à Courbevoie
On 19 mai 2013
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Arash Derambarsh et le Club « Courbevoie 3.0 » |
Information et communication locales : des outils de démocratie participative
Nouvelle édition du club Courbevoie3.0, fondé par Arash Derambarsh, le lundi 13 mai dernier au restaurant Paparotti de Courbevoie. Une centaine de personnes s’étaient déplacées pour cette nouvelle réunion, sur le thème de l’information et de la communication locale.
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Arash Derambarsh et le Club « Courbevoie 3.0 » |
Arash Derambarsh ouvre les débats : « Ce club, c’est le vôtre. Chaque mois, nous invitons des personnalités prestigieuses pour débattre avec les citoyens autour de thématiques variées comme la santé, le numérique, l’entrepreunariat, l’emploi, l’éducation,… » Le président du club revient sur la notion de 3.0 : « Nous voulons mettre en place une interactivité. Le citoyen exige de la transparence et de l’information car le monde d’aujourd’hui va très vite, il faut avoir les outils pour s’épanouir. » Et de lancer le débat du soir : communiquer et informer, ce qu’une ville doit faire.
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Christophe Grébert, David Lacombled, Arash Derambarsh, Christophe Ginisty et Stéphane Boukris |
Informer et communiquer
Après la présentation des intervenants, Christophe Ginisty revient sur la différence entre les notions d’information et de communication. « L’information est une matière première, il faut aller la chercher, et pour cela nous avons des journalistes. » Alors que la communication ne signifie pas forcément informer, mais transmettre l’information dans le but de changer les mentalités, d’influencer.
C’est ensuite Christophe Grébert qui prend la parole : cet élu local à Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, revient sur son expérience de blog et explique les besoins du citoyen en matière d’information locale : « Cela fait 16 ans que j’ai créé ce blog car je n’avais pas les informations dont j’avais besoin. Le seul moyen dont je disposais était le journal de la ville, qui était un véritable outil de propagande. » Ce qui l’a donc conduit à créer monputeaux.com, blog d’informations locales sur sa commune. « Le maire a été très contrarié qu’un habitant puisse ainsi contester », avoue ce blogueur, très attaché à sa ville.
Il rappelle qu’aujourd’hui tous les citoyens peuvent prendre la parole et transmettre une information. Selon lui, ce site est un engagement citoyen, qui lui a permis de se présenter dans sa ville en 2004 puis d’obtenir 25 % de voix. Pour Christophe Grébert, l’outil internet permet de passer de la communication à la participation pour le citoyen. C’est un véritable apport pour la démocratie locale, en faisant participer la population aux projets municipaux.
Doit-on comprendre que le maire de Courbevoie (Jacques Kossowski) s’oppose à cela ? « Oui et non », avant de donner l’exemple des conseils de quartiers : « Sur 21 membres, 16 sont nommés par le maire ». Et d’aller plus loin : « Le site de Courbevoie a obtenu en 2010 le label Ville Internet @@@, alors que l’on ne peut pas encore y faire toutes les démarches administratives ». Et il poursuit : « 105 personnes seulement suivent la ville sur Twitter, c’est trop peu pour une ville de 90 000 habitants ! » Il regrette aussi que l’on ne trouve qu’un récapitulatif des décisions des conseils municipaux et milite pour l’utilisation de la vidéo au sein de ces conseils afin de mieux en rendre compte au citoyen.
Bruno Azria, avocat au barreau de Paris et membre du Club Courbevoie 3.0, rappelle les différentes obligations légales d’une mairie. Un projet de loi est en préparation par le gouvernement afin de rendre toutes les données publiques, par exemple les données financières d’une mairie, disponibles et accessibles, dans le but d’affirmer la gratuité de l’information, explique cet avocat au barreau de Paris.
En ce qui concerne les permis de construire, la mairie a une obligation d’affichage public et de publication. Bruno Azria explique que, pour les marchés publics, les appels d’offres sont soumis à différents seuils :
– de 0 à 15 000 euros, la mairie n’a aucune obligation de publication ;
– entre 15 000 et 130 000 euros, elle peut choisir elle même quel média utiliser ;
– au dessus de 130 000 euros, la publication au Journal officiel des marchés publics est obligatoire.
Or, le citoyen ne peut consulter que ce dernier.
Dans la salle, Céline Touati tient à raconter une anecdote. Cette naturopathe de Courbevoie est venue consulter un permis de construire : « On m’a demandé 30 euros pour le coût des photocopies », affirme-t-elle amusée.
« Nous ne sommes pas informés de ce que l’on fait de notre argent. Il faut changer ces mentalités, on doit vous rendre des comptes », ajoute Arash Derambarsh avant de questionner le public sur les autres enjeux de l’information et de la communication locales. Il cite l’exemple du numérique : « La plupart sont venus ce soir par le numérique. Il faut donc y former les gens, car l’administration ne doit plus être un problème mais une solution simple ».
« Simplifier la vie des citoyens afin de la rendre plus idéal ».
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Arash Derambarsh et le Club « Courbevoie 3.0 » |
C’est au tour de David Lacombled d’intervenir. Il a écrit un ouvrage Digital Citizen où il aborde les enjeux liés au numérique. « Quand Arash parle de fracture numérique, il a raison : l’ambition d’une ville passe par là. » L’auteur insiste sur l’utilité du numérique pour une commune : « On peut signaler un dysfonctionnement dans la ville ». Il poursuit en citant l’exemple de la ville d’Amiens : « Elle a fait un jeu interactif pour la création de sa nouvelle piscine ». Avant de poursuivre : « Le numérique permet une instantanéité directe. Grâce à cela, vous verrez votre ville, avant, pendant et après… »
Peut-on parler de fossé numérique entre les communes ? David Lacombled réfute l’idée de ville « tout numérique », mais parle de « simplifier la vie des citoyens afin de la rendre plus idéale ».
« Qui doit donner l’impulsion ? », questionne Olivier Corredo, qui anime les débats. « La législation arrivera toujours après la technologie », regrette David Lacombled alors que c’est une réalité économique importante : il donne l’exemple du poids économique d’Apple qui représente le PIB de l’Autriche.
C’est au tour de Stéphane Boukris, créateur de Going to Digital et de L’Express Ventures, d’intervenir : ses sociétés investissent de l’argent dans des jeunes start-up pour leur donner de la visibilité. « N’importe où où vous vous trouvez, vous pouvez, grâce à internet, faire des choses pour votre ville ! » À l’instar de David Lacombled et d’Arash Derambarh, il insiste sur l’idée de « simplifier la vie du citoyen ». Et rappelle que le président Obama à pris un décret pour libérer l’Open Data
Ce créateur de start-up précise que « nous avons des ingénieurs spécialistes pour cela en France». Et de poursuivre : « On peut créer une application d’idées et la lancer après sur le net ». Il cite l’exemple du concours lancé par la Sncf et la Ratp moovingthecity(25 000 euros sont à gagner) : « En utilisant leurs données, vous pouvez développer un site web, une application et ainsi participer à l’amélioration de la vie des usagers des transports parisiens ».
Mais pourquoi payer pour une information gratuite ?, questionne la salle. Arash Derambarsh répond : « Si voulez que ce soit gratuit, il faut que ce soit nos politiques qui le fassent ». Et de rappeler l’exemple de Jean-Claude Decaux : « La commune délègue ces panneaux à l’entreprise ».
Dans la salle, Anne-Sophie Bordry, ex-directrice Facebook des affaires publiques en France et en Europe du Sud, tient à préciser : « La police nationale intègre déjà les données des personnes via les réseaux sociaux ».
« Ça ne me dérange pas du tout s’il faut payer pour cela, du moment que ce sont des entreprises européennes ou françaises qui le mettent en place, rétorque David Lacombled. Si on ne le fait pas, c’est Google qui le fera et on risque de se retrouver en situation de monopole ! »
« Les élus doivent-ils prendre conscience de cela ? », questionne Olivier Corredo. En 2007, Christophe Ginisty a créé en ce sens une association, Renaissance numérique, afin d’alerter les candidats à l’élection présidentielle et de faire de la France un pays numérique. « Beaucoup d’élus l’utilisent surtout pour un usage commercial, notamment avec les entreprises, et pas au service du citoyen. » La Ville d’Issy-les-Moulineaux est citée en exemple par Christophe Ginisty. « Les maires, après avoir voulu attirer les entreprises pour payer différentes taxes, devraient s’intéresser davantage aux citoyens afin de lutter contre la fracture numérique ».
La libération des données est-elle une bonne idée alors ? « Libérer les données, c’est bien mais il faut les chercher, les indexer, pour le que le citoyen s’y retrouve car sinon, il n’y comprendra rien », rajoute Christophe Ginisty.
« Avez-vous déjà assisté à un conseil municipal ? », demande Arash Derambarsh à la salle. Peu de personnes présentes y ont participé. Le président du Club propose de filmer les conseils municipaux pour y apporter de l’interactivité. « On se doit d’être informé et de donner une opinion qui compte », rajoute-t-il.
David Lacombled donne l’exemple de la crise économique au Canada dans les années 1990. Face à cette situation, le gouvernement fédéral a publié toutes les dépenses des ministères sur internet. « Les dépenses ont baissé de 20 %, précise David Lacombled. « Faites cela ici, et vous verrez que votre feuille d’impôts diminuera d’autant ».
Mise en garde contre le tout numérique
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Arash Derambarsh et ses invités |
« On ne peut pas compter que sur le privé et le législateur, ajoute Christophe Grébert. Il faut passer par les associations, comme le club fondé par Arash. J’ai proposé dans mon programme de créer une école numérique, où l’on pourra se former. Et que toutes les familles en HLM aient accès à un ordinateur ». Il met aussi en garde contre le « tout numérique », et donne l’exemple de la déclaration d’impôts :« Vous avez plus de temps sur internet et là, c’est un danger, car ça crée des inégalités ».
Stéphane Boukris rappelle les vertus de twitter qui permet de pouvoir informer de manière à la fois descendante – la municipalité peut communiquer avec vous – et montante – on peut informer sa ville sur un événement important.
Arash Derambarsh met en évidence une citation de Condorcet : « Toute société qui n’est pas éclairée par des philosophes est trompée par des charlatans ». À l’instar de Stéphane Boukris, il milite pour l’utilisation de twitter, véritable outil d’interactivité.
Après le débat, les gens dans la salle ont pu s’exprimer et poser les questions aux différents intervenants.
« Au-delà de la fracture numérique, n’y a-t-il pas une fracture d’âge ? », questionne un habitant de la ville. La génération Y, c’est-à-dire celle née dans le numérique, ne se rend pas compte de la puissance de l’outil, répond Christophe Genisty. Et de donner à son tour un exemple : « Un jour, lorsque je militais pour le numérique avec un élu, il a appelé son fils pour qu’il lui explique certaines choses ».
« C’est une question d’envie, tient à ajouter David Lacombled. Tout le monde doit tomber de son piédestal ».
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Débat avec le public Les enjeux du numérique |
Selon Christophe Grébert, le numérique permettra de passer à une véritable démocratie. « Il y aura un véritable système de collaboration, on aura moins besoin des élus et cela créera des tensions… Voilà pourquoi les jeunes ne sont plus en phase avec la politique. » Et de poursuivre : « Nous avons affaire à de véritables dinosaures, c’est au niveau des quartiers que nous devons donner l’impulsion ».
Anne-Sophie Bordry rappelle que le numérique peut bouleverser l’autorité en place : « Cela s’est vu notamment dans les révolutions arabes ».
Arash Derambarsh émet l’idée de créer une télévision locale où chacun pourrait intervenir : « On ne valorise pas assez les gens, il faut positiver ».
Dans la salle, Samuel Paccoud demande si on peut enregistrer les conseils municipaux. Christophe Grébert répond que c’est tout à fait possible : « Le droit à l’image n’existe pas pour un élu dans l’exercice de ses fonctions. Cela rendrait les débats plus transparents ».
Pour David Lacombled, « il faut mettre le citoyen en éclaireur et lui apporter plusieurs sources d’informations différentes ». Améliorer l’information sans la manipuler et la rendre concrète afin d’améliorer le bien-être de tous dans un souci de transparence.
On l’aura compris : l’information locale représente un vrai enjeu et peut donner un nouveau souffle à la démocratie. En concluant cette séance, Arash Derambarsh a remercié les participants et donné rendez-vous le jeudi 27 juin pour une nouvelle édition.
– Merci à Sofien Murat pour la rédaction de ce compte-rendu.
– Merci à Cyrus Atory, Aymeric Gobert et Jérémy Brouillaud pour les photos.
Courbevoie 3.0 – Débat lundi 13 mai 2013 : « »Comment améliorer la communication et l’information à Courbevoie ? »
On 7 mai 2013
« Comment améliorer la communication et l’information à Courbevoie ? »
La réunion-débat se déroulera le lundi 13 mai 2013 de 19h15 à 21h30 au Restaurant Paparotti (91, Boulevard de la Mission Marchand 92400 Courbevoie) – Au Faubourg de l’Arche – Courbevoie
Restaurant Paparotti – 01 49 97 77 52 91, Boulevard de la Mission Marchand 92400 Courbevoie Au Faubourg de l’Arche Parking à disposition Transport le plus proche
Metro – Ligne 1 (Grande Arche)
Tram – T2 (Les Fauvelles)
Bus – ligne 262, 73, 176 (Les Fauvelles)
David Lacombled est le Directeur délégué à la stratégie de contenus du groupe d’Orange.
A ce titre, il initie et orchestre, actuellement, un modèle ouvert de distribution du livre numérique au sein d’un consortium MO3T réunissant 18 acteurs majeurs du monde des télécommunications, de l’édition et de la librairie. Il est également co-directeur de l’Observatoire Orange-Terrafemina avec l’AFP des tendances du numériques.
Il vient de publier aux éditions Plon le livre « Digital Citizen » (Manifeste pour une citoyenneté numérique).
Christophe Grébert
Journaliste, Christophe Grébert anime depuis 2002 le blog MonPuteaux.com, qui couvre l’actualité de la ville de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine.
MonPuteaux popularise le blog local ou dit citoyen, révélant plusieurs affaires et faisant l’objet à la suite de cela de plusieurs plaintes de la part du maire.
En 2008, il se présente à l’élection municipale. Sa liste « Puteaux Ensemble » rassemble 25% des voix.
Il siège depuis au conseil municipal et sera à nouveau candidat en mars 2014. Christophe Grébert est adhérent du Modem.
Christophe Ginisty
Christophe Ginisty a été élu Pésident de l’International Public Relations Association en 2013. Citoyen engagé, il a milité au sein de plusieurs associations (Renaissance Numérique, Club Sénat,…) pour lutter contre la fracture numérique et il a créé et présidé l’association Internet sans frontières de 2008 à 2011.
Engagé politiquement au sein du Mouvement Démocrate de 2007 à 2009, élu au Conseil National, il a été candidat aux élections législatives dans les Hauts de Seine, aux municipales de 2008 à Issy-les-Moulineaux puis aux Européennes de 2009 sur la liste du MoDem en Ile de France. Il a démissionné du Mouvement Démocrate en octobre 2009 pour protester contre la gouvernance et la stratégie politique de François Bayrou.
Il a publié en 2010 un essai sur l’impact de la révolution numérique sur la société civile et la politique, Allons, enfants de l’Internet ! (Editions Diateino).
Jean-Philippe Elie
Titulaire d’un DESS en droit du travail et ressources humaines, Jean-Philippe Elie habite à Courbevoie depuis plus de dix ans. Il est journaliste en presse écrite depuis dix-sept ans. En tant que rédacteur en chef, il a notamment dirigé plusieurs magazines dans les domaines des nouvelles technologies, de l’éducation, du monde de l’entreprise et de l’information généraliste. Il s’intéresse également aux problématiques de défense et sécurité internationales.
En tant qu’auteur, j’ai publié – entre autres – les ouvrages Tout sur les outils Google et Tout sur les e-outils pour les TPE-PME (Dunod, 2008), ainsi que Le Droit du travail pour les nuls (First Éditions, 2011).
Stéphane Boukris
Stéphane Boukris est un entrepreneur et le fondateur de l’Express Ventures. Après des études à l’Essec, l’ESCP (MSIE) et une année dans la Silicon Valley, Stéphane pour laquelle il est lauréat de la BFM Académie 2008. Après des coups de buzz-marketing notables, Stéphane prend la direction de filiales au sein du groupe Rentabiliweb (100M€ de CA), tout en accompagnant des start-ups telles que 2HeuresAvant qui est primée par la FEVAD comme meilleure innovation en 2010. Après un passage dans la production de comédies musicales (Robin des Bois 2013), Stéphane fonde Going To Digital, orgranisme de formation dans les métiers du digital leader sur son secteur et continue d’accompagner de jeunes entreprises (notamment l’agence Snake Interactive).
Arash Derambarsh dénonce le système OPHLM à… par Arash_Derambarsh
– Un employé de la mairie aurait promis des logements à des personnes en difficulté en échange d’argent.
La mairie de Courbevoie a convoqué l’agent en conseil de discipline d’ici un mois… Aucune sanction immédiate mais une simple mise à pied.
Il est soupçonné d’avoir profité de la situation de faiblesse de plusieurs personnes. Un employé de la mairie de Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, qui aurait réclamé de l’argent à des demandeurs de HLM a été mis à pied, a appris Europe 1.
Les victimes, en majorité des mères célibataires sans emploi, n’ont jamais bénéficié des logements promis.
Les victimes rencontrées par Europe 1 décrivent un homme qui leur parlait gentiment, « comme un père », et « qui semble connaître du monde ».
L’employé leur aurait réclamé jusqu’à 3.000 euros contre son aide pour obtenir un logement social plus rapidement.
« Il faut que je me ‘foute’ le feu ? » Dalo, mère célibataire de deux enfants, a donné de l’argent à cet employé. Mais juste après, l’homme disparait dans la nature et la jeune femme finit par comprendre qu’elle n’obtiendra pas l’aide promise. « Je suis allée à la mairie, ils m’ont dit qu’ils étaient au courant. Je suis fatiguée. Je leur ai dit : ‘je vais à l’Elysée, François Hollande il va me répondre, il va me donner à manger’. Ça fait un mois qu’on n’a pas mangé normalement, qu’on mange des céréales et du lait. Qu’est-ce que je dois faire ? Que je me ‘foute’ le feu ? », demande-t-elle, à bout d’espoir. La jeune femme a porté plainte et a décidé de se rendre à l’Elysée pour rencontrer le chef de l’Etat. Elle assure qu’elle n’en partira pas tant qu’elle ne l’aura pas vu.
Le député UMP de Boulogne-Billancourt, Thierry Solere, soutient le Club « Courbevoie 3.0 » et Arash Derambarsh à Courbevoie.
Tribune de Arash Derambarsh dans le journal Libération : « L’humour, nécessité républicaine »
On 8 avril 2013
Tribune de Arash Derambarsh dans le journal Libération : « L’humour, nécessité républicaine »
Par Arash Derambarsh, juriste et homme politique.
Depuis mon enfance, dans ma ville de Courbevoie, mes parents m’ont éduqué en se préoccupant de valeurs républicaines, comme le vivre-ensemble. Or, ce pacte républicain semble se fissurer dans notre pays.
«Je vois le monde comme je suis, je ne le vois pas comme il l’est». Cette citation de René Char prend toute sa dimension à notre époque. En effet, chacun s’amuse, au point de rire, selon son point de vue, son vécu, son expérience, ses croyances et selon son éducation. Nous ne rions pas de la même chose au premier abord.
Mais pendant longtemps, chacun faisait un effort de tolérance, de compréhension et d’ouverture d’esprit. Chacun faisait un pas en avant pour comprendre l’humour de l’autre. Il est vrai que ce travail sur le rire est plus difficile que sur la tristesse. En effet, quoi de plus consensuel que la tristesse ?
Nous pleurons pour les mêmes raisons : la mort, une maladie, un incident, un échec ou une séparation. Mais si nous pleurons pour les mêmes raisons, nous ne rions pas pour les mêmes choses. Le rire est clivant. Tout dépend où se situent l’arroseur et l’arrosé. «On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui» affirmait Pierre Desproges.
Contre les crispations, accepter la dérision
Notre époque confirme cette crispation. Les caricaturistes, les humoristes, les saltimbanques et les troubadours marchent sur de la porcelaine. Un procès en diffamation, en injure publique ou pire, en discrimination raciale n’est jamais loin. Or, n’ont-ils pas vocation à tout remettre en cause ? Le sacré (la mort, le crime, la religion et Dieu) ne peut-il pas être égratigné voire critiqué par un pamphlet ou une satire ?
Une civilisation qui ne peut rire du sacré glisse dangereusement vers un chemin d’intolérance et de haine. Il faut savoir prendre le recul nécessaire pour accepter les nuances. Et la nuance la plus pertinente ne peut prendre la forme que de l’humour. Cela exige une certaine culture, un certain savoir et accepter la dérision.
La vie est si courte qu’elle mérite de ne pas être prise au sérieux. Cela signifie qu’on peut être sérieux sans se prendre au sérieux. Toutefois, l’humour ne doit pas blesser ni heurter car il n’a pas vocation à se moquer méchamment. Toute la difficulté consiste donc à réveiller, choquer, provoquer sans jamais heurter ni blesser.
Ce bras de fer est et demeurera éternel.
Courbevoie 3.0 – Arash Derambarsh : salle comble pour le débat sur les séniors à Bécon les Bruyères
On 8 avril 2013
copyright : Cyrus Atory
copyright : Aymeric Gobert
C’est une centaine de personne qui s’est rendue à la quatrième édition du Club « Courbevoie – ville 3.0« .
La réunion-débat s’est déroulée le jeudi 28 mars 2013 au restaurant Don Luigi à Courbevoie, dans le quartier de Bécon les Bruyères. Au menu de ce rendez-vous mensuel : Les seniors, atouts de la jeunesse.
Avant d’échanger avec les différents intervenants, le président du club, Arash Derambarsh, rappelle les enjeux de ce club : « Courbevoie 3.0 est un club apolitique. Nous organisons une fois par mois dans les quatre coins de la ville de Courbevoie une réunion avec des intervenants qui ont une légitimité pour parler de sujets de société. Nous permettons aux gens de discuter et de converser, l’échange manquant cruellement aujourd’hui. Nous débattrons pendant trois-quarts d’heure sur les seniors. Cette thématique est une question majeure, la pierre angulaire même de notre société. L’intergénérationnel est essentiel. »
Le premier invité à prendre la parole est Philippe Nahon. Ce chef d’entreprise est investi de longue date dans la vie de la cité et dans la vie associative locale : « Je suis courbevoisien depuis plus de trente-cinq ans. Le problème des seniors est traité dans notre ville de différentes manières : sur le plan institutionnel, sur le plan municipal, et beaucoup sur le plan associatif. En France, le pays aux 400 000 normes, on a souvent tendance à vouloir légiférer. Je crains toujours que l’on normalise les seniors d’une manière ou d’une autre, une petite crainte qui s’est estompée ces dernières années. J’avais fait, en 2006, une étude pour un parti politique sur la fracture numérique intergénérationnelle. Je ne voyais pas bien comment elle allait se résorber ; au contraire, je la voyais probablement s’agrandir. Je dois dire, au fond, que les événements m’ont détrompé. Je sens que cette fracture numérique intergénérationnelle a tendance à décroître. »
Olivier Coredo, qui anime le débat, se tourne vers Olivier Cimelière : « Cette rupture numérique s’estompe-t-elle de plus en plus ? » Le président-fondateur de la société Heuristik Communication répond par l’affirmative : « Pendant longtemps à perdurer le mythe de seniors complétement à la rue en matière d’Internet et de réseaux sociaux. C’était un truc de geeks, de jeunes, d’ados, de bidouilleurs informaticiens… Bref, c’était réservé à des gens agiles d’esprit et les seniors en étaient exclus. Cela a été vrai pendant un temps parce que l’adoption des réseaux sociaux et d’Internet a été un peu plus long.
Aujourd’hui, on bat complétement en brèche cette image, c’est terminé. Les seniors sont une catégorie de la population très active et les dernières études que j’ai pu relever sur le sujet, tant aux États-Unis qu’en Europe ou en France, montrent que c’est la catégorie qui enregistre la plus grande progression. Il y a bien sûr un effet de rattrapage, mais si on creuse un peu plus loin, on s’aperçoit que non seulement ils sont présents mais aussi actifs.
Voici quelques chiffres pour mesurer ce rattrapage : en 2009, les 50-64 ans représentaient en gros 14 % des utilisateurs et les plus de 65 ans 2 %. Trois ans plus tard, les 50-64 ans étaient à 22 % et les plus de 65 ans à 7 %. C’est donc une très belle progression et en France on note que plus d’un internaute sur trois a plus de cinquante ans. »
Olivier Cimelière précise par ailleurs que 80 % des seniors se connectent tous les jours. Leur motivation principale, pour 80 % d’entre eux, est de conserver une vie sociale, afin de rester au contact de la vie de la cité et de la famille. Pour 37 %, Internet est également une source d’information, en rapport avec leur tranche d’âge : finances (pour ceux qui ont des placements), santé et loisirs (voyages, activités, hobbies). Cette information a une forte dominante sociale. Ce n’est pas de l’information pour soi, on recherche du contact avec d’autres homologues seniors partageant les mêmes centres d’intérêt.
Olivier Coredo donne ensuite la parole à Najwa El Haïté, proche conseillère de Manuel Valls à Évry et actuelle directrice des affaires publiques du groupe de protection sociale Klésia: « Je voudrais vous faire réagir, Najwa, par rapport à votre expérience sur Évry. Quelles initiatives ont été mises en place dans votre ville ? »
Avant de répondre à la question, Najwa El Haïté indique qu’elle vient d’assister à un colloque, à la Caisse des dépôts et consignations, sur la thématique de l’emploi des seniors et rappelle que dans certaines entreprises, un salarié est désormais considéré comme senior à partir de 35 ans, alors que jusqu’à présent les DRH admettaient communément qu’on était senior à partir de 45 ans. On est toujours le senior de quelqu’un…
« Comme vous l’avez rappelé, j’ai été directrice de cabinet adjointe en charge – entre autres – des seniors et de l’action sociale à Évry. Dans cette ville, les seniors ont toujours été considérés comme un véritable atout. Nous avons notamment conclu une convention avec une association très dynamique de personnes retraitées qui s’engagent dans le domaine culturel en sensibilisant les plus jeunes, notamment issus de familles qui éprouvent des difficultés sociales.
Quand on parle de retraités, on pense tout de suite en France – et c’est particulièrement français – aux retraités inactifs et improductifs. À Évry, j’ai vu des retraités particulièrement dynamiques qui ne demandaient qu’à être utiles à leur ville et qui s’engagent au quotidien auprès des jeunes et des moins jeunes sur le plan culturel et économique. »
copyright : Aymeric Gobert
Thierry Solère, député de Boulogne-Billancourt, prend à son tour la parole : « Arash, qui est un grand ami, m’a demandé de parler avec les uns les autres de ce sujet des seniors. Je reviens sur ce que vous venez de dire à l’instant. J’ai moi-même 41 ans et quand je suis arrivé à l’Assemblée nationale, je me suis rendu compte que nous étions cinq-six députés UMP dans les Hauts-de-Seine et que le plus jeune – à part moi – avait 65 ans. Et croyez-moi, quand vous avez 41 ans à l’Assemblée nationale, vous vous sentez super-gamin.
Au fond, qu’est-ce qu’un senior aujourd’hui ? Cela dépend vraiment de l’environnement dans lequel vous vous trouvez. En trente ou quarante ans, qu’est-ce qui s’est passé ? En matière d’emploi, lorsque vous regardez les spécificités de la France par rapport à l’Allemagne ou à l’Angleterre, à peine 50 % de nos 55-60 ans travaillent. Ce qui est incroyable ! Quand vous allez dans les autres pays européens, dans la même catégorie d’âges, vous avez un taux d’emploi de 70-75 %. »
Selon le député des Hauts-de-Seine, cela s’explique par le fait que les politiques publiques ont incité pendant des décennies aux pré-retraites et aux départs volontaires. Thierry Solère analyse la situation actuelle : « Je connais quelqu’un, cadre supérieur, qui est parti à 52 ans en pré-retraite. Il va très bien, il a 65 ans, cela fait déjà treize ans qu’il est en retraite, il a une espérance de vie de vingt ans devant lui.
Autre élément important, l’espérance de vie dans les pays développés a été bouleversée en quarante ou cinquante ans. Avoir 65 ou 70 ans aujourd’hui, cela n’a rien à voir avec 70 ans dans les années 60. Quand vous partiez en retraite vers 65 ans, vous aviez cinq ou six ans d’espérance de vie après votre retraite. Et encore, tout dépendait du déterminisme social. Dans les catégories les plus populaires, la durée de vie après la retraite, c’était souvent deux ou trois ans. Aujourd’hui, cela n’a plus rien à voir. »
Il rappelle qu’il y a un siècle, les enfants vivaient avec les parents. Le lien social était fondamentalement structuré autour de la famille. Les grands-parents apprenaient des choses aux petits-enfants et tout le monde habitait dans la même région. Aujourd’hui, on vit très longtemps et souvent en très bonne santé, mais éloigné de la famille. Thierry Solère croit beaucoup à la sphère associative. À Boulogne-Billancourt, les membres – avant tout masculins – d’une association apprennent les travaux manuels à de jeunes enfants. Ces personnes remplacent le grand-père qui, souvent, n’habite pas en Île-de-France. Cela permet un lien social.
Pour conclure son propos, il signale que le monde de la santé a beaucoup évolué, notamment en mettant en relation des personnes âgées et des jeunes. Dans le département des Hauts-de-Seine, une crèche a par exemple été installée à côté d’une maison de retraite : les personnes âges se retrouvent dans un environnement beaucoup plus gai et les enfants peuvent échanger avec elles. Rassembler tout le monde est une nécessité.
Relançant le débat sur le numérique, Philippe Nahon indique qu’il existe à Courbevoie une association de seniors (des informaticiens à la retraite) qui donnent des cours d’informatique à d’autres seniors, afin de réduire la fracture numérique. Olivier Cimelière en profite pour rappeler que Google est une fenêtre de savoirs pour tout le monde et que les seniors n’y échappent pas. Toutefois, il constate que, depuis deux-trois ans, de nombreuses initiatives se créent également dans le domaine des réseaux sociaux, qui sont de deux types : communautaires (entre seniors actifs ayant des hobbies et des activités en commun) ou d’entraide.
La discussion prend ensuite un ton plus grave lorsque Philippe Nahon présente l’association pour le droit de mourir dans la dignité, dans laquelle il exerce des responsabilités : « L’ADMD regroupe actuellement 50000 adhérents en France. Elle mène un combat politique et pédagogique, de manière à ce que le cadre législatif français, découlant de la loi Leonetti de 2005, s’adapte et évolue dans un sens qui aille plus dans la possibilité de donner aux gens le choix de mourir lorsqu’ils le souhaitent. L’ADMD regroupe une trentaine de délégations départementales et celle des Hauts-de-Seine est la plus grande avec 2000 adhérents.
Pourquoi l’ADMD est-elle présente à ce débat ? Parce qu’au fond on peut considérer que les seniors et les juniors sont dans un même combat face à la mort. La fin de vie n’est pas simplement une perspective lorsqu’on a 80 ou 90 ans, la fin de vie est une perspective à 30, 40 ou 50 ans parce qu’il y a des accidents de la vie, des accidents de la route, toutes les maladies incurables. Tout ce qui fait que la fin de vie nous attend tous un jour ou l’autre, à un moment où on ne s’y attend pas.
Pour les seniors, le problème est un peu plus complexe car à un moment donné de leur existence, ils ne sont plus en mesure d’émettre leurs souhaits ultimes. Et c’est là-dessus que l’ADMD a entrepris depuis plus de trente ans un long travail pédagogique. »
Thierry Solère complète le propos en précisant que ce sont des débats éminemment complexes. Nous vivons de plus en plus vieux, mais cela finit toujours un jour. C’est un sujet de préoccupation très complexe, avec des passions, des problèmes religieux, etc. Mais il ne faut pas faire l’autruche.
Olivier Coredo interroge ensuite Olivier Cimelière sur les avancées de la télémédecine. Le président de la société Heuristik Communication se montre enthousiaste sur le sujet tout en soulignant le retard français : « Le numérique, effectivement, est un vecteur extraordinairement important pour la santé. Ce n’est pas nouveau, cela fait déjà un certain nombre d’années que l’on parle de télémédecine. Tous les outils technologiques fonctionnent et beaucoup d’opérateurs proposent déjà des choses.
Le souci auquel on se heurte en France et dans d’autres pays, c’est d’abord un problème d’infrastructures. Pour faire fonctionner ces outils, cela nécessite de la fibre (notamment pour avoir des débits importants) et du haut débit mobile. Or, on voit bien que l’on n’est pas complétement au top. Il y a des pays beaucoup plus avancés comme la Suède. Même quelqu’un au fin fond d’un fjord pourra être suivi à distance par son médecin, parce que justement il y a des infrastructures extrêmement performantes qui autorisent ce genre de pratiques.
En France, on n’est pas encore totalement au point. Cela marche bien dans les grandes villes parce que les opérateurs y concentrent leurs efforts et leurs investissements, c’est plus rentable. Du coup, il existe une vraie fracture numérique avec les zones rurales qui sont un peu plus délaissées. On sait qu’en zone rurale, là aussi, il y a beaucoup de seniors. Vous allez en Creuse par exemple, il y a essentiellement des seniors qui aimeraient bien restés chez eux et ne pas devoir se déplacer à chaque fois pour faire quelque chose et pas seulement des soins. »
Najwa El Haïté renchérit : « Il faut absolument lutter contre l’éloignement des personnes âgées. À Évry, l’une des réponses, c’est notamment l’habitat. On a lancé dernièrement ce qu’on appelle les Maisons de Marianne, qui offrent à des personnes âgées en perte d’autonomie des services en matière de santé ou de petits travaux. Mais ces résidences ne sont pas uniquement réservées aux seniors, elles sont également ouvertes à de jeunes actifs éligibles au logement social. Cela permet par conséquent une mixité intergénérationnelle et c’est plutôt une réussite.
Cette dernière intervention clôt le débat entre invités. S’ouvre alors le traditionnel « questions-réponses » entre la centaine de personnes présentes dans la salle et les quatre orateurs.
La question qui a retenu l’attention de toute la salle a été lorsqu’un membre de la salle a posé une question à Thierry Solère (député UMP et vice-président du Conseil Général des Hauts-de-Seine) : « Qu’est ce qui vous motive à soutenir le Club « Courbevoie 3.0 », ainsi que son Président Arash Derambarsh ? ». Le député a répondu : « Arash Derambarsh est un ami, nous avons les mêmes valeurs humaines et politiques, et j’aime son dynamisme. Ce Club rassemble et j’y adhère ».
A noter également le soutien de nombreuses personnalités présentes dans la salle dont le groupe des « Nèg Marrons » (Ben J et Jacky Brown), de Doc Gyneco, de Jonas Haddad (Secrétaire national UMP en charge de l’Entrepreneuriat des jeunes), de Michael Migueres (UMP Paris 16e) et de la section UMP de Boulogne Billancourt (Mathieu Barbot, Julien Binet, Benoit Paris ou encore Antoine de Jerphanion). Merci !
Texte de Jean-Philippe Elie.
Prochaine réunion le lundi 13 mai !
Présence et soutien du groupe des « Nèg Marrons » (Ben J et Jacky Brown) et de Doc Gyneco. copyright : Benoit Paris
Présence et soutien de Jonas Haddad (Secrétaire national UMP en charge de l’Entrepreneuriat des jeunes) et de Michael Migueres (UMP Paris 16e). copyright : Aymeric Gobert
Présence et soutien de la section UMP de Boulogne Billancourt (Mathieu Barbot, Julien Binet, Benoit Paris ou encore Antoine de Jerphanion). copyright : Aymeric Gobert
« Digital Citizen – Manifeste pour une citoyenneté numérique par David Lacombled (Editions Plon – En librairie le 28 mars 2013)
Le numérique : enfer ou paradis ?
Entre ceux qui pensent que le numérique c’est le diable et ceux pour qui Internet est un nouveau paradis, où est la vérité ? Incontestablement, la révolution numérique que nous vivons depuis vingt ans accouche d’un nouveau monde. Notre vie se transforme radicalement: l’information, la culture, la politique, les relations sociales, l’économie, l’amour aussi sont entrés dans une nouvelle ère. Plus rien ne sera pareil. La grande messe du 20 heures est-elle supplantée par un tweet de 140 caractères ? Amazon va-t-elle devenir la première librairie de France ? Le numérique va-t-il faire tomber toutes les dictatures ? Google est-il aujourd’hui plus puissant que le président des Etats-Unis ? Comment empêcher certains cyber-criminels de pénétrer au cœur des systèmes de différents Etats ?
Nous ne reviendrons pas en arrière. Il y a urgence pour qu’une nouvelle citoyenneté numérique responsable émerge pour faire valoir son esprit de liberté et de civisme face aux dérives de certaines grandes marques du net. Internet et le numérique sont désormais dans notre vie. Plus que jamais, l’homme doit retrouver ses marques dans ce nouveau monde. C’est le message de ce manifeste.
Biographie de l’auteur
Journaliste de formation, David Lacombled est directeur délégué à la stratégie des contenus d’Orange. Il est également président du think-tank La villa numeris.
Sur Twitter : @david_lacombled
Sommaire
– Culture, vers de nouveaux paradigmes
– Relations internationales : les nouvelles frontières
– Etats et conglomérats numériques : les liaisons dangereuses
– Ville : quand la Cité devient smart city
– Information et médias : une nouvelle géopolitique
– Nouvelle économie : l’ère des disruptions
– Société : le code a changé, les femmes prennent le pouvoir
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David Lacombled (au centre) lors du débat « Courbevoie 3.0 »
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