Derrière un livre se trouve des êtres humains, des « petites mains », des artisans. Ils donnent vie au livre et à la création. Cette vidéo leur rend hommage. Merci pour leur fantastique travail.
Voici en vidéo l’histoire de la création et de la fabrication d’un livre. A l’aide de la méthode traditionnelle d’impression.
Superbe vidéo de Glen Milner.
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Voici ma tribune publiée au Nouvel Observateur +. Elle est intitulée « le défi du Vivre Ensemble en France«
Le niveau de cette campagne électorale n’est pas satisfaisant. Aucun des sujets qui inquiètent et qui intéressent les Français n’est débattu contradictoirement. Le buzz, la passion, le dénigrement et les insultes sont préférés au sérieux, à la sérénité, au respect et au débat. Tout est plus rapide, plus sauvage et plus artificiel. Nous manquons de calme dans le débat public.
Or, une élection présidentielle a cet avantage de permettre le rassemblement du peuple français autour de sujets forts. Nous devons débattre et nous devons nous respecter.
Nous, Français, avons le droit à un débat national sur notre justice, notre santé, notre politique internationale et européenne, notre politique économique, culturelle et numérique, sur le travail, sur les valeurs et sur notre identité nationale. Sans clivage stérile ni politique politicienne.
Valorisons ce qui va bien dans notre pays
Les événements de Toulouse, comme tout autre événement, ne doivent pas venir parasiter le débat public. L’obscurantisme ne vaincra jamais notre longue et vieille démocratie, acquise par le sang et les larmes de jeunes français à qui nous devons rendre hommage. La République ne doit pas vaciller. Mon ami Abd Al Malik me dit souvent qu’un arbre qui tombe fait toujours plus de bruit qu’une forêt qui pousse. Nous pointons sans cesse le doigt sur ce qui ne va pas mais nous ne valorisons jamais ce qui marche dans notre pays.
Néanmoins, il est légitime de nous remettre en question et de répondre aux interrogations qui divisent notre nation.
Ainsi, quel constat et quelle réponse concernant les relations entre les différentes communautés religieuses ? De même, quid des relations au sein de l’entreprise, les relations entre personnes d’origines ethniques différentes, les relations entre générations, les relations au sein des familles et surtout les relations entre hommes et femmes ?
Par ailleurs, comment répondre aux différentes menaces de notre « Pacte républicain » ? Je pense notamment à l’accroissement des inégalités sociales, la crise économique et financière, les extrémismes religieux, l’individualisme, les extrémismes politiques, le repli communautaire ou encore le fossé entre les générations ?
La solution : le « vivre ensemble »
Pour répondre à ces menaces, à ces peurs et à ces inquiétudes, la réponse doit être le « vivre ensemble ». Prenons le temps d’en débattre, au-delà des clivages politiques. Ne laissons pas le calendrier électoral et le buzz médiatique rythmer ce débat que les Français réclament, mais dans le calme.
La République française doit favoriser et valoriser l’union nationale autour de concepts à réétudier et réactualiser. Pourquoi ne pas nous fixer un calendrier pour en débattre comme le font les Scandinaves ?
Ce concept du « vivre-ensemble » doit être fondé sur des droits, des devoirs et des obligations pour chacun et chacune d’entre nous.
Notre France est démembrée (les urbains contre les ruraux, les patrons contre les employés, le communautarisme, les nationaux et les étrangers,…) mais la peur et la méconnaissance ne peuvent reculer qu’avec cette seule et unique réponse du « vivre ensemble ».
Une promotion des valeurs est nécessaire
Ainsi, cela passe par la promotion de valeurs telle que la laïcité, la tolérance, le respect et la dignité. Cela passe également par la formation des jeunes à la citoyenneté telle que l’enseignement théorique et pratique de l’instruction civique, le retour à un service militaire ou civil.Mais il faut également sanctionner davantage les actes d’incivisme. Ainsi, le travail de la justice et de la police doit être réorganisé. Il n’est pas normal qu’une victime ait autant de mal à faire valoir ses droits. Une simple plainte au commissariat devient un parcours du combattant. En effet, l’agent de police incite souvent la victime à faire une main courante, ce qui n’a aucune conséquence judiciaire. Au mieux, la plainte sera faite contre X quand bien même la victime connaît l’identité de son agresseur. Et pour la grande majorité des cas, il y aura un classement sans suite. Cela entraîne des frustrations et convainc la victime à se faire justice elle-même. De plus, il faudra appliquer la peine qui a été jugée.
Dans ce « vivre-ensemble », il faudra reconsidérer notre rapport avec la pauvreté et développer la solidarité avec les plus pauvres. Certes, nous devons valoriser la méritocratie et le travail, mais écarter les plus pauvres, comme aux Etats-Unis d’Amérique, fera reculer notre « Pacte républicain ». Notre système actuel n’est pas le bon car il favorise clairement l’assistanat, le népotisme et les réseaux.
Favorisons l’éducation
Ce concept doit également prendre en considération la connaissance des différentes cultures et religions présentes en France. Faire reculer la méconnaissance signifie un enseignement plus adapté et une valorisation des matières comme la géographie, l’histoire ou les sciences.
Enfin, ce concept doit prendre en compte la relation intergénérationnelle. Il est évident que les générations se comprennent moins qu’avant. Les raisons sont multiples mais la révolution numérique est un élément de réponse. Cette révolution est pourtant une chance et une opportunité.
Les hommes et les femmes politiques ont une grande responsabilité. Les journalistes et les médias également. Les français ne pardonneront pas l’atteinte à notre Pacte républicain.
N’oublions pas qu’une démocratie reste fragile. L’Iran a basculé dans la théocratie en 1979 et l’Allemagne dans la dictature en 1933.
En cette période où il n’y a jamais eu si peu de guerres et de conflits dans le monde, mais avec une des plus grandes crises que nous subissons, l’Histoire peut basculer d’un côté ou d’un autre. Aux responsables d’être à la hauteur des enjeux de notre époque. Celui de relever le défi du « vivre ensemble » à la française afin d’éclairer de nouveau le monde.
J’ai répondu favorablement à l’invitation de l’UEJF (Union des Etudiants des Juifs de France) afin d’effectuer un devoir de mémoire en Pologne dans les camps de concentration et d’extermination (Auschwitz Birkenau et de Treblinka).
C’est une grande fierté et un honneur de me rendre sur ces lieux afin de m’y recueillir et de rendre hommage aux victimes de la Shoah.
Le devoir de l’Homme est de transmettre.
Programme
– Mercredi 28 mars
Soir : Départ de Paris, avion vers Varsovie
Table-ronde d’ouverture
– Jeudi 29 mars
Matin : Visite du quartier du ghetto de Varsovie
Réception à l’Ambassade de France à Varsovie
Après-midi : Visite du camp d’extermination de Treblinka
Soir : Nuit à Cracovie
– Vendredi 30 mars
Matin : Visite du site du camp d’extermination de Birkenau, et alentours (Judenramp, bunkers 1 et 2)
Après-midi : Visite du camp d’Auschwitz et du musée d’Auschwitz
Soir : Dîner, rencontre avec des étudiants juifs polonais
– Samedi 31 mars
Matin : Visite de la ville de Cracovie et du quartier juif
Après-midi : Témoignage de Benjamin Orenstein, rescapé d’Auschwitz
Soir : Soirée de clôture à la résidence du consul de Cracovie
– Dimanche 1er mars
Matin : Conclusion du voyage
Après-midi : Retour à Varsovie, avion retour vers Paris
Voici le traditionnel tops et flops des différents essais politiques de l’année 2011. La source est celle des distributeurs et diffuseurs, donc la plus fiable.
Quatre précisions préalables qui n’engagent que moi.
Tout d’abord, j’ai inséré certains ouvrages qui ont été publiés fin 2010. En effet, un essai politique peut raisonnablement s’analyser et être digéré au bout de deux années. Mais au niveau des ventes, dans la très grande majorité des cas, nous savons assez rapidement si le livre va marcher ou pas.
Par ailleurs, certains auteurs ne sont pas des « politiques » mais leur ouvrage est considéré comme un essai politique car traitant de la société et de la chose publique.
En outre, même si certains ouvrages font un chiffre de vente médiocre, la publication d’un essai politique est toujours indispensable dans une société démocratique car le débat est important et enrichissant lorsqu’il s’agit de parler du fond. Nous vivons dans une République laïque et c’est une chance. La liberté d’expression est un droit fondamental dans une société démocratique.
Enfin, il existe quelques techniques afin d’améliorer les ventes d’un ouvrage car un éditeur doit aussi faire des affaires afin de rentabiliser son investissement.Ainsi, un ouvrage politique doit réunir trois promesses : l’auteur (notoriété, charisme, mandat, fonction, expérience, vécu,…), le sujet du livre (fait de société, pamphlet, document, révélations, témoignage, polémique,…) et un plan média conséquent.
Les trois promesses doivent obligatoirement être réunies en même temps.
Ajouton enfin que nous parlons de « best seller » dans le langage d’éditeur lorsque l’essai politique dépasse largement les 10000 ventes. Entre 5000 et 10000 ventes, il s’agit d’un score honorable. Entre 3000 et 5000, c’est raisonnable. En dessous, c’est mitigé ou un échec.
Toutefois, certains facteurs doivent apporter quelques précisions. Il y aura plus d’exigence à l’égard d’un ouvrage à bas prix (qui aura plus de chance d’être vendu), un ouvrage dont l’auteur a fait un plan média considérable, ou encore un ouvrage tiré à un grand nombre d’exemplaire.
TOPS
1) « Indignez-vous » de Stéphane Hessel
Publié en 2010, cet opuscule de 3 euros environ, d’une trentaine de pages, qui défend l’idée selon laquelle l’indignation est le ferment de l’« esprit de résistance », est devenu un phénomène d’édition. Je ne le considère pas, en revanche, comme un ouvrage typique au regard du prix de vente et du peu de pages.
1) « Jacques Chirac » – Mémoires tome 2
Avec 107604 d’exemplaires vendus, Jacques Chirac est le grand vainqueur de l’année. Ce second tome, intitulé « Le temps présidentiel » aux éditions du Nil, a pourtant moins vendu que le premier (300000). Les mémoires de l’ancien chef d’Etat prouvent que les français l’aiment toujours.
Son secret : Les français l’aiment mais il n’y a aucune révélation dans l’ouvrage. L’acte d’achat est donc porté sur l’auteur.
2) Roland Dumas – « Coups et blessures », Révélations sur 70 ans de vie politique
L’ancien ministre de François Mitterrand a vendu plus de 82000 exemplaires de ses mémoires.
Son secret : il dit tout, sans tabous et avec élégance. Peu apprécié par le triangle d’or parisien, j’ai pu constater sa très grande popularité dans la France profonde.
3) « Qu’ils s’en aillent tous ! » de Jean-Luc Mélenchon
On n’arrête plus le candidat du Front de gauche. Il a vendu 77750 exemplaires de son « coup de gueule ».
Son secret : ce franc-parler est apprécié par les lecteurs.
4) « La République des mallettes » de Pierre Péan
Ouvrage d’enquête et sorte de « pavé dans la mare ». Pierre Péan a vendu 50137 exemplaires.
5) « Votez pour la démondialisation ! » de Arnaud Montebourg
Le député socialiste est un très bon auteur. Ses ouvrages se vendent bien et celui-ci ne déroge pas à la règle. En prime, une préface prestigieuse d’Emmanuel Todd.
Mais à souligner que cet ouvrage ne coûte que 2 euros.
Résultat : 50690 exemplaires vendus.
6) « Faut-il avoir peur du nucléaire ? » de Claude Allègre
Considéré par certains comme légitime, par d’autres comme imposteur, il n’en reste pas moins que Claude Allègre a une voix qui porte, et une plume qui s’écoute. Il a vendu 19396 exemplaires de son dernier ouvrage sur le nucléaire. A noter que c’est un entretien avec le journaliste Dominique de Montvalon.
7) Rachida Dati – « fille de M’Barek et de Fatim-Zohra, ministre de la justice »
L’anicenne Garde des Sceaux, Rachida Dati, a vendu 16345 exemplaires de ses mémoires. Ce n’est pas mal du tout. En pleine polémique avec le premier ministre François Fillon, elle souhaite se raconter devant les Français.
8) « La politique telle qu’elle meurt de ne pas être » de Alain Juppé – Michel Rocard
Deux anciens premiers ministres, donc deux grandes légitimités. Résultat honorable : 26070 exemplaires vendus.
9) « Marine le Pen » de Caroline Fourest – Fiammetta Venner
La candidate du Front National, à l’élection présidentielle, fait peur. Dès lors, Caroline Fourest et Fiammetta Venner décryptent « Marine », fille de Jean-Marie. Résultat intéressant : 15000 exemplaires vendus.
10) « M. le Président » de Franz-Olivier Giesbert
Incontournable « FOG » qui vend toujours autant de livre : 95000 exemplaires pour cet ouvrage sur le Président de la République. Le patron du journal « Le Point » décrit les coulisses de la politique avec talent et passion.
11) « OFF » de Nicolas Domenach et Maurice Szafran
Décrire les coulisses de la politique marche décidément bien. Le fameux « on ne nous dit rien » reste de mise dans les conversations. Alors les deux journalistes du journal « Marianne » ont décidé de rendre public les propos de Nicolas Sarkozy. Résultat : 49000 exemplaires vendus !
12) « 2012 Etat d’urgence de François Bayrou
16000 exemplaires vendus pour le candidat du Mouvement Démocrate (Modem)
Mention honorable et raisonnable
1) « Alain Juppé » de Anna Cabana
Brillante journaliste, Anna Cabana s’est penché sur le maire de Bordeaux. Les ventes ne décollent pas (5258 exemplaires vendus) en raison du manque de parcours romanesque d’Alain Juppé.
2) Nicolas Dupont-Aignan – « L’Euro, les banquiers, la mondialisation » – L’arnaque du siècle
Le candidat du parti « Debout la République » a créé la belle surprise avec 7800 ventes. Ce sujet de « démondialisation » semble intéresser les français.
3) « Tous les coups sont permis » – La violence de nos politiques de Renaud Dely et Henri Vernet
Bon score des deux brillants journalistes sur les coulisses de la politique. 8000 exemplaires vendus.
4) « La vérité sur le nucleaire » de Corinne Lepage
Encore un ouvrage sur le nucléaire. L’avocate Corinne Lepage vend 6584 exemplaires.
5) « Le système Guérini » de Renaud Muselier
Renaud Muselier, ancien Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères (sous Dominique de Villepin) est un farouche opposant à Guérini dans la ville de Marseille.
Son analyse du « système » est effrayante : 5602 ventes.
6) « Le président de trop » de Edwy Plenel
Un pamphlet du charismatique directeur du site Médiapart à l’encontre du Président de la République Nicolas Sarkozy.Résultat : 10040 exemplaires vendus.
7) « Le mieux est l’ami du bien » de Frédéric Lefebvre
Résultat : 6500 ventes.
8) « L’énergie du changement » de Manuel Valls
Résultat : 4200 ventes
9) « Parole d’affranchi » de Maurice Leroy
Résultat : 3500 ventes.
FLOPS
1) « Tristane Banon » – Le bal des hypocrites
Un tirage de 50.000 exemplaires et un plan média digne d’une rock-star (dont les 20h de TF1 et France 2) auront accouché d’une souris : un classement sans suite contre DSK (sur le plan judiciare) et un flop littéraire avec seulement 8805 ventes (sur le plan littéraire).La raison : un ouvrage « contre » ne fonctionne jamais. Le livre est, de plus, très mal écrit. L’auteur n’est pas écouté mais entendu.
J’espère pour le Diable Vauvert que l’a-valoir n’a pas été trop élevé…
2) Bernard-Henri Lévy – « La guerre sans l’aimer », Journal d’un écrivain au cœur du printemps libyen
Le très grand échec littéraire de 2011 revient à BHL avec seulement 3317 ventes. Les raisons sont multiples.
Selon moi, un philosophe ne doit pas se prendre pour un politique. Il ne doit pas non plus avoir de l’égo et du narcissisme. BHL souhaite entrer dans l’Histoire coûte que coûte. Mais il n’enfonce que des portes ouvertes.
Notre époque meurt de la vanité définitivement…
3) « Le front antinational » de Nathalie Kosciusko-Morizet
NKM ne décolle décidément pas. Son précédent ouvrage (« Tu viens ? » avec 4200 livres aux éditions Gallimard en 2009) n’avait pas marché. Celui-ci n’est guère mieux avec 2949 ventes.
Je ne le dirai jamais assez mais les livres « contre » ne marchent quasiment pas.
4) « La sécu pour tous et dans le monde entier » de Martin Hirsch
Avec 1488 ventes, Martin Hirsch évoque un sujet sérieux. Mais ce livre est ennuyeux.
5) « Plaidoyer pour une instruction publique » de Rama Yade
Qui sont les 1280 personnes qui ont acheté l’ouvrage de Rama Yade ? Reconnu de plagiat, ce livre (édition Grasset) a été fait trop rapidement.
6) « Sortir la France de l’impasse » de Jean-Pierre Chevènement
L’ancien ministre socialiste n’a vendu que 2913 exemplaires de son livre « programme ». Preuve que les français l’entendent encore mais ne l’écoutent plus…
Place aux jeunes peut-être ?
7) « La lutte des classes moyennes » de Laurent Wauquiez
Flop pour le livre du ministre Laurent Wauquiez avec 1725 exemplaires vendus. Le débat sur l’assistanat n’a pas aidé la promotion du livre. Et cela a même écorné son image. Mauvais plan média.
8) Luc Chatel / Jean-Pierre Chevènement – « Le Monde qu’on leur prépare »
Echec de ce livre avec 1300 exemplaires vendus. Pas de plan média. Mais surtout, le livre débat avec deux hommes politiques ne marchent quasiment jamais. Les deux auteurs n’en restent pas moins respectables et audibles.
9) « Un homme politique peut-il dire toute la vérité ? » de Bernard Accoyer
La vérité et la transparence sont une nouvelle donne dans la vie politique. Dès lors, la question n’a même pas à se poser puisque c’est devenu un fait (Facebook, twitter, wikileaks,…).
Résultat : 1272 exemplaires vendus
10) « Le battement d’ailes du papillon » – de Christian Estrosi
Echec complet pour cet ouvrage : 280 exemplaires vendus.
11) « Conversations républicaines » avec François Bazin de Vincent Peillon
Homme politique brillant et cultivé, Vincent Peillon n’a vendu que 154 exemplaires de son livre. La « conversation républicaine » n’intéresse pas les lecteurs qui veulent du concret.
Kambiz est considéré comme un des plus grands caricaturistes au monde, au même titre que Plantu ou Cabu.
Il expose en ce moment à la galerie Nicolas Flamel (216, rue Saint-Martin 75003 Paris – France) du 10 décembre au 31 décembre 2011.
Né à Shiraz (Iran) en 1942, Kambiz commence sa carrière, dès l’âge de 15 ans, en contribuant à de nombreuses caricatures dans la presse locale et internationale.
Puis, à la fin de ses études, il organise de nombreuses expositions en Iran et à l’étranger. Il commence à enseigner l’art de la caricature dans un certain nombre de centres éducatifs et artistiques, y compris l’Université de Téhéran, d’abord comme instructeur et plus tard comme professeur.
Kambiz collabore à de nombreux journaux, magazines et périodiques depuis plus de 23 ans (Nebel Spalter en Suisse, Die Zeite, La Republica, Le Monde, le New York Times, Eulenspiegel, Süddeutsche Zeitung, Frankfurter Allgemeine, Frankfurter Rundschau, West Deutsche Allgemeine). Il entretient également une collaboration avec l’Agence de New York (Syndicat internationale des caricaturistes) et Koch Caricature Agence (CCC) à Munich.
Enfin, parmi les expositions les plus importantes, nous pouvons citer les expositions organisées au Wilhelm Busch Museum (Musée caricature allemande), au château de Uberhausen en Allemagne, au Düsseldorf Art Gallery, au Bâle Musée Caricature (Suisse), au Gabrovo Maison de l’Humour & Satire, à l’aéroport international de Vienne, à Gratz (Autriche), au Aida Arts Gallery à Hambourg, au Hall Central du Dtisburg Bibliothèque (Allemagne), au Hall central de la Bibliothèque Mulheim (Allemagne), à la Galerie d’Art en Hamlen (Allemagne),…
Il a remporté les prix suivants :
– 1968 : Sixième Prix de Montréal, Canada
– 1969 : Cité parmi les cent meilleurs caricaturistes du monde (sondage organisé par Gabrovo Maison de l’Humour – Satire de la Bulgarie).- 1973 : Troisième Prix de Gabrovo – Maison de la Bulgarie. – 1986 : Diplôme de Mention Honorable-Istanbul, Turquie- 1986 : Date Palm Argent et le Deuxième Prix du Bordriga, en Italie.- 1987 : Premier Prix et la Statue de Saint Ange, bringen, en Belgique.- 1987 : Premier Prix pour la meilleure caricature de livre de l’année (Kambiz Livre), bringen, en Belgique. – 1987 : Troisième Prix et la Médaille de Bronze – Istanbul, Turquie- 1987 : Diplôme Mention Honorable Mention élogieuse et la Table, au Brésil- 1988 : Premier Prix des Verts d’Allemagne – Munich.- 1989 : Deuxième Prix de Gabrovo Maison de l’Humour – Satire de la Bulgarie.- 1990 : Grand Prix et la médaille d’or d’Istanbul, en Turquie.- 1998 : Grand Prix et la médaille d’or du Yomiyori Shimbon de Tokyo, Japon.- 1998 : Grand Prix de Sao Paulo, Brésil- 1998 : Premier Prix du Festival International de Caricatures, Emental, en Suisse.- 1998 : troisième prix et la médaille de bronze de la Corée du Sud.- 2002 : Grand Prix de la Pologne pour le meilleur anti-guerre caricature.
Livre – coups de coeur : Valérie Motté, Christophe Beaugrand, Olivier Cimelière et Layticia Audibert
commande : « Dictionnaire malhonnête de la télévision » de Christophe Beaugrand
Biographie : Christophe Beaugrand a 34 ans, fort de douze ans d’expérience dans le milieu de la télé (et de plus de trente en tant que téléspectateur). Il est aujourd’hui journaliste sur TF1 et LCI, animateur sur NT1 et membre de la Bande à Ruquier sur Europe 1.
Résumé : Ardisson, Thierry : animateur provoc’ sapé en noir parce que ça amincit, né le 6 janvier 1949 à Bourganeuf. Prompteur : dispositif qui permet au présentateur de lire son texte sur l’écran de la caméra et donc de donner l’impression aux téléspectateurs qu’il est omniscient ou qu’il connaît ses textes par coeur. Alors qu’en réalité le présentateur est une grosse feignasse. Célébrités épinglées, jargon de la télé réinventé, sagas de l’été, jeux ou émissions de variétés, le tout passé au crible dans un mauvais esprit assumé et revendiqué ! Christophe Beaugrand décrypte avec humour ce monde du petit écran où tout le monde se déteste avec le sourire !
commande : « Journalistes, nous avons besoin de vous ! » de Olivier Cimelière
Biographie : Après avoir été reporter en presse écrite et en radio à la sortie de son école de journalisme (CELSA), Olivier s’est orienté vers la communication d’entreprise au sein de grandes entreprises internationales dans successivement le secteur pharmaceutique (Bœhringer Ingelheim), le secteur alimentaire (Nestlé Waters) et le secteur des technologies de l’information et de la communication (Ericsson & Google). Olivier compte plus de 20 ans d’expérience professionnelle en communication,relations presse et réseaux sociaux. Il anime en outre un blog personnel sur la communication, l’information, la réputation et la distorsion d’image : www.leblogducommunicant2-0.com.
Résumé : Jamais les médias n’ont affronté une période aussi turbulente et viciée qu’actuellement. Les lecteurs désertent, surtout les jeunes générations, et les comptes d’exploitation sont en berne devant une presse gratuite qui essaime, une publicité qui rétrécit et Internet qui tisse sa toile à vitesse supersonique à travers les médias sociaux. Les dirigeants de presse sont désemparés. Ils subissent de plein fouet l’explosion des modèles économiques si souvent rafistolés à coups de subventions et de mannes publicitaires. Modèles que le Web achève de piétiner par sa culture du gratuit et de l’instantanéité. Ensuite, la profession journalistique est pointée d’un doigt accusateur pour ses collusions trop systématiques, ses dérapages éditoriaux et ses dérives déontologiques. A vouloir trop souvent s’imposer juge avant les juges, à préférer commenter et critiquer plutôt qu’éclairer et expliquer, à force de jouer un obséquieux pas-de-deux avec les pouvoirs politiques et les puissances financières tout en invoquant la sacro-sainte éthique journalistique, les journalistes ont brouillé les fondamentaux de la profession et dilué autant son essence que sa raison d’être. A force de se tirer des balles dans un pied et d’avancer à cloche-pied de l’autre sur les terrains mouvants des jeux d’influence, la presse française est désormais débordée par des citoyens qui s’improvisent journalistes. Sur leur terrain de jeu qu’est Internet, ces derniers entendent faire aussi bien sinon mieux que les titulaires patentés. On atteint désormais des paradoxes insoupçonnés qui font que le blog dénonciateur d’un quidam lambda est forcément moins suspect de connivence et de parti-pris que l’éditorialiste d’un grand titre national. Aujourd’hui, il y a urgence. Que faire pour remagnétiser la boussole éditoriale et économique des journalistes ? Le journalisme de qualité doit continuer à vivre. Pas seulement pour les journalistes eux-mêmes mais pour la société démocratique toute entière dans laquelle nous avons encore la chance de vivre. Même si la presse ne sera jamais parfaite, elle vaut tout de même mieux que ce marché aux puces de l’information déstructurée qui déboule et dégouline partout et à tout instant.
Enfants gâtés de la démocratie que nous sommes, n’oublions pas que lire un journal, un site ou écouter une émission sont des actes de liberté et de démocratie. Politiques, entreprises, citoyens, tous autant que nous sommes, avons intérêt à disposer encore d’une presse valable et solide. Si nous ne le faisons pas pour nous, faisons-le au moins pour la génération numérique qui va prendre le relais. Avec la multiplicité actuelle des canaux d’information, l’enjeu est de lui éviter une cacophonie informative abrutissante où chacun s’enferme à double tour dans sa “vérité d’airain” et cherche à intoxiquer l’autre à force de crier plus fort et plus vite.
commande : « De mort et d’eau fraîche« de Layticia Audibert
Biographie : Layticia Audibert vit et travaille à Paris. Elle est née le 3 février 1975, à Nice, quelque part sur la terre mais déjà le nez dans les étoiles. Peintre, avocate de formation et directrice juridique dans une société de gestion d’actifs, elle est avant tout amoureuse de la vie et du rire. Pour elle, faire de l’art ce n’est pas apprendre à nager dans ce monde, c’est apprendre à s’y plonger. Sa peinture et ses mots jaillissent dans un cri.
Résumé : Le roman De mort et d’eau fraîche de Layticia Audibert raconte l’histoire d’Adam, un jeune trentenaire, gâté et superficiel, qui a brûlé sa vie à l’usure de ses réserves de latex. Alors qu’il apprend qu’il est condamné, il s’interroge : qu’a-t-il vraiment fait de sa vie ? Que va-t-il faire des quelques jours qui lui restent ? Pour éviter de se voir dépérir, il s’accordera sept jours. À vivre au rythme de ses péchés capitaux. À réaliser ses rêves dans une course effrénée et sans tabou, sans regret ni concession. Il va conclure avec la femme qu’il aime un contrat d’amour à durée limitée. À travers ce voyage intime, cette quête de soi et des autres, cette recherche de l’oubli du temps, Adam saura-t-il découvrir qui il est ? Acceptera-t-il de payer le prix fort ?
commande : »Conseils de fées et potions magiques pour se sentir bien » de Valérie Motté
Biographie : Valérie Motté est productrice artistique. Elle est douée d’une intuition hors du commun qui lui permet d’être à l’écoute de la nature, des messages et des signes que lui transmet la vie. Adepte des médecines douces, elle utilise des »potions naturelles » pour prendre soin de son âme et de son corps. Autant de connaissances qu’elle souhaite partager aujourd’hui avec le plus grand nombre.
Résumé : Les fées, petits êtres fantastiques, enchantent le quotidien, elles veillent sur nous et nous prodiguent des conseils pour être bien au fil des mois ! Ce joli petit livre est leur grimoire magique, il rassemble leurs bienveillants messages : chaque mois, une parole radieuse pour faire vibrer votre âme, une pierre bienfaisante pour vous charger d’énergie, une huile essentielle pour soigner les petits maux du moment, un oligoélément pour renforcer votre vitalité, et pour booster votre santé, la liste des fruits et légumes de saison ! Ainsi de mois en mois, vous vous épanouissez sous le regard protecteur de ces marraines merveilleuses. N’oubliez pas de consigner vos ressentis, vos pensées et progrès sur la page mensuelle de notes personnelles !
Record du monde ! 27 mètres soit un immeuble de 9 étages.
Garett McNamara, Hawaïen de naissance, vient de réaliser un authentique exploit en s’attaquant avec succès et en surf à la plus haute vague du monde au larges des côtes portugaises à Praia do Norte.
Mon père (Kioumars), puis mon ami d’enfance (Guido), m’ont donné le goût du vrai cinéma : l’Italie !
Le plus beau, le plus émouvant, le plus tragique, le plus comique…et le plus merveilleux tout simplement.
Je trouve d’ailleurs que le néoréalisme italien reste la plus belle période de l’Histoire du cinéma. Un cinéma d’amateur, avec un scénario toujours focalisé sur l’essentiel : la réalité humaine.
Voici une compilation de ces films qui ont bercé mon adolescence.
Hommage à ces artistes et ces films : « Gina Lollobrigida« , « Death in Venice« , « Visconti« , « P.Pasolini« , « I Soliti Ignoti« , « Il Sorpasso« , « Federico Fellini« , « Vitelloni« , « Umberto D« , « Amarcord« , « La Ciociara« , « Romeo and Juliet« , « La Strada« , « Il Caso Mattei« , « Novecento« , « Uomini Contro« , « Sacco e Vanzetti« , « Miracolo a Milano« , « The Postman« , « Mediterraneo« , « Marcello Mastroianni« , « Sophia Loren« , « Vittorio De Sica« , « Monica Vitti« , « Vittorio Gassman« , « G.M.Volonte« , « Toto« , « Alberto Sordi« , « Roberto Benigni« , « The Good the Bad and the Ugly« (« Le bon, la Brute et le Truand »), « Bertolucci« , « Sergio Leone« , « Marlon Brando« , « Clint Eastwood« , « Sophia Loren« , « Silvana Pampanini« , « Lucia Bosé« , « Eleonora Rossi Drago« , « Silvana Mangano« , « Claudia Cardinale« , « Stefania Sandrelli« , « Dino Risi« , « Nanni Moretti« …
Forza Italia e forza Cinecittà !
« Otto e mezzo » (1), Ennio Morricone (2) et « The Life is beautiful » par Noa (3).
Federico Fellini, Marcello Mastroianni et Sophia Loren
Voici une tribune de David Lacombled que je connais depuis plusieurs années déjà. Un ami, un garçon sérieux et représentant une génération en phase avec les enjeux actuels.
par Brigitte Adès* et David Lacombled**
* Chef du Bureau britannique de Politique Internationale. Directrice du site http://www.politiqueinternationale.com/
** Directeur délégué à la stratégie des contenus d’Orange, président du think-tank La villa numeris.
INTERNET : LES NOUVELLES FRONTIERES
Fin mai 2011, les dirigeants des plus grandes entreprises du secteur des nouvelles technologies et d’Internet se réunissaient à Paris pour le premier e-G8 Forum. Au menu de leurs réflexions : un projet de régulation mondiale de la Toile. Et parmi leurs interrogations : quel homme politique, se sont-ils demandé, n’aurait pas préféré qu’Internet n’ait jamais existé ? Y a-t-il manière plus éloquente de signifier qu’Internet a bouleversé la donne et que, en matière de politique étrangère notamment, plus rien ne sera comme avant ?
Chaque jour, en effet, le Web dessine de nouvelles frontières dont il importe de scruter attentivement les contours et de suivre les évolutions. Non seulement pour comprendre et analyser les changements à l’oeuvre, mais surtout pour forger des outils utiles à la bonne gouvernance et contribuer ainsi à faire d’Internet un instrument de progrès au service des États et des citoyens.
Nouvelles règles
Internet a bouleversé le travail des diplomates et des décideurs. Quel a été son impact : liberté accrue, meilleure réactivité ou remise en cause fondamentale des règles, au risque d’entraîner de dangereux dérapages ? Sans doute les trois à la fois.
Par rapport aux supports traditionnels écrits et audiovisuels, les nouvelles technologies de l’information et de la communication apportent deux évolutions majeures : l’information est immédiatement accessible à tous les habitants de la planète et tout un chacun peut produire et diffuser instantanément cette information, pour un coût tout à fait modique et avec des compétences limitées. La presse traditionnelle a certes investi Internet, mais elle adapte, elle aussi, ses pratiques aux nouvelles technologies, qui lui permettent une réactivité accrue et un mode de diffusion plus actif : alertes, listes de diffusion, réseaux sociaux… Cet impératif de rapidité, qui s’impose à tous, transforme radicalement le rapport entre les décideurs politiques et les peuples qu’ils gouvernent. Sous une pression médiatique permanente, les dirigeants disposent de moins de recul et surtout de moins de temps pour consulter leurs homologues et peser leurs mots. Elle est loin l’époque où l’information parvenait d’abord au sommet de l’État avant d’être redirigée vers les citoyens ordinaires. Nous sommes passés d’un monde où le pouvoir résidait dans le savoir à un monde où ce savoir est accessible à tous au même instant.
Un monde, aussi, où la moindre déclaration reste à tout jamais gravée sur le Web.
La plus dérisoire maladresse est amplifiée et a tôt fait de prendre des proportions planétaires. Un simple tweet rédigé dans l’urgence peut provoquer un véritable séisme. La mésaventure d’Anthony Weiner, en mai 2011, en témoigne : trahi par une erreur de manipulation, le sénateur de New York a dû admettre avoir entretenu une correspondance un peu trop familière sur Facebook et Twitter avec plusieurs jeunes femmes, dont une mineure de 17 ans, alors qu’il était marié. Après avoir tout d’abord annoncé qu’il prendrait un congé pour entreprendre une thérapie, il a fini pas démissionner.
Un mot malheureux peut parfois coûter la victoire dans les urnes. Pour avoir qualifié de « bigote » une certaine Mrs Duffy, venue lui poser trois questions lors de la campagne, Gordon Brown en a fait l’amère expérience. C’est moins la gaffe elle-même qu’on lui a reprochée que la manière dont il l’a gérée. Les images du premier ministre britannique la tête entre ses mains, filmées à son insu alors qu’il visionnait la vidéo de l’incident et diffusées sur YouTube, ont eu un effet dévastateur. Tout comme ses explications maladroites au micro des journalistes qui l’avaient piégé une minute plus tôt…
L’apprentissage de cette nouvelle donne est difficile pour les leaders politiques : la plupart des décideurs ont commencé leur vie d’adulte dans un monde où les téléphones portables de première génération n’existaient même pas !
Qui plus est, à l’exigence de rapidité s’ajoute la revendication de transparence de la part de certains activistes et, de plus en plus, du public dans son ensemble. Le cas WikiLeaks en est l’illustration la plus flagrante, dans la mesure où cette organisation, la plus en pointe dans son domaine, a pris le parti de rendre entièrement publiques des informations dont la nature veut qu’elles restent confinées à des cercles très restreints. Les câbles diplomatiques américains mis en ligne par Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, se sont finalement révélés moins explosifs qu’annoncé, mais l’affaire a créé dans les milieux diplomatiques un traumatisme durable. La diffusion d’informations confidentielles met à mal la pratique même de la diplomatie qui, par essence, repose sur la culture du secret, de la pondération et de la négociation.
Nouveaux pouvoirs
En 2009, les nouvelles technologies de l’information ont fait une percée remarquée sur la scène internationale, qu’il s’agisse de la Moldavie – où, par Twitter interposé, la jeunesse s’est révoltée contre des élections truquées, le poids de la corruption et l’influence excessive de la Russie – ou de la région chinoise du Xinjiang où, après une série de troubles interethniques, il a fallu attendre dix mois pour que l’usage d’Internet soit totalement rétabli. Mais c’est avec la « révolution verte » qui secoua l’Iran la même année que le véritable tournant s’amorça. Des manifestants ont pu filmer des scènes de violence à l’aide de leurs téléphones portables et les mettre en ligne aussitôt. La mort quasiment en direct d’une jeune femme est devenue le symbole de la lutte du peuple iranien. Cette vidéo, qui a fait le tour le monde, a été qualifiée de « vidéo virale la plus importante de notre époque » par un gourou de la cyberpolitique, Jared Cohen.
Au printemps dernier, chacun a pu mesurer le rôle de la blogosphère et des réseaux sociaux dans le succès des révolutions arabes. Sans Twitter et Facebook, les jeunes Tunisiens et Égyptiens n’auraient pas pu aussi aisément contourner la censure, communiquer entre eux et organiser leur révolte. La société civile a démontré de manière éclatante qu’elle disposait, à travers ces réseaux, d’armes suffisamment puissantes pour renverser une dictature. Le contrôle des réseaux imposé par les régimes autoritaires, que ce soit en Chine, à Cuba, en Syrie ou dans d’autres pays, illustre d’ailleurs bien tout le danger que peuvent représenter ces outils pour le pouvoir politique. Même dans les démocraties occidentales, certains appellent à un contrôle accru, face aux dérives qui se font jour sur le réseau.
Mais loin d’être affaiblie par ces nouvelles technologies, la démocratie en ressort le plus souvent renforcée. Les hommes politiques l’ont bien compris, qui utilisent Internet pour valider leurs idées directement auprès de leurs électeurs en temps réel : dès la naissance de Twitter, 10 Downing Street, le site du premier ministre britannique, a créé un lien avec tous les internautes qui s’y connectaient. La plupart des chefs de gouvernement possèdent un site à leur nom sur lequel ils expriment leurs convictions. Le compte Twitter du président Obama est suivi par plus de 8,5 millions de personnes.
Internet confère aux citoyens un autre pouvoir : ils peuvent, contre la volonté de leurs gouvernements, jeter des ponts vers leurs adversaires supposés sans avoir à passer par les partis politiques. Palestiniens et Israéliens, par exemple, correspondent régulièrement sur une page Facebook créée par Aliza Savir, un ancien diplomate israélien, président du Centre Pérès pour la paix. Grâce aux caméras numériques, ces jeunes échangent leurs points de vue de visu, aussi bien sur la paix que sur la photographie, le football et même la musique. « Aujourd’hui, explique M. Savir, faute de pouvoir compter sur des leaders courageux, je me tourne vers la nouvelle génération de la place Tahrir et de Facebook. »
Bien que les peuples utilisent désormais très naturellement les nouvelles technologies pour contourner voire remettre en cause le politique, il ne faut pas oublier que la prise en compte du cyberespace comme un lieu où peut se jouer l’influence des nations ou la lutte pour le pouvoir est récente : le document fédérateur de la stratégie américaine pour le cyberespace ne date que de mai 2011. Cette charte est le fruit d’une réflexion lancée par les services de Hillary Clinton dès janvier 2010, afin de rationaliser les initiatives diverses et variées qui se sont fait jour depuis l’émergence des problématiques de sécurité, au début de la décennie 2000. L’axe principal de cette démarche consiste, pour Washington, à travailler à la réduction de la fracture numérique à l’échelle internationale. En application de cette stratégie, le Département d’État et le Pentagone encouragent et financent des projets qui visent à développer des réseaux indépendants de tout contrôle étatique, dans le prolongement des initiatives privées qui ont vu le jour après la coupure imposée par le président Moubarak en Égypte. Ces réseaux sont maintenus par des particuliers ou par l’armée américaine – des relais de téléphonie mobile destinés à un usage civil sont, par exemple, présents dans plusieurs bases américaines en Afghanistan – et reposent sur des équipements relativement légers, disséminés dans une zone cible qui peut couvrir tout un pays. Ils permettent de contourner les coupures imposées, comme c’est souvent le cas du fait des attaques des talibans contre les réseaux téléphoniques en Afghanistan ou comme le pouvoir a pu en imposer en Égypte lors des révoltes populaires du début de l’année 2011. Ces réseaux indépendants permettent également à la population de s’affranchir de la censure dans les pays autoritaires.
Nouveaux enjeux, nouvelles menaces
Soyons clairs : les nouvelles technologies de l’information n’ont pas bouleversé les rapports de force planétaires ni rendu obsolètes les structures en charge du règlement des conflits, de la finance et de l’économie mondiales. En revanche, Internet a créé de nouvelles vulnérabilités qui obligent les États à revoir leur stratégie de défense.
Les menaces liées à la transformation des modes de diffusion de l’information restent relativement proches de la propagande de naguère : s’il est désormais plus aisé de diffuser la rumeur, la nature de ce type d’action n’a pas changé. En revanche, le rôle croissant des nouvelles technologies dans l’activité économique, mais aussi dans le domaine militaire, engendre de nouvelles menaces. Les premières cyberattaques de grande ampleur ont d’abord visé, de manière ponctuelle, des entreprises ou des systèmes relativement isolés. Mais la complexité et l’interconnexion croissantes des réseaux multiplient le risque de failles de sécurité. De la même manière que quelques individus armés de cutters ont pu déjouer les systèmes de sécurité de la puissance technologique américaine pour perpétrer le plus grand attentat de l’Histoire, la sophistication des systèmes d’information des nations les plus avancées ne les met pas à l’abri d’un 11 Septembre numérique.
Les exemples ne manquent pas, ces dernières années, d’attaques informatiques dirigées contre des nations en tant que telles. Qu’on songe par exemple au blocage de nombreux sites gouvernementaux, mais aussi de banques et de médias estoniens en 2007. Très vraisemblablement initiées par des nationalistes russes, ces attaques en série se sont produites juste après le retrait d’un mémorial de guerre soviétique dans un jardin public de Tallinn, acte perçu à Moscou comme une manifestation d’hostilité à l’égard de la Russie. Des activistes, russes là encore, ont également lancé des attaques du même genre contre la Géorgie, lors du conflit de 2008.
Ce type d’attaques, qui consiste à bloquer des sites ou des réseaux pour perturber l’activité d’un pays ou d’une entreprise, ne nécessite pas une organisation très poussée de la part des assaillants, mais il est très difficile d’en déterminer la source avec certitude : pour atteindre leurs cibles, les assaillants utilisent des ordinateurs situés aux quatre coins du monde, dont ils prennent le contrôle à distance après les avoir infectés. Si la Chine est souvent montrée du doigt comme l’origine de très nombreuses attaques, c’est aussi parce que la sécurité très relative des systèmes chinois laisse la porte ouverte à la prise de contrôle des ordinateurs par des pirates.
Mais si ces attaques spectaculaires sont faciles à mettre en oeuvre, elles restent également relativement simples à déjouer pour des gouvernements ou des entreprises disposant des infrastructures adéquates : les services gouvernementaux américains sont régulièrement ciblés, mais il est rare que leurs différents sites Web ou moyens de communication soient indisponibles, grâce à la prise en compte des cybermenaces.
Désormais, les attaques gagnent en sophistication. La plus spectaculaire à ce jour, le « ver » informatique baptisé Stuxnet, est très vraisemblablement l’oeuvre des services de renseignement américains ou israéliens. Ce virus extrêmement sophistiqué s’est répandu via des ordinateurs de bureau classiques, mais visait au final des équipements industriels développés par la firme Siemens. Il a infecté plus de 45 000 ordinateurs dans le monde, dont 60 % en Iran, qui ont contaminé les machines Siemens utilisées dans le programme nucléaire de Téhéran. Détecté pour la première fois en juin 2010, ce virus était apparemment actif depuis la mi-2009, et devait se désactiver en juin 2012. Sa présence sur les ordinateurs de la centrale de Bouchehr explique sans doute les difficultés rencontrées par Téhéran dans la mise au point des centrifugeuses.
À l’occasion de l’installation du US Cyber Command, le secrétaire adjoint à la Défense, William J. Lynn, a déclaré que le cyberespace faisait désormais partie des terrains de guerre potentiels, au même titre que l’air, la mer, la terre et l’espace. Mais à la différence de ces domaines de rivalité ou d’affrontement traditionnels, la géographie du cyberespace est, par nature, changeante et imprévisible. Ce nouveau terrain d’affrontement fait la part belle aux acteurs non étatiques. Même s’il est clair que les États-Unis, la Chine ou la Russie possèdent une longueur d’avance sur leurs concurrents, il est difficile de parler dans le cyberespace de « domination », comme il en existe sur mer ou sur terre. Car tous les États présentent des points faibles facilement exploitables par des éléments hostiles. En s’introduisant dans des sites stratégiques, de simples individus peuvent causer des ravages dans les systèmes de défense : Mitsubishi Heavy Industry, premier conglomérat de l’industrie de défense japonaise, a récemment mis au jour une intrusion sur ses réseaux, qui serait la première du genre dans ce pays. Même si les regards se tournent vers la Chine, il n’est pas exclu que cette attaque puisse être l’oeuvre d’un groupe indépendant. Autrefois, la défense nationale était l’apanage des États qui seuls pouvaient se permettre d’apporter une réponse militaire aux menaces. Avec l’apparition du cyberespace les concepts traditionnels ont volé en éclats.
Nouveaux défis
L’apparition d’Internet appelle donc des réajustements stratégiques. La dissuasion telle que les États l’ont pratiquée jusqu’à présent est inopérante face à ces nouvelles menaces.
À la différence des affrontements et rivalités traditionnels, la taille des acteurs n’est pas un avantage déterminant, en termes de sécurité informatique : les gigantesques sommes consacrées par les grandes entreprises et par les États à la sécurité de leurs systèmes ne garantissent pas l’inviolabilité des réseaux protégés par des firewalls. La simulation Syber Shockwave, organisée à Washington par le Bipartisan Policy Center en février 2010, a montré que les États-Unis n’étaient pas prêts pour répondre à des cyberattaques de grande ampleur. Face à ce constat, William Lynn a mis en parallèle l’approche actuelle de protection des réseaux et l’un des plus grands fiascos de l’histoire militaire : la ligne Maginot.
Les millions de dollars dépensés par les banques, les entreprises et l’armée pour protéger leurs intérêts, explique Lynn, procurent un sentiment de sécurité parfaitement illusoire. « Dans le cybermonde, il ne sert à rien de se retrancher derrière des boucliers » a-t-il déclaré. « Nous devons mener une guerre de mouvement. Si nous restons immobiles ne serait-ce qu’un instant, nos adversaires en profiteront pour nous surpasser. »
Si les défenses traditionnelles ne sont d’aucun secours, quelles sont les parades possibles face à ces nouvelles menaces ? La clé réside dans la réactivité face aux cyberattaques : une réponse immédiate et coordonnée permet plus facilement de remonter jusqu’aux assaillants et de circonscrire la propagation de l’agression. Et c’est cette réactivité qui fait pour l’heure défaut aux États.
Aux États-Unis, un débat fait rage : celui qui concerne l’étendue du pouvoir numérique dont doit disposer la Maison-Blanche en cas de crise majeure et, notamment, d’une attaque venant de l’étranger. Le sénateur Joe Liberman a pris l’initiative d’une proposition de loi en 2010, qui entre autres mesures prévoyait de doter le président américain d’un « interrupteur de la Toile » (kill switch). Un projet hautement controversé en raison des risques qu’il fait peser sur la liberté d’expression. Pour Cyndi Cohn, la présidente de l’Electronic Frontier Foundation, « la leçon qu’on doit tirer de l’Égypte, c’est que même le président des États-Unis en personne ne devrait pas avoir le pouvoir de débrancher Internet. »
Outre que le doute subsiste sur la possibilité matérielle de concevoir un outil capable de stopper Internet à l’échelle d’un pays, il est difficile d’imaginer comment, dans la pratique, un gouvernement pourrait procéder sans paralyser l’ensemble de la société. Quoi qu’il en soit, les grandes sociétés s’opposent à l’utilisation d’un outil tel que le kill switch. « Il est essentiel – comme l’expliquait Eric Schmidt au G8 le 27 mai 2011 – qu’Internet reste un réseau ouvert et, notamment, qu’il soit difficile à bloquer longtemps. Il faut décourager toutes les tentatives déployées par des gouvernements pour restreindre le réseau. » Et ce point de vue de l’ancien PDG de Google pèse dans le débat : les acteurs américains du Web restent, et de loin, la principale source d’innovation sur le réseau.
Évangélisme technologique ou nouvel impérialisme ?
Qui peut contester la suprématie technologique américaine ? Les États-Unis possèdent et fournissent actuellement les outils de communication utilisés dans le monde entier. Il n’en demeure pas moins vrai que Twitter ou Facebook, s’ils veulent conserver leur image de village global, doivent se garder de toute visée idéologique. Et, bien que certains s’ingénient à les dépeindre comme des instruments de la domination de l’Occident, de telles arrière-pensées sont tout à fait contraires à l’esprit de leurs fondateurs.
Cependant, même aux États-Unis, des voix s’élèvent, dans les milieux universitaires, pour fustiger la logique du profit qui anime les géants du Web. Robert Darnton, directeur de la bibliothèque de Harvard, fait campagne pour la création d’une bibliothèque numérique publique et, s’agissant de l’accès à la connaissance, appelle de ses voeux un modèle économique différent, affranchi de toute considération mercantile. Son initiative n’est pas sans rappeler celle de l’ancien directeur de la BNF, Jean-Noël Jeanneney, qui, dès 2005, avait milité pour la création d’une bibliothèque numérique européenne ouverte, Europeana, capable de concurrencer le projet de numérisation de Google. Selon lui, un État a le devoir d’archiver tout ce qui circule sur la Toile faute de quoi « nos descendants auront grand-peine à comprendre, par exemple, la victoire d’Obama en 2008 ». Et d’ajouter : « La vitesse et le vrac sont les deux grands ennemis de la connaissance et de l’action car ils risquent d’hébéter l’intelligence et de paralyser la recherche de la vérité. »
Quel Internet pour demain ?
Pour lutter contre la prolifération sur le Net d’acteurs aux intentions mal définies, certains États prônent la mise en place d’une réglementation visant à canaliser et à réguler les réseaux.
Signe de l’importance qu’attachent les grands de ce monde à la question, l’une des réunions du G8 de Deauville en mai dernier a été consacrée à la régulation d’Internet. Tous se sont accordés sur la nécessité d’une forme de régulation plus ou moins encadrée, privilégiant à ce stade des solutions technologiques imposées aux fournisseurs d’accès et aux hébergeurs pour renforcer l’application des réglementations existantes. Si ces mesures se révélaient insuffisantes, il faudrait alors se résoudre à adopter une législation contraignante, avec les risques de pesanteurs administratives et d’inefficacité que cela comporte.
Mais comment réguler sans entraver la libre circulation des idées et de l’innovation ? Et comment permettre à chacun de se développer tout en laissant jouer la concurrence ?
Une chose est sûre : on ne fera pas l’économie d’une réflexion sur l’utilisation des réseaux nationaux. Selon plusieurs études, les grosses entreprises de la Silicon Valley engrangent plus de 50 % des revenus générés par Internet dans l’Union européenne. Plus troublant encore : ces géants du Net tirent parti de la disparité des politiques fiscales en Europe, s’installent chez le plus offrant – qui reste pour l’instant l’Irlande – et ne s’acquittent d’aucune redevance pour les bénéfices qu’elles tirent de leur utilisation des réseaux européens. Cette situation ne saurait perdurer.
Face à cet immense espace capable du meilleur comme du pire, tout porte à croire que les acteurs d’Internet sont conscients de l’importance des enjeux et de leurs responsabilités. Mais nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Il faut donc prendre des décisions rapides, car les bonnes intentions des « premiers arrivants » risquent de ne pas résister très longtemps aux appétits grandissants des États et des groupes économiques. La liberté ne vaut que si elle s’exerce avec responsabilité.
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Journaliste de formation (ESJ Paris), David Lacombled a présenté des journaux de 1985 à 1992 sur différentes radios libres de Beauvais et de Rouen puis le journal de l’économie sur RFI en 1992.Après avoir été collaborateur du député-maire d’Amiens, il est chargé de mission au cabinet du ministre d’Etat, ministre de la Défense pour les questions de communication hors média de 1993 à 1995. Ensuite il devient consultant avant de fonder la Société européenne de conseil et de communication, Orange bleue, en 1997.Il entre chez Wanadoo en 2000 où il crée le programme d’actualité avant de devenir le directeur de l’antenne du portail. De 2005 à 2007, il est directeur des relations institutionnelles de France Télécom. De 2007 à 2010, il est directeur de l’antenne et des programmes des portails Web et mobiles d’Orange. Depuis décembre 2010, il est directeur délégué à la stratégie de contenus du groupe Orange.
Lundi 31 octobre, nous serons 7 milliards d’habitants sur Terre (Système des Nations Unies, mené par l’UNFPA).
Ironie du sort, ça sera la journée de Halloween (fête des morts). Or, ce lundi 31 octobre 2011, un bébé (certainement indien) sera le 7 milliardième habitant de la planète Terre.
Nous serons 10 milliards en 2100.
7 milliards d’habitants, c’est le nouvel état de la population mondiale en 2011. En 1999, ce nombre a été de 6 milliards.
D’ici quelques années, 1 habitant sur deux résidera dans les grandes villes et agglomérations, tandis que 4 personnes vivront en Afrique.
La croissance démographique est donc un grand défi pour l’humanité.
Et 7 milliards sur une planète qui commence à s’essouffler, c’est une gestion importante qui devrait être effectuée ensemble. Car si le nombre de population est en constante augmentation, l’on parle alors de 200 000 naissances par jour, alors que le taux de mortalité est en baisse grâce aux efforts menés notamment dans la lutte pour l’amélioration et l’accès à la santé, ou encore dans l’amélioration des conditions de vie, il faudrait alors prévoir les infrastructures nécessaires pour accueillir et continuer à lutter contre l’inégalité et la pauvreté.
Parmi ces 7 milliards d’habitants, 1,8 milliards sont des jeunes de 10 à 24 ans.
Si les sociétés dans les pays développés sont vieillissantes, car on assiste à un vieillissement de la population, celles des pays en développement et les moins avancés sont confrontées à d’autres réalités. Cette jeunesse peut, soit devenir un frein au développement, ou alors devenir un fort potentiel de développement. Dans ce deuxième cas, et grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, les jeunes refaçonnent la culture, la société voire la politique globale de la mondialisation.
Il est temps d’investir sur les jeunes, de leurs donner les armes nécessaires pour devenir de vrais vecteurs de développement à travers l’éducation et l’emploi, pour réellement atteindre un développement durable.
Dans ce rapport, les experts mettent en garde face aux défis qui attendent le monde. Pour les pays les plus pauvres, les gouvernements vont être confrontés à la difficulté de trouver un travail à l’armada de jeunes qui arrivera sur le marché. Sans compter le réchauffement climatique, la sécheresse et l’explosion incontrôlée des mégapoles. Le Japon, comme d’autres pays riches, devra faire face au vieillissement de sa population. En Europe du Nord, le nombre des plus de 60 ans n’a cessé d’augmenter ces vingt dernières années, porté par une espérance de vie estimée à 80 ans, contre 54 ans en Afrique sub-saharienne.
A notre génération de relever tous ces défis de la mondialisation.
Evolution de la population mondiale
-100 000 : 0,5 million habitants-10 000 : 1 à 10 millions habitants-6 500 : 5 à 10 millions habitants-5 000 : 5 à 20 millions habitants400 : 190 à 206 millions habitants1000 : 254 à 345 millions habitants1250 : 400 à 416 millions habitants1500 : 425 à 540 millions habitants1700 : 600 à 679 millions habitants1750 : 629 à 691 millions habitants1800 : 0,813 à 1,125 milliard habitants1850 : 1,128 à 1,402 milliard habitants1900 : 1,550 à 1,762 milliard habitants1910 : 1,750 milliard habitants1920 : 1,860 milliard habitants1930 : 2,07 milliards habitants1940 : 2,3 milliards habitants1950 : 2,519 milliards habitants1955 : 2,757 milliards habitants1960 : 3,023 milliards habitants1965 : 3,337 milliards habitants1970 : 3,696 milliards habitants1975 : 4,073 milliards habitants1980 : 4,442 milliards habitants1985 : 4,843 milliards habitants1990 : 5,279 milliards habitants1995 : 5,692 milliards habitants2000 : 6,085 milliards habitants2005 : 6,5 milliards habitants2010 : 6,842 milliards habitants30 octobre 2011 : 7 milliards habitants2100 : 10 milliards habitants
La Foire internationale d’art contemporain (FIAC), s’est déroulée au Grand Palais à Paris du 20 au 23 octobre. C’est Le rendez-vous de l’Art, du Design et des Artistes.
La FIAC a encore gagné en qualité cette année. Les ventes ayant été plutôt bonnes en dépit de la crise financière.
La 38e édition, qui a duré quatre jours dont un réservé aux professionnels, a été particulièrement sélective, avec 168 galeries d’art moderne et contemporain contre 194 en 2010. Avec 68 % de galeries étrangères, le caractère international de la foire s’est encore accru. Mercredi 19 octobre, lors de la journée pour les professionnels (et inauguration), les collectionneurs étaient au rendez-vous, notamment les Américains plus nombreux que les années précédentes.
Par ailleurs, bravo pour la fréquentation à la hausse (près de 6% pour la plus grande foire française). Le monde qui attendait à l’extérieur était impressionnant.
La Fiac se place ainsi devant la Frieze Art Fair de Londres et juste derrière la grand messe suisse ArtBasel. La France tient donc la dragée haute à ses concurrents.
A signaler également que le carnet VIP de la FIAC 2011 a d’ailleurs bien fonctionné. Les collectionneurs, les «curators» des grands musées étrangers et leurs précieux «Trustees» qui financent les acquisitions et les expositions, sont venus du monde entier : du Guggenheim de New York , du Power Plant de Toronto, du Ludwig Museum de Cologne (fief des collections historiques d’art moderne), du Wiels archi-contemporain de Bruxelles, du MAMCO volontiers minimaliste et conceptuel de Genève. Mais aussi de Corée, grâce au relai engagé de l’Institut Français qui a travaillé avec l’ADIAF pour exposer les «Artistes du Prix Marcel Duchamp» au Musée national d’art contemporain à Séoul (200.000 visiteurs), après l’avoir fait au Mori Art Museum de Tokyo, au lendemain de la catastrophe de Fukushima (350.000 visiteurs).
Toutefois, tout n’a pas été rose non plus. En effet, toutes les oeuvres n’ont pas été vendues comme un Picasso « unique » de 1904 intitulé Vase de fleurs, et qui n’a pas trouvé preneur. Mais il est vrai que pour les pièces importantes, il faut du temps pour que la vente se fasse.
Je tenais également à féliciter l’artiste Mircea Cantor. Quelqu’un de très sympa avec qui j’ai eu une conversation très riche sur la Roumanie notamment. Le onzième prix Marcel Duchamp lui a été décerné.
Le jury a récompensé son œuvre « Fishing flies » lors d’une cérémonie organisée dans le cadre de la Fiac. L’artiste roumain succède ainsi à Cyprien Gaillard, le lauréat 2010.
Enfin, remerciement spécial à toute l’équipe du groupe Orange (Delphine Ernotte, Odile Roujol, Eric Barboza, David Lacombled, Fatima Rahil, Benoît Pernin,…) pour le partenariat technique.
Belle réussite pour Reed Expositions qui prouve son savoir-faire et son professionnalisme.
Rendez-vous l’année prochaine !
Un match titanesque.
Quelle frustration ! La France s’est inclinée d’un petit point en finale de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande (8-7), à l’Eden Park. Les Bleus, vaillants jusqu’au bout, échouent dans la quête du trophée Webb Ellis pour la 3e fois après 1987 et 1999. C’est le 2e titre pour les All Blacks.
L’équipe de France de rugby avait l’oeil du tigre en finale de la coupe du monde ! Elle a perdu mais avec les honneurs…
Et cela a commencé dès le haka des All Blacks.
copyright : reuters
Pourtant, la prestation du XV de France durant son parcours avait laissé craindre le pire pour la finale face à la Nouvelle-Zélande. Mais les Bleus ont su se montrer à la hauteur de l’événement malgré la défaite (7-8). Formidables d’engagement, les hommes de Marc Lièvremont ont su faire douter les Blacks de la première à la dernière minute et pourront nourrir des regrets.
Qu’importe, cette finale restera historique.
Le XV de France a fait honneur à nos couleurs. Bravo !
Haka de la finale et le V de l’équipe de France
copyright : tf1
Résumé de la finale France – Nouvelle Zélande
Paris est une ville de lumière, d’histoires et de légendes.
La légende de Nicolas Flamel est passionnante.
Vous ne connaissez pas Nicolas Flamel ? Si vous êtes un lecteur attentif des aventures d’Harry Potter, vous avez déjà croisé son nom ! Dans le roman, il est censé être l’ami de Dumbledore et possède la Pierre Philosophale. Pure invention ?
Pas tout à fait puisque Nicolas Flamel a bel et bien existé et qu’il est considéré comme l’un des grands alchimistes de son temps.
Il est né à Pontoise en 1330 où il acquit une solide instruction, décida de rejoindre Paris afin d’exercer les métiers de copiste, notaire et libraire.
Tout bascule le jour où un étranger lui vendit un livre pour deux florins. C’est ce Manuscrit d’Abraham le Juif, supposé contenir le secret de la fabrication de la Pierre philosophale qui allait changer sa vie et celle de sa riche épouse, Dame Pernelle. Il se transformera alors en alchimiste et vouera sa vie au décryptage du grimoire.
L’athanor = four des alchimistes et le vase philosophique. (Page manuscrite d’Abraham le Juif)
On ignore d’où lui provenaient ses revenus. Beaucoup pensent que son travail officiel d’écrivain-juré de l’Université ne suffit pas à expliquer sa fortune. On le soupçonne d’avoir pratiqué l’usure, la spéculation immobilière ou pire, d’avoir géré en sous-main les biens des juifs expulsés du Royaume. Sa recherche ne sera pas motivée par la cupidité mais par un élan spirituel.
Après trois années d’un labeur sans relâche, il atteignit enfin son but. Selon l’un de ses testaments, il serait parvenu à découvrir le secret de la Pierre philosophale, gage d’éternité, et le moyen de transformer le plomb en or, le 25 avril 1382.
D’après ses propres dires, Nicolas Flamel ne créa l’or que trois fois.
Ce qui est presque certain en revanche, c’est que Nicolas Flamel, aidé par sa femme Pernelle, accueillait des malades et les soignait. Lui et Pernelle vivaient modestement et utilisèrent leurs richesses pour aider leurs prochains. Nicolas Flamel a financé quatorze hôpitaux et construit trois chapelles, sept églises et quelques maisons.
En 1407, Flamel et sa femme, Dame Pernelle, font construire une maison de trois étages au 51 rue de Montmorency (Paris 3e arrondissement). Ils l’aménagent en auberge pour les pauvres, destinée à servir de refuge aux sans-logis de l’époque. En échange, ils leur demandaient seulement de dire quelques prières, comme en témoigne l’inscription sur la corniche, restaurée au début du xxe siècle.
On peut d’ailleurs toujours lire l’inscription qui invitait les pauvres à se présenter à eux : « Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l’an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen« .
La maison du 51, rue de Montmorency présente aujourd’hui un double intérêt puisqu’elle fut d’une part le lieu de résidence de l’un des plus célèbres et des plus mystérieux des Parisiens, et qu’elle est d’autre part la plus ancienne maison de Paris : elle date de 1407.
copyright : Paris en photos
This is Paris’ oldest house, built in 1407. The alchimist and very good friend of Albus Dumbledore, Nicolas Flamel lived here.
« Il ne faut pas donner de crédit à Facebook pour les révolutions arabes. Ce sont les gens qui ont fait la révolution« .
Cette affirmation de Julien Codorniou (Directeur des partenariats France et Bénélux du réseau social Facebook) dans l’émission « des clics et des claques » sur Europe 1 (avec Laurent Guimier, David Abiker, Guy Birenbaum et Lise Pressac) démontre une parfaite méconnaissance de la situation (locale et géopolitique).
En effet, prenons l’exemple de l’Iran (qui n’est pas un pays arabe mais perse). Je la connais bien pour avoir des amis emprisonnés dans la prison d’Evin. Ils ont eu le tord de donner des rdv via twitter, d’informer via Facebook et d’envoyer une vidéo de la répression via Youtube.
Ainsi, l’élection présidentielle iranienne du 12 juin 2009 a reconduit au pouvoir, pour quatre ans, Mahmoud Ahmadinejad, le président sortant. Les résultats officiels l’ont crédité de 62,6 % des suffrages exprimés contre 33,7 % pour son principal opposant Mir Hossein Moussavi. La participation s’élevant à 85 %, ce qui est considérable.
Cependant, les résultats sont très vite contestés par de nombreux Iraniens et par les autres candidats, en particulier Mehdi Karoubi et Mir Hossein Moussavi. Mir Hossein Moussavi évoque des « fraudes massives » et la falsification des résultats de l’élection. Il s’oppose par conséquent à leur proclamation.
D’importantes manifestations se déroulent dans les jours qui suivent et rassemblent des millions d’Iraniens, à Téhéran et dans tout le pays. Elles sont fortement relayées par les médias à travers le monde, à partir du moment où la répression fait des morts, que l’opposition dénonce et que les Iraniens font connaître grâce à internet, pour contourner la censure. La mort filmée d’une jeune fille, Neda Agha Soltan, donne un visage aux victimes de la répression. Les résultats officiels sont confirmés après une enquête demandée par le pouvoir religieux et malgré les demandes de l’opposition soutenue par de très importantes manifestations.
Cette élection a fortement marqué l’histoire de la République islamique d’Iran. Elle a donné lieu au plus important mouvement de contestation depuis la Révolution de 1979, tant par l’ampleur des manifestations que par leur répression. Elle a également marqué l’importance des nouveaux médias dans la vie politique iranienne (Internet, téléphones mobiles, réseaux sociaux…), largement contrôlés et censurés, mais dont certains ont réussi à passer la censure.
Internet, et plus précisément les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) ont contribué à l’organisation de nombreuses manifestations en Iran afin de renverser le régime. Les sites en ligne ont permis de diffuser des photos et des vidéos amateurs. Twitter, Facebook, et les divers blogs ont été des lieux pour recueillir et échanger des informations.
Surtout, Twitter et Facebook ont été utilisé pour organiser des manifestations. Chose impossible sans ces outils durant la répression du régime.
En 2005, l’Iran recensait déjà 700 000 blogs. Il y a aujourd’hui plus de 20 millions d’internautes. Ils se sont organisés.
Twitter en particulier a été un lieu de rassemblement central pendant ces protestations.
Le Département d’État des États-Unis a demandé à l’entreprise de reporter une mise à niveau du réseau qui aurait brièvement déconnecté le service. Twitter a retardé la modernisation du réseau parce que les événements en Iran ont été directement liés à l’importance croissante de Twitter comme moyen important de communication et d’information.
En effet, par l’usage de messages privés indétectables par le régime, des contacts ont pu s’établir pour manifester. Ces prises de contacts ont été déterminants.
Outre l’utilisation des sites de réseau social par des manifestants pour recueillir et échanger des informations, des individus à travers le monde ont utilisé ces sites pour obtenir des nouvelles et informations sur les événements en Iran et les relayer auprès des journalistes. En raison de la censure stricte des médias étrangers par le gouvernement iranien, les sites de réseaux sociaux sont devenus la principale source d’information via vidéos et témoignages lors des manifestations et des affrontements.
Bien que le rôle de Twitter soit considéré comme central dans les protestations par les vrais acteurs de la révolte, The Economist a estimé que Twitter était tellement inondé de messages de soutien des Américains et des Britanniques qu’il a rendu le site presque inutile en tant que source d’information. Le gouvernement iranien avait pourtant tenté de faire, en vain. The Economist a affirmé que les sources les plus complètes d’informations en anglais ont été créées par les blogueurs qui ont retiré des informations utiles de la masse d’informations.
Un groupe anonyme, avec The Pirate Bay, a même lancé un site de soutien (Anonyme Iran). Le site a attiré plus de 200.000 internautes dans le monde entier. Des échanges d’informations ont ainsi pu avoir lieu entre le monde et l’Iran, malgré les tentatives du régime à censurer.
Ainsi donc, certes ce sont les « gens qui font la révolution ».
Mais comment faire pour organiser des réunions sans être repéré par le régime ? Comment faire pour convenir d’une date et d’un lieu pour manifester sans être fiché puis arrêté par la police ? En effet, le téléphone ou le mail peuvent être facilement détectables par les renseignements généraux du régime. Contrairement à Twitter ou Facebook…
Dès lors, mes nombreux amis en Iran, avec qui je converse très régulièrement, me disent tous que Twitter et Facebook ont joué un rôle déterminant pour faire vaciller le régime islamiste.
Sans ces outils , il est impossible de faire tomber un régime totalitaire.
Le régime iranien n’est pas encore tombé contrairement à la Tunisie, l’Egypte ou la Libye mais ce n’est qu’une histoire de temps.
La démocratie et la liberté gagnent toujours.
Steve Jobs est mort le 5 octobre 2011 à 56 ans.
Ses traditionnels jeans et col roulé noir tranchaient avec l’incroyable succès de la marque à la pomme. Agé de 56 ans, Steve Jobs, cofondateur d’Apple, est mort mercredi. Sur le site du fabricant informatique américain, qui a annoncé son décès cette nuit, une photo en noir et blanc avec pour simple épitaphe : «Steve Jobs 1955-2011». sas_pageid=’2358/169376′; // sas_formatid=1278; // Format : rectangle 2 300×250 sas_target= »; // Targeting SmartAdServer(sas_pageid,sas_formatid,sas_target);
L’ancien directeur général de la firme avait cofondé la société en 1976 et en avait lâché les rênes le 24 août dernier.
«Steve est mort en paix aujourd’hui entouré de sa famille», écrivent ses proches dans un communiqué. Ils remercient «les nombreuses personnes qui ont partagé ses prières pendant la dernière année de la maladie» de ce visionnaire. Chef d’orchestre de tous les succès d’Apple – les ordinateurs personnels Macintosh, les baladeurs iPod, les téléphones iPhone et dernièrement les tablettes numériques iPad -, Steve Jobs souffrait de problèmes de santé graves depuis plusieurs années.
Sa citation : « Je patine vers l’endroit où le palet va être, et non vers là où il a été ». Et nous avons toujours essayé de faire cela chez Apple. Depuis le tout début. Et nous le ferons toujours. »
Voici son discours, en 2005, à Stanford.Un discours mémorable à l’attention des jeunes entrepreneurs.
Il y relate quatre expériences : l’abandon des sentiers battus de la fac, la création et son départ d’Apple, son opinion sur la mort comme vecteur de vie.
«C’est un honneur de me trouver parmi vous aujourd’hui et d’assister à une remise de diplômes dans une des universités les plus prestigieuses du monde. Je n’ai jamais terminé mes études supérieures. A dire vrai, je n’ai même jamais été témoin d’une remise de diplômes dans une université. Je veux vous faire partager aujourd’hui trois expériences qui ont marqué ma carrière. C’est tout. Rien d’extraordinaire. Juste trois expériences.
La première concerne les incidences imprévues. J’ai abandonné mes études au Reed College au bout de six mois, mais j’y suis resté auditeur libre pendant dix-huit mois avant de laisser tomber définitivement. Pourquoi n’ai-je pas poursuivi ? Tout a commencé avant ma naissance. Ma mère biologique était une jeune étudiante célibataire, et elle avait choisi de me confier à des parents adoptifs. Elle tenait à me voir entrer dans une famille de diplômés universitaires, et tout avait été prévu pour que je sois adopté dès ma naissance par un avocat et son épouse.
Sauf que, lorsque je fis mon apparition, ils décidèrent au dernier moment qu’ils préféraient avoir une fille. Mes parents, qui étaient sur une liste d’attente, reçurent un coup de téléphone au milieu de la nuit : « Nous avons un petit garçon qui n’était pas prévu. Le voulez-vous ? » Ils répondirent : « Bien sûr. » Ma mère biologique découvrit alors que ma mère adoptive n’avait jamais eu le moindre diplôme universitaire, et que mon père n’avait jamais terminé ses études secondaires. Elle refusa de signer les documents définitifs d’adoption et ne s’y résolut que quelques mois plus tard, quand mes parents lui promirent que j’irais à l’université.
« Pourquoi j’ai eu raison de laisser tomber l’université »
Dix-sept ans plus tard, j’entrais donc à l’université. Mais j’avais naïvement choisi un établissement presque aussi cher que Stanford, et toutes les économies de mes parents servirent à payer mes frais de scolarité. Au bout de six mois, je n’en voyais toujours pas la justification. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie et je n’imaginais pas comment l’université pouvait m’aider à trouver ma voie. J’étais là en train de dépenser tout cet argent que mes parents avaient épargné leur vie durant. Je décidai donc de laisser tomber. Une décision plutôt risquée, mais rétrospectivement c’est un des meilleurs choix que j’aie jamais faits. Dès le moment où je renonçais, j’abandonnais les matières obligatoires qui m’ennuyaient pour suivre les cours qui m’intéressaient.
Tout n’était pas rose. Je n’avais pas de chambre dans un foyer, je dormais à même le sol chez des amis. Je ramassais des bouteilles de Coca-Cola pour récupérer le dépôt de 5 cents et acheter de quoi manger, et tous les dimanches soir je faisais 10 kilomètres à pied pour traverser la ville et m’offrir un bon repas au temple de Hare Krishna. Un régal. Et ce que je découvris alors, guidé par ma curiosité et mon intuition, se révéla inestimable à l’avenir. Laissez-moi vous donner un exemple : le Reed College dispensait probablement alors le meilleur enseignement de la typographie de tout le pays. Dans le campus, chaque affiche, chaque étiquette sur chaque tiroir était parfaitement calligraphiée. Parce que je n’avais pas à suivre de cours obligatoires, je décidai de m’inscrire en classe de calligraphie. C’est ainsi que j’appris tout ce qui concernait l’empattement des caractères, les espaces entre les différents groupes de lettres, les détails qui font la beauté d’une typographie. C’était un art ancré dans le passé, une subtile esthétique qui échappait à la science. J’étais fasciné.
Rien de tout cela n’était censé avoir le moindre effet pratique dans ma vie. Pourtant, dix ans plus tard, alors que nous concevions le premier Macintosh, cet acquis me revint. Et nous l’incorporâmes dans le Mac. Ce fut le premier ordinateur doté d’une typographie élégante. Si je n’avais pas suivi ces cours à l’université, le Mac ne posséderait pas une telle variété de polices de caractères ni ces espacements proportionnels. Et comme Windows s’est borné à copier le Mac, il est probable qu’aucun ordinateur personnel n’en disposerait. Si je n’avais pas laissé tomber mes études à l’université, je n’aurais jamais appris la calligraphie, et les ordinateurs personnels n’auraient peut-être pas cette richesse de caractères. Naturellement, il était impossible de prévoir ces répercussions quand j’étais à l’université. Mais elles me sont apparues évidentes dix ans plus tard.
On ne peut prévoir l’incidence qu’auront certains événements dans le futur ; c’est après coup seulement qu’apparaissent les liens. Vous pouvez seulement espérer qu’ils joueront un rôle dans votre avenir. L’essentiel est de croire en quelque chose – votre destin, votre vie, votre karma, peu importe. Cette attitude a toujours marché pour moi, et elle a régi ma vie.
« Pourquoi mon départ forcé d’Apple fut salutaire »
Ma deuxième histoire concerne la passion et l’échec. J’ai eu la chance d’aimer très tôt ce que je faisais. J’avais 20 ans lorsque Woz [Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple N.D.L.R.] et moi avons créé Apple dans le garage de mes parents. Nous avons ensuite travaillé dur et, dix ans plus tard, Apple était une société de plus de 4 000 employés dont le chiffre d’affaires atteignait 2 milliards de dollars. Nous venions de lancer un an plus tôt notre plus belle création, le Macintosh, et je venais d’avoir 30 ans.
C’est alors que je fus viré. Comment peut-on vous virer d’une société que vous avez créée ? C’est bien simple, Apple ayant pris de l’importance, nous avons engagé quelqu’un qui me semblait avoir les compétences nécessaires pour diriger l’entreprise à mes côtés et, pendant la première année, tout se passa bien. Puis nos visions ont divergé, et nous nous sommes brouillés. Le conseil d’administration s’est rangé de son côté. C’est ainsi qu’à 30 ans je me suis retrouvé sur le pavé. Viré avec perte et fracas. La raison d’être de ma vie n’existait plus. J’étais en miettes.
Je restais plusieurs mois sans savoir quoi faire. J’avais l’impression d’avoir trahi la génération qui m’avait précédé – d’avoir laissé tomber le témoin au moment où on me le passait. C’était un échec public, et je songeais même à fuir la Silicon Valley. Puis j’ai peu à peu compris une chose – j’aimais toujours ce que je faisais. Ce qui m’était arrivé chez Apple n’y changeait rien. J’avais été éconduit, mais j’étais toujours amoureux. J’ai alors décidé de repartir de zéro.
Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, mais mon départ forcé d’Apple fut salutaire. Le poids du succès fit place à la légèreté du débutant, à une vision moins assurée des choses. Une liberté grâce à laquelle je connus l’une des périodes les plus créatives de ma vie.
Pendant les cinq années qui suivirent, j’ai créé une société appelée NeXT et une autre appelée Pixar, et je suis tombé amoureux d’une femme exceptionnelle qui est devenue mon épouse. Pixar, qui allait bientôt produire le premier film d’animation en trois dimensions, Toy Story , est aujourd’hui la première entreprise mondiale utilisant cette technique. Par un remarquable concours de circonstances, Apple a acheté NeXT, je suis retourné chez Apple, et la technologie que nous avions développée chez NeXT est aujourd’hui la clé de la renaissance d’Apple. Et Laurene et moi avons fondé une famille merveilleuse.
Tout cela ne serait pas arrivé si je n’avais pas été viré d’Apple. La potion fut horriblement amère, mais je suppose que le patient en avait besoin. Parfois, la vie vous flanque un bon coup sur la tête. Ne vous laissez pas abattre. Je suis convaincu que c’est mon amour pour ce que je faisais qui m’a permis de continuer. Il faut savoir découvrir ce que l’on aime et qui l’on aime. Le travail occupe une grande partie de l’existence, et la seule manière d’être pleinement satisfait est d’apprécier ce que l’on fait. Sinon, continuez à chercher. Ne baissez pas les bras. C’est comme en amour, vous saurez quand vous aurez trouvé. Et toute relation réussie s’améliore avec le temps. Alors, continuez à chercher jusqu’à ce que vous trouviez.
« Pourquoi la mort est la meilleure chose de la vie »
Ma troisième histoire concerne la mort. A l’âge de 17 ans, j’ai lu une citation qui disait à peu près ceci : « Si vous vivez chaque jour comme s’il était le dernier, vous finirez un jour par avoir raison. » Elle m’est restée en mémoire et, depuis, pendant les trente-trois années écoulées, je me suis regardé dans la gla-ce le matin en me disant : « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que j’aimerais faire ce que je vais faire tout à l’heure ? » Et si la réponse est non pendant plusieurs jours à la file, je sais que j’ai besoin de changement.
Avoir en tête que je peux mourir bientôt est ce que j’ai découvert de plus efficace pour m’aider à prendre des décisions importantes. Parce que presque tout – tout ce que l’on attend de l’extérieur, nos vanités et nos fiertés, nos peurs de l’échec – s’efface devant la mort, ne laissant que l’essentiel. Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d’éviter le piège qui consiste à croire que l’on a quelque chose à perdre. On est déjà nu. Il n’y a aucune raison de ne pas suivre son cœur.
Il y a un an environ, on découvrait que j’avais un cancer. A 7 heures du matin, le scanner montrait que j’étais atteint d’une tumeur au pancréas. Je ne savais même pas ce qu’était le pancréas. Les médecins m’annoncèrent que c’était un cancer probablement incurable, et que j’en avais au maximum pour six mois. Mon docteur me conseilla de rentrer chez moi et de mettre mes affaires en ordre, ce qui signifie : « Préparez-vous à mourir. » Ce qui signifie dire à ses enfants en quelques mois tout ce que vous pensiez leur dire pendant les dix prochaines années. Ce qui signifie essayer de faciliter les choses pour votre famille. En bref, faire vos adieux.
J’ai vécu avec ce diagnostic pendant toute la journée. Plus tard dans la soirée, on m’a fait une biopsie, introduit un endoscope dans le pancréas en passant par l’estomac et l’intestin. J’étais inconscient, mais ma femme, qui était présente, m’a raconté qu’en examinant le prélèvement au microscope, les médecins se sont mis à pleurer, car j’avais une forme très rare de cancer du pancréas, guérissable par la chirurgie. On m’a opéré et je vais bien.
Ce fut mon seul contact avec la mort, et j’espère qu’il le restera pendant encore quelques dizaines d’années. Après cette expérience, je peux vous le dire avec plus de certitude que lorsque la mort n’était pour moi qu’un concept purement intellectuel : personne ne désire mourir. Même ceux qui veulent aller au ciel n’ont pas envie de mourir pour y parvenir. Pourtant, la mort est un destin que nous partageons tous. Personne n’y a jamais échappé. Et c’est bien ainsi, car la mort est probablement ce que la vie a inventé de mieux. C’est le facteur de changement de la vie. Elle nous débarrasse de l’ancien pour faire place au neuf. En ce moment, vous représentez ce qui est neuf, mais un jour vous deviendrez progressivement l’ancien, et vous laisserez la place aux autres. Désolé d’être aussi dramatique, mais c’est la vérité.
Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire.
Dans ma jeunesse, il existait une extraordinaire publication The Whole Earth Catalog, l’une des bibles de ma génération. Elle avait été fondée par un certain Stewart Brand, non loin d’ici, à Menlo Park, et il l’avait marquée de sa veine poétique. C’était à la fin des années 1960, avant les ordinateurs et l’édition électronique, et elle était réalisée entièrement avec des machines à écrire, des paires de ciseaux et des appareils Polaroid. C’était une sorte de Google en livre de poche, trente-cinq ans avant la création de Google. Un ouvrage idéaliste, débordant de recettes formidables et d’idées épatantes.
Stewart et son équipe ont publié plusieurs fascicules de The Whole Earth Catalog. Quand ils eurent épuisé la formule, ils sortirent un dernier numéro. C’était au milieu des années 1970, et j’avais votre âge. La quatrième de couverture montrait la photo d’une route de campagne prise au petit matin, le genre de route sur laquelle vous pourriez faire de l’auto-stop si vous avez l’esprit d’aventure. Dessous, on lisait : « Soyez insatiables. Soyez fous. » C’était leur message d’adieu. Soyez insatiables. Soyez fous. C’est le vœu que j’ai toujours formé pour moi. Et aujourd’hui, au moment où vous recevez votre diplôme qui marque le début d’une nouvelle vie, c’est ce que je vous souhaite.
Soyez insatiables. Soyez fous. Merci à tous.»
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