Ce jeudi, des représentants de la ville se sont rendus à Rome, en Italie, pour présenter leurs actions pour lutter contre le gaspillage alimentaire lors d’un sommet international. En 4 ans, la quantité de nourriture jetée à la poubelle a été divisée par trois à Courbevoie. Entre 4000 et 5000 euros par mois de marchandises sont sauvés du gaspillage alimentaire. Commerces, supermarchés, cantines scolaires…
À Courbevoie, un circuit de ramassage des restes et des invendus leur est destiné. Résultat, en quatre ans, la ville estime avoir récupéré l’équivalent de « 450.000 repas », selon Arash Derambarsh, adjoint au maire chargé du développement durable de Courbevoie (LR).
Tous ces produits sont ensuite distribués à des associations comme le Secours populaire ou la Croix Rouge. Certains aboutissent dans les rayons de l’épicerie solidaire gérée à la fois par la Ville et la Croix Rouge. « Les produits sont collectés à Courbevoie et distribués à Courbevoie, au maximum un ou deux jours après », explique Sylvie Caux, responsable de l’activité de l’épicerie solidaire pour l’association caritative à Courbevoie. Près d’un tiers de l’approvisionnement provient du circuit anti-gaspillage alimentaire.
« Par rapport au circuit anti-gaspi, nous avons des ramassages tous les jours du mardi au vendredi dans un supermarché de Courbevoie. Donc les produits, qui sont mis de côté pour nous, sont des produits datant du jour ou J-1, -2 maximum, pour ce qui est des produits frais.
Et c’est ce qui nous permet justement de servir les bénéficiaires en produits frais. Parce que c’est ce qui nous fait le plus défaut. Il y a aussi un peu de produits secs. » Lorsque les familles sont contactées pour bénéficier de l’aide alimentaire, des rendez-vous leur sont proposés.
« Nous sommes une épicerie. Les gens viennent vraiment faire leurs courses. Ce sont eux qui choisissent ce qu’ils prennent. En fonction de la taille de la famille, ils ont une valeur de panier à dépenser et ils payent entre 2 et 10 % de la valeur de ce panier. Les passages se font tous les 15 jours et en général, les dossiers des droits d’accès sont ouverts pour 3 mois, renouvelables une fois », précise Sylvie Caux. Toutes ces initiatives autour de la lutte anti-gaspillage alimentaire à Courbevoie ont été récompensées dernièrement.
La ville des Hauts-de-Seine a obtenu en février dernier le label « ville verte » décernée par la FAO. Il s’agit d’une branche de l’ONU en charge de l’alimentation et l’agriculture. « C’est la première fois qu’une ville française reçoit cette distinction.
Courbevoie est officiellement la première ville mondiale sur la lutte contre le gaspillage alimentaire », souligne Arash Derambarsh. « C’est une immense fierté. C’est une reconnaissance pour notre travail. Cela légitime tout ce que nous avons effectué et tout le travail que nous avons encore à effectuer pour plus tard. »
Jeudi 24 octobre, une délégation composée entre autres du maire (LR) de la ville de Courbevoie, Jacques Kossowski, et d’Arash Derambarsh, adjoint au maire chargé du développement durable de Courbevoie (LR), s’est rendue au siège de la FAO à Rome en Italie pour y présenter leurs actions locales.
Des initiatives qui intéressent d’autres communes en Ile-de-France Depuis la loi anti-gaspillage de 2016, portée par Arash Derambarsh et obligeant les supermarchés à donner les denrées périmées mais encore consommables, des évolutions positives ont vu le jour. Mais il ne compte pas s’arrêter là pour sa ville.
En novembre prochain, il souhaite faire voter une charte pour les Ephad et les maisons de retraite, afin que ces structures s’engagent dans une démarche anti-gaspi. Des initiatives qui intéressent d’autres villes en Ile-de-France comme par exemple : « Puteaux, Villeneuve la Garennes, Rueil-Malmaison, Poissy… », note l’élu.
A Courbevoie, il entend aussi généraliser les tables de tri dans les écoles primaires. « C’est une forme de pédagogie pour les enfants. Nous faisons en sorte que la nouvelle génération puisse intégrer cette culture et cette instruction de la lutte contre le gaspillage alimentaire ». La région Ile-de-France est celle qui gaspille le plus en France.
Au 1er janvier 2024, « le gaspillage alimentaire est d’environ 3 million de tonne chaque année », souligne l’élu de Courbevoie.